J'avais déjà publié un avis ainsi qu'une analyse d'Apex (plus spécifiquement dédiée, il est vrai, à « La triste a fin de carrière de Bruce Willis », ainsi que j'ai intitulée celle-ci qu'au film dont il est question ici en lui-même. Toutefois, étant donné que celle-ci n'avait pas vraiment trouvée l'écho espéré, je la republie ici, dans l'espoir que les autres membres du forum (ainsi, éventuellement, que les membres de la Team Nanarland) me donne leur avis personnel sur celle-ci. (Merci d'avance à tous).
Je viens de visionner récemment la bande-annonce d'Apex, l'un des derniers films tournés par Bruce Willis avant que ses ennuis de santé ne l'obligent finalement à arrêter sa carrière. Ce qui m'a donné l'envie de me replonger dans la lecture de la chronique d'Apex et de m’interroger à mon tour sur la fin de carrière du héros de la série Die Hard (qui restera sans doute, pour la postérité, l'un de ses rôles les plus emblématiques).
Comme il était mentionné dans la chronique consacré au film en question, l'histoire de celui-ci ne versait pas vraiment dans une grande originalité et offrait même un air de « déjà vu » (le speech n'est, en effet, pas sans évoquer celui de « Chasse à l'homme » de John Woo avec Jean-Claude Van Damme). Si je reconnais n'avoir pas encore eu l'occasion de regarder le film « incriminé », après avoir regardé la bande-annonce de celui-ci, je me suis toutefois fait la réflexion (et j'imagine que cela a sans doute dû être le cas de la plupart des personnes qui ont vu celle-ci) qu'Apex aurait, néanmoins, pu être un bon film d'action si la bande-annonce avait été l'exact reflet, ou « condensé », du film. Même si l'on sait que ce n'est pas toujours le cas concernant les bandes-annonces, loin de là même dans certains cas et que l'on pourrait alors qualifier celles-ci de « tromperie sur la marchandise ».
Bien que, comme la plupart d'entre-nous, je sais depuis longtemps déjà que la bande-annonce peut souvent donner une impression totalement faussée sur le film dont il question et ainsi, par la magie du montage (et d'autres ingrédients, souvent propres à celles-ci) faire passer un nanar ou un navet pour un chef d’œuvre du 7e art. Toutefois, même sans avoir lu la chronique sur Nanarland et sans connaître l'histoire derrière le film et celle de la fin de carrière de notre ex-John McLane en général, on sent quand même, à certains instants de la bande-annonce (notamment dans les scènes où l'on voit se promener dans la forêt) que ce n'est pas vraiment sur Bruce Willis qu'il faudra compter pour assurer le quota d'action du film !
Il est aisément compréhensible qu'à l'âge où est arrivé Bruce Willis (plus de 65 piges), les acteurs n'aient plus (en tout cas, autant qu'avant) l'envie et/ou l'énergie de s'investir pendant de longs mois dans un tournage qui demande souvent un énorme investissement, tant sur le plan intellectuel que physique. C'est pourquoi le commentaire au début de la chronique d'Apex mentionnant que ce dernier était « encore en pleine force de l'âge » n'a pas manqué de me faire sourire. En me demandant si « Barracuda », l'auteur de cette chronique, se voulait tout à fait sérieux en écrivant cela ou s'il fallait, plutôt, prendre cela au « second degré ?
Même lorsque l'on a une bonne hygiène de vie et que l'on entretien scrupuleusement son corps, personne, en faisant preuve d'une totale honnêteté, ne peut sans doute vraiment se vanter d'avoir la même condition physique et d'être donc capable des mêmes prouesses à plus de soixante piges quand il en avait trente ou quarante. (Même si l'on devine que, comme presque toutes les stars, dans une grande partie des scènes les plus dangereuses, Bruce Willis devait, lui aussi, se faire doubler par des cascadeurs... Mais il n'empêche que lorsque la vedette en question en est arrivé au point où elle doit se faire doubler même quand elle doit ouvrir une porte, c'est, sans conteste, le signe qu'il est vraiment temps de raccrocher les gants).
Cependant, quitte même à ne plus y jouer que les seconds rôles ou les « guest-stars », il y avait, néanmoins, de bien meilleures façons de terminer sa carrière. D'autres stars, que ce soit du cinéma en général ou des films d'action en particulier, (même si je n'ai pas d'exemples précis en tête (en tout cas, au moment d'écrire ses lignes), ont choisi, pour ces raisons (ou d'autres), de se « replier » ou de se « cantonner » à ce genre de rôles ou d'apparitions (que ce soit au cinéma et/ou à la télévision). Mais en continuant toutefois à continuer à faire preuve d'attention dans le choix des films et des rôles qu'ils faisaient et d'application dans leur jeu d'acteur. La qualité et l'importance d'un rôle et donc d'un personnage comme la profondeur du souvenir (positif) qu'il laisse dans l'esprit du public ne dépend, en effet, pas uniquement du temps que le personne concerné occupe à l'écran. (Même si j'avoue qu'au moment d'écrire ses lignes, je n'ai pas, là non plus, d'exemples précis en tête, mais il y en a sans doute pas mal d'exemples qui pourraient faire figure, en la matière, de cas d'école).
Or, à lire et à écouter les critiques sur ces deux points précis, dans la chronique d'Apex ainsi que dans le podcast consacré à la fin de carrière de Bruce Willis et si les unes comme les autres sont justifiés, on ne peut en être qu'encore plus profondément « chagriné » (surtout si l'on a été, tout comme moi, fan du Bruce Willis de la grande époque). On peut considérer que la comparaison qui a été faite avec Steven Seagal (dans le podcast en question) est d'autant plus vrai qu'il semble partager un autre point commun avec ce dernier. A savoir qu'il n'apprécie plus de jouer et qu'il n'aime donc plus le cinéma, ou, en tout cas, le fait d'être acteur. S'il partage également avec ce dernier la réputation d'un mauvais caractère (qui, indépendamment de la détérioration de son état de santé, semble n'avoir fait que s'aggraver au fil du temps), il semble toutefois qu'il fasse encore souvent figure « d'enfant sage » comparé à notre ex-Saumon Agile. En tout cas, à l'écoute du podcast, il semble bien que les membres de la Team Nanarland qui ont participé à celui-ci ainsi que l'auteur de la chronique d'Apex sur le site soient de cet avis.
Une autre chose qui ne manque cependant pas quelque peu d'interpeller et qui laisse perplexe est lorsqu'il était mentionné (ou sous-entendu), dans le podcast comme dans la chronique d'Apex, que celui-ci pouvait sans doute être considéré comme le seul, ou, en tout cas, l'un des rares vrais nanars du lot et que tous les autres films tourné par Bruce Willis dans les dernières années de sa carrière ne sont que de simples et véritables navets. Est-ce vraiment le cas et est-ce qu'il n'y a donc (presque) pas un autre à sauver dans le lot (tels que Survive the Game, Survive The Night, Fortress ou Ten Minutes Gone, pour reprendre les titres des autres films du même genre mentionné dans la chronique en question) ?
Au vu des dernières nouvelles sur la dégradation de son état de santé, il est peu probable que celui-ci ainsi que le temps laissera l'opportunité à Bruce Willis d'écrire ses mémoires. Mais, en tout état de cause, il est quasiment sûr et certain que la plus grande partie des biographes qui se pencheront sur sa carrière, pour les unes, préféreront passer plus ou moins sous silence cette fin de carrière assez peu glorieuse et s'en limiter à quelques lignes (un ou deux paragraphes tout au plus) en fin d'ouvrage. Ou alors ne se priveront pas de vouer les films en question (et il n'y a guère de doutes sur le fait qu'Apex figurera dans le haut de la liste) aux gémonies ! Même ceux qui ne sont pas vraiment fans de Bruce Willis (ce qui renforcera donc encore plus cette conviction pour ceux qui le sont) en resteront donc avec la ferme et intime conviction que, quelles soient les raisons (aussi bonnes et/ou louables soient-elles) pour lesquelles il ait accepté que ses dernières années à l'écran ressemble à un alignement de daubes aussi long et chargée que la table d'un banquet royal à Buckingham Palace (la qualité en moins), on en vient même à se dire qu'outre le jugement du public aujourd'hui, celui que portera la postérité sur la fin de son parcours d'acteur lui importe fort peu !
Lorsqu'il était mentionné, à la fin de la chronique, que « Bruce Willis est fâché depuis longtemps avec la critique, qui l'a souvent éreinté et avec son public qui ne l'a pas toujours soutenu quand il s'est impliqué dans des projets un peu plus risqués », à quels projets est-ce qu'il était fait allusion exactement ?
Toujours concernant les raisons qui ont poussé Bruce Willis à tourner cette montage de daubes à la chaîne, j'ai tout de même relever une petite contradiction entre ce qui était écrit dans la chronique d'Apex et ce qui a été dit dans le podcast sur sa fin de carrière. En effet, dans la première, il était dit que l'une des raisons qui l'ont décidé à devenir un stakanoviste du nanar (voire du navet) de films d'action est de pouvoir ainsi continuer à maintenir son train de vie assez dispendieux... Or, dans le podcast, il était pourtant mentionner qu'il n'avait pas (ou, en tout cas, ne semblait pas avoir) un train de vie si fastidieux que cela (en tout cas, pas nettement supérieur à la moyenne de celui des autres célébrités d'Hollywood). C'est pourquoi il serait probablement intéressant de savoir si des journalistes spécialisés dans ce genre d'investigations ont mené une enquête précise sur ce point ?
Bien qu'ils aient tous deux officiers dans des genres radicalement différents, il aurait pu reprendre et paraphraser la célèbre citation de Jean Lefebvre en déclarant : « J'ai tourné tellement de navets avant que mon état de santé ne m'oblige à quitter la scène que la fin de ma carrière s'apparente à un potager (cultivé, qui plus est, par un mauvais jardinier) ! »
En tout état de cause, avec quelques autres (plus ou moins) semblables, comme celui de Steven Seagal, le cas de Bruce Willis mériterait sans doute d'être analysé et enseigner dans les écoles de cinéma comme étant (justement) un cas d'école de tout ce qu'il ne faut pas faire pour éviter (aussi bonnes et justifiées que soient ses motivations) que la fin de sa carrière ressemble, artistiquement parlant, à un véritable naufrage !
Même si, au vu de la carrière qu'il a eu à son âge d'or et de ce qu'il a apporté au cinéma d'action américain, on pourra sans doute, assez aisément lui pardonner (en grande partie) ce choix malheureux... Néanmoins, même lorsque, comme dans le cas de Bruce Willis, ils se retrouvent diminué par la maladie et même en voulant mettre un maximum d'argent de côté, la plupart des acteurs, lorsqu'ils décident ou se voient obligés de mettre de quitter la scène et mettent alors fin à leur carrière, la plupart d'entre-eux cherchent quand même (pour reprendre une expression bien connue et fort vraie) à « finir en beauté ». A tourner donc un dernier « bon » ou « grand » film dans lequel il tiendrait (véritablement) la tête d'affiche (au sens propre comme au figuré donc) et il donnerait tout ce qu'ils ont (ou qu'ils le restent) « jusqu'à la dernière goutte ».
Bien qu'il était expliqué, à la fin de la chronique d'Apex, que Bruce Willis n'en avait sans doute, non seulement, plus les capacités physiques ni même l'envie, non plus, de se donner à fond, on ne peut que regretter (à nouveau) qu'il ait terminé sa carrière de cette façon ! Ce qui, au sein d'une grande partie de ses fans, leur laissera sans doute et pendant longtemps un goût assez amer !
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