La fin de la chronique de « I am here... now » affirmait d'ailleurs sur le film, comme sur son « auteur » et son « oeuvre » en général : «I am here... now est avant tout le projet d'un homme qui se voit au-dessus des hommes. Un égocentrique qui, non content de s'incarner en messie respecté et craint de tous (...) abuse des effets de mise en scène pour affirmer sa supériorité, passe son temps à juger ses contemporains (...) ». L'une des questions essentielles, sur Neil Breen et sur l'analyse de l'ensemble de sa filmographie, étant de savoir si cette impression, donnée par celle qui peut être considérée, à bien des égards, comme son oeuvre la plus « emblématique », est justifiée ?... A écouter le podcast qui lui a été consacré - notamment l'impression que l'homme a laissé, non seulement aux spectateurs de la 4ème Nuit Nanarland, en 2019, mais aussi aux membres de la Team Nanarland –, tout comme à la lire sa biographie, la réponse est... OUI ! Dix fois, cent fois, mille fois : OUI !!! L'impression et la conclusion que l'on peut sans doute également tiré de ce podcast est que l'homme lui-même est autant – voire même encore plus - sulfureux (probablement dans le sens le plus péjoratif du terme) que ses films ! Apparaissant, en effet, en plus d'un égocentrique, voire un mégalomane carrément à l'ouest ou la tête dans les nuages, comme un personnage limite paranoïaque et presque que l'on pourrait qualifier – sur certains points – de « sociopathe », voire de « psychopathe » (même si ces qualificatifs doivent, évidemment, être pris avec des pincettes et ne pas non plus être pris au sens premier du terme ou dans leur signification pleine et entière) !... Plutôt qu'un « patriote seul contre tous » ou un nouveau « messie », bien plutôt un gourou de secte et même, sur certains points, non seulement sulfureux mais aussi (n'ayons pas peur des mots) assez dangereux ! Un peu le David Koresh ou le Jim Jones du cinéma contemporain ! En clair, si on devait choisir qui, au sein des personnalités du monde du nanan – ou, en tout cas, du cinéma « atypique » - on devrait prendre pour ami ou inviter chez soi à dîner, Neil Breen serait sans doute bien la dernière personne que l'on choisirait !... Pour ne pas dire que d'aucuns (c'est-à-dire tout homme ayant un minium de bon sens, d'ouverture aux autres et sur le monde ainsi que de respect pour soi-même et son prochain) considéreraient qu'il devrait être, clairement, totalement et définitivement être mis sur une sorte de liste noire ! En plus de devoir s'empresser de changer de trottoir, voire de rebrousser chemin en fuyant à toutes jambes, la meilleure chose à faire – pour le bien du cinéma comme de la sécurité des cinéphiles et aux autres personnes à l'équilibre un tant soit peu fragile – serait de le dénoncer aux autorités et de demander sa mise sous surveillance par le FBI (j'exagère à peine et je ne plaisante qu'à moitié) !... D'aucuns (tous ceux?), parmi toutes les personnes douées de raison a sans doute se poser, plus d'une fois la question, après avoir regarder ne serait-ce qu'un seul des films de Neil Breen (je ne parle alors même pas de ceux qui ont le courage - ou l'inconscience, c'est selon le point de vue) de visionner l'intégralité de sa filmographie, tel l'avocat général ou le juge dans un procès devant prononcer la sentence, ont certainement dû se poser cette question essentielle : Quel serait le châtiment le plus juste pour un tel individu ? La prison ou l'asile ?
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