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Chronique de John Nada:
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Sans doute l'un des films d'actions les plus mous de toute l'histoire. A se demander si Slash le découpeur n'est pas plus nerveux. Globalement, c'est donc assez lourd à suivre même si ce non rythme peut avoir son charme, à force justement de non action, de non enquête... on a parfois l'impression que toute l'équipe s'est payé des vacances avant de se rappeler deux jours avant de partir qu'ils avaient un film à tourner.

Cela dit, il y a tout de même des trucs bien sympas: Richard Harrison qui cabotine sec (dommage qu'on ne le voit que trop peu), Christopher Lee, impérial quoiqu'il fasse ce qui choque d'autant plus quand on voit le désastre global, Chris Mitchum, l'acteur le plus mou du monde, qui emballe toutes les filles, malgré son regard de chien battu (au propre comme au figuré) et peut pas rentrer dans sa chambre d'hotel sans se faire kidnapper. La mise en scène fait aussi ce qu'elle peut pour faire passer le jardin public du coin pour la Colombie. L'utilisation des stock-shots réserve aussi de bons moments. Après, on retrouve aussi quelques détails rigolos par ci par là comme des dialogues atterants et vide d'interet mais qui tentent de se donner un genre ("Je ne vous savez pas si élégant" "Je dois prendre ça pour un compliment ?" ) ou un sublime numéro d'actor studio d'un des figurants de l'hopital psychiatrique, bien aidé par un doubleur qui en rajoute à peine.

Dans l'ensemble, on a donc un film très mou mais qui vaut le coup d'oeil pour quelques petits trucs et une brochette d'acteurs sympathiques.

Par contre niveau notation, je lui donne pas au dessus de 1.5 parce que c'est tout de même dur à encaisser.

Bah alors, pas de réponse pour celui là ?



Wolfwood a très bien résumé les choses. On tient là un film d'action "de dialogues", d'une mollesse proprement inouïe, mais qui se regarde avec plaisir. Franco a réussi à créer une ambiance hypnothique pour ce film ultra-zédard qui recycle tous les poncifs du film d'espionnage et de l'actioner. On sent que les auteurs ont fait tout leur possible pour livrer un "vrai film" comme on en voit dans le cinéma de série A, mais tout foire du début à la fin. Comme souvent chez Eurociné, les dialogues se voudraient classes mais sont vides de sens, l'action se voudrait explosive et digne d'un Rambo français mais n'arrive qu'à être anémique et criante d'incompétence et d'indigence, le rythme n'est pas inscrit sur le cahier des charges et de nombreux acteurs font peur tant leur charisme et leur photogénie sont en berne. Mais c'est ça qui en fait tout le charme. La confrontation Chris Mitchum/Christopher Lee ressemble à un face-à-face entre l'anti-matière et la matière. D'un coté on a un agent secret à mulette qui n'en fout pas une durant une bonne partie du film et ne daigne afficher la moindre expression même lorsqu'il flingue des trafiquants par douzaine en champ/contre-champ devant un buisson (j'aime bien quand Richard Harrison enfonce le clou : "à ce qu'il parait, vous auriez battu Rambo ?"). Et à l'extrème opposé, on a l'invincible talent de Christopher Lee, dont le bouclier de charisme semble le protéger de la nullité qui l'entoure. Ce parrain de la pègre fait l'effet d'un personnage d'un film de Scorsese s'étant fait happer par un trou spatio-temporel l'ayant fait atterrir dans la plus pourrie des série Z. Bref, c'est hard-core mais ça vaut le coup d'oeil.


Dans le même genre, j'ai chopé "Esmeralda Bay", un actioner Eurociné toujours réalisé par Jess Franco avec George Kennedy et Fernando Ray en guest-stars. Je ne l'ai pas encore vu mais comme la jaquette annonce "une réalisation efficace et rythmée mettant en scène des acteurs de renoms" je sents que je vais en prendre plein la vue.