Salut à tous,
Alors moi je vais commencer ma chronique par un fil de fous :
A*P*E !Désolé tout d’abord si quelqu’un en a déjà parlé avant mais j’ai vérifié et il me semble que non alors…J’y vais.
Attention immense nanard borderline « navet » mais quelle jouissance d’assister à un tel déballage d’effets spéciaux cheap au possible ! La ligne scénaristique est en tout point égale à ce bon vieux
King Kong : un singe géant arrive dans un pays. Ici en Corée ( ?...ben oui c’est le pays qui produit le film alors…) et s’empare d’une actrice « américaine » (sic) puis finit par se faire buter par des militaires à coup de tank (hum…version playmobil) et d’hélicoptères…(pfff…hum..reprenons-nous).
Le film s’ouvre sur une musique tonitruante qui annonce une version grandiose et revisitée de King Kong. Pendant ce temps le réalisateur montre un plan fixe nocturne d’une mer. S’ensuit un cut et nous nous retrouvons dans ce qu’on peut appeler une piscine ou un bassin qui n’a plus rien à voir avec la mer. Avec un grand effort d’imagination le spectateur (qui n’a pas payé sa place pour rien) se dit : « Bon, c’est pas grave…voyons la suite… »…Et quelle suite, car sur cette « mer » est posé un « bateau » ou plutôt une maquette de bateau qui penche gravement vers la droite…ce qui ne rend plus du tout crédible la maquette. Sur ce un capitaine et son mousse discute d’un immense gorille impressionnant et jaillit soudain la main d’un monstre assoiffé de sang ! La maquette du bateau se déchire en deux morceaux et survient une explosion des plus…pitoyable et inopinée ! Et quelle n’est pas la stupeur du spectateur lorsqu’il voit s’élever au milieu du bassin un type dans un costume de singe dont la qualité laisse sans voix !
Quoi ? on peut être un singe et manger élégamment non ?L’excitation de l’amateur nanard est à son comble lorsqu’il voit surgir des eaux sombres un ailerons de requin en carton ! Incroyable mais vrais mes amis, le gorille saisit le requin (autant vous préciser que le requin n’est pas en plastique mais c’et un vrai requin, le seul problème est qu’il est …mort !). L’acteur saisit donc le squale et le fait basculer de gauche à droite et plus il le fait basculer moins il est crédible. Enorme je vous dis !
S’ensuit l’arrivée du monstre dans la ville et bien que le singe à l’image semble s’égosiller, on entend jamais le cri de la bête…Paul Leder fait des champs / contre-champs du monstre regardant en bas et des gens effrayés mais lorsqu’il montre un plan d’ensemble, on ne voit jamais les gens dans les rues. On voit seul le singe marchant, piétinant avec furie les maisons en carton pâte.
Je passe les détails d’une love story des plus kitsch entre deux héros occidentaux (ça fait bien pour un film coréen) et les passages du Kong…(ou du Cong) dans un jardin d’enfant ou chez les fermiers…).
Vient alors une scène culte mais très courte de combat entre un serpent géant (ne me demandez pas d’où sort ce serpent géant Paul Leder n’en sait rien non plus) et le singe.
Elle dure quelques secondes mais vaut le coup d’œil : en effet, le singe saisit le serpent et le jette tout simplement sur la caméra qui se met à bouger ! On n’en croit pas ses yeux. Surtout quand on voit l’affiche belge du film qui montre un serpent aux crocs impressionnants attaché au bras du singe. Le tout annonçant un combat féroce. Ici le singe se fait pas chier : il prend le reptile et le vire illico.
-Pourquoi se casser le bol à faire comme avec le requin hein ? Me suis pas fait assez humilié non ? …Non ? ah bon…Eh oui, ce n’est pas finit, le monstre arrive sur un tournage de film de kung fu et les acteurs se décident à combattre l’animal. A coup de flèches de feu et d’un « bélier » ( ?!) si, si un bélier…Le pire c’est que on ne sait pas ce qu’il advient des acteurs ni de ce bélier car après avoir montré les hommes se précipitant vers la bête avec le bélier…Mystère, on passe à autre chose.
-Putain j'en crois pas mes yeux de ce que je viens de voir !
-Chef, vaudrait mieux arrêter le cinéma je crois...Nous en arrivons au passage qui pour moi est le best du best du nanard :
Le delta plane ! Le singe arrive dans un pré où broute paisiblement une vache. Plan raccord avec le monstre qui enjambe un jouet représentant une vache dont la queue est maladroitement animée. Vient un type en delta plane qui passe au-dessus du monstre (playmobil bien sûr quand les deux protagonistes sont en présence). Ici Leder joue la poésie à fond les ballons. Le singe danse et tape des mains (au ralenti), ébahi qu’il est par un tel spectacle ! La musique qui la joue circus à fond renforce cette atmosphère « onirique » et le spectateur reste bouche bée devant un tel déballage de miévrerie ! (Avant d’arriver à cette séquence je me disais qu’il ne pourrait pas faire mieux eh bien non, ce truc m’a laissé sur le c*** !)
Je vous passe la suite de l’histoire mais les passages forts sont les combats entre l’armée et le CONG. En effet, Leder a beau entrecouper les combats d’images de vraie armée, les maquettes cheap au possible sont hilarantes. Le comédien dans le costume (possiblement fatigué de faire le con depuis le début du film) nous agrémente même d’un bras d’honneur lancé à l’armée lorsqu’il parvient à détruire un de leur hélicoptère.
Les tanks explosent alors qu’ils sont effleurés par des cailloux, les soldats visent en bas alors que le singe est sensé faire une trentaine de mètres de haut…Bref, plus personne n’y croit à la fin du film et comme on les comprend.
La fin part en « live » complet. Le monstre succombe mais on ne le voit pas tomber, les deux héros s’embrassent et la dernière image du film est énigmatique. Voit-on une colline ou une partie du corps de l’animal inerte ???
Bref, voilà, j’espère vous avoir donné envie de voir cet immanquable nanard datant de 1976 ! Moi j’ai pris un sacré pied !
A*P*E (1976)
Par Paul Leder
Avec : Rod Arrants, Joanna Kerns, Alex Nicol.
Z'avez pas aimé eh ben tiens !