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Glen or Glenda - Ed Wood - 1953
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Auteur:  JACK TILLMAN [ 09 Déc 2023 23:04 ]
Sujet du message:  Glen or Glenda - Ed Wood - 1953

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La chronique du site : https://www.nanarland.com/chroniques/na ... lenda.html

Je n'avais pas revu les films d'Ed Wood depuis ma découverte de Nanarland. Il se trouve qu'à peu près à la même époque, Arte avait diffusé Plan 9 From Outer Space, La Fiancée du Monstre et Glen or Glenda pour les fêtes de fin d'année et que j'en avais profité pour les enregistrer en VHS.

Après avoir revu Plan 9 From Outer Space et La Fiancée du Monstre, j'ai donc terminé par le premier film de tonton Eddy. Quel objet étrange et fascinant !

Ed Wood fait ses premiers pas dans le cinéma d'exploitation en livrant au monde ébahi un film d'auteur expérimental, autobiographique et sans queue ni tête. Le cachet "éducatif" condescendant, les scènes de nudité gratuite et les stock-shots qui faisaient tout le charme de ces mondos avant l'heure sont piratés par la touche très personnelle apportée par Ed, qui se livre à une introspection hallucinatoire ponctuée de séquences symboliques, absconses et grotesques (Bela Lugosi est au top, mais Ed lui-même n'est pas en reste avec ses tronches d'ahuri... sans oublier bien sûr LE DIABLE !). En plus, cet hymne à la tolérance est bien ancré dans l'Amérique des années 50, avec ses remarques sexistes, son psychanalyste pompeux et la transidentité dépeinte comme une maladie mentale dont on peut guérir grâce à l'amour. Ca fait toujours sourire vu d'aujourd'hui.

C'est à la fois touchant pour la manière candide mais sincère dont Ed Wood se met à nu dès son premier long-métrage, et c'est au final gentiment ringard et mal fichu.

Et rappelez-vous : méfiez-vous du grand dragon vert qui mange les petits garçons, la queue des chiots et les escargots gras !

Sinon, l'acteur qui joue le psychanalyste (un certain Timothy Farrell) m'a fait pensé tout du long à Darmanin avec une moustache :

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"Ed Wood, jeune sauvageon, arrête de filmer des nanars sous cannabis ! La drogue, c'est de la merde !!!"


A noter que le film a eu droit à son remake porno en 1994, Glen & Glenda de Frank Marino (filmé au premier degré). L'année précédente, le même réalisateur avait tourné Plan 69 From Outer Space (volontairement parodique quant à lui).

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Auteur:  Buck Banzai [ 10 Déc 2023 21:13 ]
Sujet du message:  Re: Glen or Glenda - Ed Wood - 1953

Revu du coup et j'ai failli exploser de rire au début à la découverte du cadavre quand la réalisation fout sans prévenir un plan de radiateur en plein milieu de la scène. :lol: On tutoie par moments le dadaïsme tant la présence de certaines séquences est non-sensique. Les monologues de Bela Lugosi sont totalement lunaires et hors propos, les mêmes stock-shots de voitures reviennent encore et encore (avec en bonus une réflexion pseudo-philisophique sur les déplacements sortie de nulle part) et je ne me remets toujours pas de ce petit cours d'ethnologie sur les coutumes d'apparats chez les hommes dans les tribus ancestrales (digne d'un mondo, il ne manque que la voix française de Jean Topart). Grâce à ce film, j'ai quand même appris que le port du chapeau provoque la calvitie car il coupe la circulation sanguine ! :lol: Toute la partie avec Glen/Glenda est drôle notamment grâce au sens de la dramaturgie très spécial de son auteur. La fin avec Alan/Ann est moins palpitante mais le spectacle a le mérite d'être court.

Auteur:  Red Dear [ 11 Déc 2023 12:49 ]
Sujet du message:  Re: Glen or Glenda - Ed Wood - 1953

Je serai moins sévère que vous deux sur le premier "vrai" film du pauvre Eddy.

Certes il y a la maladresse et le phagocitage d'un fait divers réel (le premier citoyen américain révélé comme ayant suivi une opération de changement/réalignement de sexe de l'Histoire) pour parler d'un fétiche mais dans ces années-là, parler ne serait-ce que d'hommes portants des habits féminins restait tabou.

Le prologue où Wood nous fait un montage de différentes déclarations sentencieuses des "gens de bon sens" (si Dieu voulait que nous volions, il nous aurait donné des ailes) démontre selon moi une intention louable. Et on oublie un peu souvent qu'outre l'histoire principale, des cas de vrais personnes transgenres nous sont exposés, et pas tous reposent sur le tragique ou l'exploitation.

Pour moi on est face à un syndrome du trop-plein d'idées où Ed Wood jongle avec les injonctions des producteurs, ses propres idées fixes, la volonté d'inclure Bela Lugosi, et le manque de budget. Ne parlons même pas des inserts pseudo-érotiques qui furent ajoutés postérieurement sans l'accord d'Ed Wood.

Mais dans l'ensemble, il y a presque quelque chose de touchant à ce joyeux bordel mélo-dramatique. Un Kenneth Anger accidentel.

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