Réalisateur : Jacques Dorfmann
Année : 2001
Nationalité : France/Canada/Belgique
Genre : Nos ancêtres ont la gaule (catégorie : block-buster)
Acteurs principaux : Christophe Lambert, Klaus Maria Brandauer, Inés Sastre, Max Von Sydow, Jean Pierre Rives, Vincent Moscato
C'est un grand film d'époque qui nécessita quelques trois mois de tournage à travers le sud de la Bulgarie, la Moldavie et le Kosovo, où furent réalisées toutes les scènes d’Alésia avec un budget dépassant allègrement les 10 millions de roubles (450€ dont la moitié pour Lambert).
Jacques Dorfmann est connu pour aimer créer des univers et en fait ici une nouvelle fois la preuve.
La reconstitution historique est bluffante dans tous les sens du terme. Que ce soit les costumes, batailles, décors, tout respire la rusticité gauloise, bref le manque de moyen et d’idées.
Dès l'ouverture du film, Dorfmann nous annonce le menu: délirant. C'est simple, la séquence d'introduction semble nous annoncer une nouvelle aventure de la Guerre des Etoiles!
Jacques Dorfmann parvient à nous offrir une espèce de Spartacus sous prozac.
Pour interpréter ce film, Jacques Dorfmann fait appel à des "pointures" internationales : Christophe Lambert, Klaus Maria Brandauer, Max Von Sydow, Inès Sastre, Jean Pierre Rives et Vincent Moscato !
La distribution artistique laisse pantois par sa constitution Jean-Pierre Rives ? Oui ! Vous avez bien lu ! L'ancien capitaine de l'équipe de France de rugby.
Ines sastre, ancien top model dont l’accent espagnol tient de l’incohérence spatio-temporel.
Klaus Maria Brandauer en un César pervers, ironique, cinglant dont le seul jeu se résumait à un vilain petit rictus figé tout le long du film.
Max Von Sydow qui s'est trompé manifestement de plateau de tournage.
Et celui qui devait etre l'alter-ego de Russel Crowe pour les césars (ou les molière): Christophe Lambert. Mais voilà Christophe Lambert est moins crédible en Vercingétorix que Maïté en pilote de chasse. Acteur incontournable dans les années quatre-vingts devenu aujourd’hui la risée du monde cinématographique. Le cas Lambert c'est comme le cas Anelka. Comment a-il perdu son talent?
Côté musique Sonia Lacen 17 ans a assuré la bande originale du film après avoir participé à l’échec retentissant de la comédie musicale Ali Baba, retirée de la scène du Zénith de Paris plus tôt que prévu pour cause de réservations insuffisantes.
Quant à l'histoire, c’est simple, le réalisateur s'est librement inspiré des trois lignes dédiées à ce grand personnage historique français dans les manuels d’histoire du CM1 :
Au cours du premier siècle avant Jésus Christ, les troupes romaines envahissent la Gaule, pillant sans vergogne nos ancêtres. Elevé par des druides et initié au combat, Vercingétorix oppose à César une résistance farouche et se bat pour la libération de la Gaule, malgrès la ripaillerie et l’alcoolisme des gaulois.
Mention spéciale aux accessoiristes et décorateurs qui rendent, le jeu scénique des combats chamailleur et bon-enfant digne d'une classe de CP en zone d'éducation prioritaire. De très jolie perruque coiffé avec un pétard, mention spéciale pour celle de Lambert. Les costumes réalisés par un homme qui déteste le cinéma nous mettent tout de suite dans l'ambiance peplum-scato-heroic-fantasy-technoïde.
Le métrage voudrait nous offrir un bon morceau d'histoire comme Braveheart ou Jeanne d'arc, mais semble viser beaucoup trop haut. Les grandes scènes de bataille faites de plans saccadés où on montre pas grand chose (car il n’y a rien à filmer à part les nichons des gauloises), où les figurants Bulgares ne peuvent s'empêcher de regarder la caméra qui les filme pendant l'assaut, bref des moment anthologiques d’interville opposant deux bidonvilles post-communistes!
Des scènes de combat risibles rappelant Don Camillo contre Pepone. (mais où est Mark dacascos le sauveur du cinéma français d'action) Cela ressemble plus à du théâtre amateur qu'à du mauvais cinéma. On a l'impression d'assister à une projection de vidéo gag, tellement la crédibilité générale de l'oeuvre est contestable.
Des dialogues écrit par la technique du dadaïsme dont la profondeur pompeuse clouait le spectateur à son siège, rédigées par une prof de français candidate au suicide enseignant dans un collège de Sarcelles. On était environ 4 personnes dans la salle (kidnappé par le fan club de Christophe Lambert), on riait tous à gorge déployée, encore un peu j'allais me pisser dessus (c'est vrai que par toutatis les répliques sont franchement cultissimes).
Quelques une prise au hasard :
« La magie de sa mort doit nous apprendre la leçon de son sacrifice »
« Si tu sais ce que tu veux, ton adversaire le voudra aussi »
«L’éclat de ma victoire fait peser plus encore les invisibles défaites de mon passé. »
«Il est toujours sage de penser que César sait toujours ce qu’il va savoir. »
Des détails nanar :
1)Pour figurer la puissance numérique des légions de César digne des plus grands péplums hollywoodiens, le réalisateur enchaîne des plans très courts où l'on voit une poignée de pélos, dont le plan se repasse en boucle. Le résultat est conforme à la réalité : complètement fauché.
2)Nous voyons Vercingétorix écrire, or, à cette époque, les Gaulois ne connaissaient pas l'écriture. Anachronisme!
3)A un moment, on voit des chevaux qui sortent de l'écurie. Evidemment, il y a tellement peu de moyens que ce sont des faux chevaux faits à l'ordinateur. Ainsi il y en a qui sont transparents !
En conclusion, Jacques Dorfmann veut faire une trilogie sur les grand héros de l'Histoire de France. "Vercingétorix" en est le premier. Son prochain épisode serait Jean Claude Van Damme en Napoléon. Un conseil, laisse tomber!
Pour finir avec cet article, je dirais que Vercingétorix est sans doute un bon film pour les 3-4 ans. Et quant à sa sortie en DVD, cela s'avère idéal pour en faire des sous-tasses.