Plus décousu, tu meurs ! Ca saute aux yeux que ce SINBAD est un remontage désespéré d'une source (en l’occurrence une mini-série) bien plus longue. Ca doit être une sorte de condensé reprenant les séquences les plus spectaculaires reliées tant bien que mal entre elles par la voix off de la narratrice. L'ensemble est truffé de raccourcis narratifs, aucune cohérence scénaristique mais heureusement, le film est généreux en créatures (pirates revenants, géant de pierre, chevaliers fantômes, zombies et homme-caca) et en éléments nanars.
Dès les premières secondes, c'est du nawak avec cette référence pompeuse à Edgar Allan Poe et sa nouvelle sur Sinbad dont le film se réclame... pour finalement se réclamer des
Mille et une nuits deux minutes plus tard ! Concernant le casting, le choix de Lou Ferrigno est à la fois improbable et tellement cannonesque. L'approche a le mérite d'être originale : un Sinbad herculéen qui n'en finit pas de casser son sabre et termine à chaque fois ses oeuvres martiales à mains nues. Parmi ses comparses, j'ai une tendresse particulière pour le viking aux postiches pileux dignes de nos films ASTERIX franchouillards (ou de TARKAN CONTRE LES VIKINGS aussi). Dans le rôle de Jaffar, John Steiner en fait des caisses pour notre plus grand plaisir et j'adore son antre censée selon la narratrice se trouver dans une tour du palais mais qui parait bien trop grande pour y entrer (surtout qu'il y a en plus de l'eau). Le fait qu'il soit épaulé par une sorcière culturiste qui ne sert strictement à rien en rajoute une couche (là encore, son changement de coiffure soudain en plein milieu trahit le remontage). C'est vraiment un produit très curieux et plutôt amusant de par sa naïveté et son absence de temps mort.
Petit bonus avec cette séquence où la reine des Amazones séduit notre cher Sinbad. Je sais pas pourquoi, l'enchainement des plans et les poses de la belle me font penser à chaque dois à du Russ Meyer !