Maté aujourd'hui sur Netflix.
Vraiment très très mineur comme nanar, mais ça reste à la fois mauvais et divertissant. La patine du temps a toutefois fini par lui donner un certain charme.
Je n'ai jamais lu la BD, j'avais juste beaucoup aimé la version avec Dolph. Peu de noirceur en comparaison dans ce remake friqué et clinquant, plein de manichéisme stéréotypé et de bons sentiments déjà vus et archi-vus (l'amourette rasoir qui ne mène nulle part, les voisins qui considèrent le Punisher comme "membre de la famille" au point de se faire torturer pour lui alors qu'ils le connaissent à peine et qu'il est plutôt flippant comme mec, le Punisher qui fait juste semblant de torturer un prisonnier avec un esquimau et un steak parce qu'il est "gentil" et sa victime devient aussitôt son copain...).
Comme dit précédemment, les deux tueurs d'élite sont pas mal folklo, surtout le guitariste échappé de
Overdose de Pallardy. Thomas Jane est un troublant lookalike de Christophe Lambert et sort des punchlines à la cool de son air de Droopy sous Valium.
Aux assassins de sa famille, il lance :
"On vous paie pour chaque tête ou bien on vous fait un tarif spécial famille nombreuse ?"A la fin, en guise de préambule viril avant le duel façon western l'opposant à John Travolta :
"Tu as détruit tout ce qui m'était cher."John Travolta lui rétorque :
"T'as tué mon fils !"Entendant l'explosion de la grenade qu'il avait laissé dégoupillée dans la main de l'autre fils blessé :
"Les deux."Sinon, la réalisation est simplement fonctionnelle et routinière. John Travolta cabotine et s'emmerde mais ça ne l'empêche pas d'être charismatique. Les scènes d'action sont plutôt pas mal aussi, avec un peu de gros bourrinage à la fin (la mort de Travolta m'a fait marrer). Par contre, le scénario, c'est juste n'importe quoi...
La chronique a déjà parlé des bouches d'incendie portatives (j'y ai rien compris au visionnage). J'aimerais ajouter qu'on ne pige pas non plus pourquoi Frank Castle, que tout le monde croyait mort à commencer par les méchants (pratique pour se venger), commence d'emblée par annoncer à tout le monde qu'il est vivant, avant même d'entamer sa vengeance. Juste pour s'offrir la satisfaction d'aller dire à ses anciens chefs que la police se tourne les pouces et qu'il n'est pas fâché, non, y a pas de mot pour décrire à quel point il est plus que fâché (une scène qui ne mène à rien). Sur ce point, il a tout de même raison car même dans le genre "sécuritaire", on a rarement vu des flics plus inactifs et incapables. Le gang de Travolta massacre toute la famille d'un de leurs agents, pourtant sous protection, et personne ne fait rien, zéro poursuite, aucune enquête, affaire classée. Leur agent, qu'ils croyaient mort, se pointe devant eux pour les sermonner, puis massacre tout le gang de Travolta, et personne ne réagit non plus, alors que tout le pays est au courant que Frank Castle alias le Punisher élimine la racaille au mépris de la loi (il fait la une du JT tous les jours). Apparemment, Frank Castle était le seul flic d'Amérique qui ne se tournait pas les pouces. Même quand Frank Castle fait un carambolage (en emplafonnant un automobiliste innocent au passage) en pleine rue et en plein jour et plante son "Go-go-gadgeto-canif" dans la gorge du tueur à gages, aucune agent de police ne se pointe à l'horizon.
De même, les truands ne sont guère plus finauds. Frank Castle ne fait pas mystère qu'il est de retour en ville pour en découdre et ne semble même pas se cacher. Alors pourquoi, une fois que les méchants ont localisé sa piaule, ne pas débarquer en force chez lui pour lui faire la peau vite fait au lieu d'y envoyer D'ABORD deux tueurs d'opérette à tour de rôle ?
En outre, Frank Castle est tour à tour vulnérable (une blessure au couteau dans l'épaule et le voilà qui s'évanouit) puis au contraire aussi invincible que l'armoire à glace russe qui lui mettait une raclée dans la scène précédente et à qui un couteau planté dans la poitrine jusqu'à la garde ne faisait pas plus mal qu'une piqure de mouche. Ainsi, durant l'assaut final, le héros se prend de nombreuses balles en pleine poitrine, parfois à bout portant, et n'en est nullement incommodé pour maraver les vilains en faisant son kéké. J'ai d'abord cru qu'il avait un gilet pare-balle (et même dans ce cas, il aurait dû être plus que sonné et dans les vapes) mais même pas ! Un vrai bonhomme !