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NUKIE ET MIKO (Nukie : In Search For America)
Réalisateur : Sias Odendal & Michael Pakleppa
Année : 1993
Nationalité : Sud-Africano-Britannico-Américain
Genre : Coño ! Habla Castellan ? (catégorie : SF ringarde)
Durée : 1H20
Acteurs principaux : Glynis Johns, Ronald France, Steve Railsback, Sara Braunstein
Il est assez difficile, après avoir visualisé un film comme "Nukie et Miko" ("Nukie... in search of amercia" en VO) d'arriver à trouver les mots pour le décrire. "Nukie et Miko" représente en effet une sorte d'
expérience ultime, même pour les plus hardcore des nanardeurs. Difficile en effet d'arriver à trouver suffisament de second degré et de recul en vous pour survivre à cet authentique tsunami fait de mauvais goût, niaiserie et humour potache, qui aura tôt fait de balayer vos neurones pour vous laisser, hagards, à rire nerveusement devant votre écran sans parvenir à en détacher les yeux, et ce même longtemps après que les crédits aient fini de défiler (ça sent le vécu...).
Cette introduction (qui a également valeur de mise en garde) achevée, penchons-nous sur le contenu.
Nukie a été achevé dans des conditions particulièrement apocalyptiques (la légende fait état de 7 monteurs différents et d'une sortie retardée de 3 ans environ). Et croyez-moi, le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est flagrant ; l'intrigue totalement décousue et le jeu particulièrement démotivé des acteurs en témoigne.
L'histoire est pourtant, à la base, assez simple : Nukie et Miko sont deux gentils extraterrestes morveux et à la voix de crécelle qui viennent de Photon 7 et aiment se promener dans l'espace sous forme de boules lumineuses. Alors qu'ils passent un peu trop près de la terre, attirés par sa couleur bleue, ils se crashent misérablement à la surface. Miko atterit en Californie et est capturé par la "Fondation Spatiale Internationale" (séquence illustrée par des stock-shots de la NASA) tandis que Nukie tombe en plein milieu de l'Afrique centrale. Alors que Miko subit les pires tortures (deux tuyaux dans le nez), Nukie va apprendre que son frère est la propriété de l'"Amérique" et tâcher de le retrouver par tous les moyens.
L'action de ce film est atrocement lente et certaines séquences sont terriblement laborieuses à endurer, en particulier les séquences moralisatrices (par exemple, quand Soeur Anne explique au Dr. Eric que les Américains ont causé la perte de l'Afrique en y important des inventions telles que les divans...) et les interminables séquences ou les deux frères aliens s'appellent inlassablement en faisant ricocher des ondes sonores sur la lune (- Nukie ! Nukie ! Nukie aide-moi ! - Miko ! Miko ! Je viens te sauver !), ce qui constitue plus de la moitié des dialogues du film. Pourtant, les élements nanars sont véritablement présents, et sauvent ce film du naufrage le plsu complet.
Le premier et le plus flagrant de ces éléments nanars est
la dégaine de nos deux protagonistes principaux. Jamais je n'ai vu de
monstruosités pareilles oser postuler au titre de premier rôle d'un film pour enfants. Jugez-en par vous mêmes...
Citons ensuite pêle mêle des séquentes d'un grotesque absolument incroyable, comme celle où Miko apprend à l'ordinateur central de la fondation spatiale ce que sont les sentiments en le reprogrammant, et que ce dernier, plus tard, refuse de communiquer des résultats d'analyse à une scientifique sous prétexte qu'elle est "méchante" ; celle où le docteur Eric répare un hélicoptère à l'aide d'un chewing-gum et d'un fil de fer ; celle où Nukie lance un "Coño ! Habla castellan ?" (
écoutez!) mémorable aux deux jumeaux africains terrorisés qui deviendront pourtant ses deux plus fidèles amis ; ou encore celle où Nukie se met sans aucune raison à danser le disco avant de provoquer un déluge de feux d'artifices d'une laideur repoussante (le bon goût le plus total étant atteint avec celui en forme de coeur).
Mac Gyver n'a plus qu'à aller se rhabiller
La vidéo de Nukie dansant le disco et enchaînant sur les feux d'artifice (clic droit / enregistrer sous)
Il faut également citer le personnage le plus stressant jamais apparu dans un film pour enfants :
Charlie, le singe parlant. Ce personnage ne sert absolument à
rien dans le scénario, et chacune de ses apparitions vont plongera, au choix, dans la consternation la plus douloureuse ou dans le fou rire le plus hystérique. En plus d'avoir hérité du pire doubleur de tous les temps, Charlie effectue une série d'actes stupides complètement hors de propos qui incluent des discussions sur les tendances verstimentaires à la mode chez les chimpanzés ou la destruction d'un bocal de bonbons. On a l'impression que l'équipe du tournage a laissé le singe partir en freestyle sur le plateau et laissé les doubleurs se démerder pour lui trouver une utilité.
Attention, vidéo très préjudiciable pour les neurones (clic droit / enregistrer sous)
Se pose le problème de la note ; "Nukie" est en effet un film qui frôle dangereusement le navet à de très nombreuses reprises, et qui atteint carrément le niveau de vide abyssal propre à cette dénomination assez fréquemment. Mais ne serait-ce que pour les quelques éléments cités ci-dessus, en particulier la laideur incroyable de son personnage principal, il reste quand même un moment
presque acceptable pour le nanardeur hardcore. A ne pas mettre entre toutes les mains cependant...
En bonus : un sorcier africain s'exprimant avec l'accent d'un paysan aveyronnais (ou quand le doublage atteint des âbimes d'absurdité jouissive) :
écoutez !
Note : 1,5/5