Nine Deaths of the Ninja
Titre VF : American Ninja
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Année : 1985
Nationalité : américaine
Réalisateur : Emmett Alston
Acteurs principaux : Sho Kosugi, Regina Richardson, Brent Huff
Durée : 1h30
Genre : Un peu de tout, mais ninja avant tout (catégorie : ninja)
On s'en doutait depuis "Ninja 3 : the Domination" mais ce Nine Deaths of the Ninja (NDOTN) nous en apporte un preuve défiitive : Godfrey Ho et Tomas Tang ne sont pas les seuls capables de produire des nanars ninjas de haute volée. Sans 2 en 1, sans Stuart Smith ni Bruce Baron, Emmett Alston nous offre un extraordinaire nanar d'action capable de se mesurer aux meilleurs.
NDOTN frappe d'abord par sa polyvalence : nanar ninja bien sûr, mais aussi nanar de guerre et nanar d'espionnage. Le grand exploit de NDOTN est d'arriver à se poser comme un nanar de référence dans ces trois catégories à la fois et en un seul film ! Chapeau monsieur Alston !
Le générique est déjà un grand moment avec une séquence complètement hallucinée de Sho Kosugi faisant des passes avec son sabre entouré de danseuses évaporées dans un décor baigné de fumée blanche, le tout bien sûr avec la musique qui va bien.
Un film qui nous met tout de suite dans le bain
Et encore, là vous n'avez pas la musique.
L'histoire est celle de la prise en otage d'un car de touristes américains aux Philippines par un trafiquant de drogue allemand homosexuel en fauteuil roulant nommé Albert Brandt qui exige la libération d'un terroriste islamiste qui se trouve également être son amant. Pour l'aider à accomplir ses projets, il s'est attaché les services d'un commando de femmes lesbiennes dirigée par Honey Hump, certainement l'une des femmes les plus moches de l'histoire du cinéma ainsi que ceux d'un certain Dr Wolf, gros barbu nanar et libidineux. Ces quatre méchants constituent incontestablement le coeur nanar du film tant chacune de leurs apparitions déclenche des éclats de rire irrépressibles.
Le méchant en chef en rajoute à la fois dans l'accent allemand de bazar et dans la caricature de la folle, sapé comme l'as de pique et portant en permanence des gants de femme sans qu'on sache trop pourquoi. Pour compléter cette accumulation de clichés, on apprendra vers la fin qu'en plus du reste c'est un ancien nazi !
Son copain musulman, en plus d'être presque aussi gros et barbu que Wolf, n'a en tout et pour tout qu'une seule ligne de dialogue pendant le film. Le reste du temps, il se contente d'émettre une espèce de rire gras qui se voudrait sardonique mais qui est seulement nanar.
Rajih qui ne rit pas. Image rare.
Le Dr Wolf est comme dit plus haut un barbu nanar plus classique mais qui nous déridera le temps de gags particulièrement navrants.
Le fringant Dr Wolf
Enfin, last but no least, la chef du commado lesbien est très moche (on ne le redira jamais assez, encore que pour être honnête avec l'actrice costume et maquillage y contribuent très nettement), enchaine les dialogues nanars et passe une bonne partie de son temps à crier sur des sous-fifres en roulant frénétiquement des yeux.
Pour affronter une bande de bras cassés pareille, on ne pouvait faire appel qu'à l'élite de l'élite, en l'occurence un commando américain réunissant un soldat dur à cuire mais charmeur, une experte en communications/logistique et un semi-ninja nommé Spike Shinobi interprété par l'inusable Sho Kosugi, toujours dans les bons coups.
La fine équipe au complet !
Semi-ninja car il ne lui manque que le costume, pour le reste il a tout : sabres, shurikens, saïs, mini-arbalète et bombinettes à fumée, le tout accroché au petit bonheur sur son treillis militaire classique. On ne verra Sho en ninja que le temps d'un flashbak nanar où il en profitera pour trucider quelques pastèques. j'aimerais bien savoir à la fin ce que les ninjas ont contre les pastèques. Si ça continue je vais fonder une ligue de protection moi, ce n'est plus tolérable !
Des images insoutenables !
Après une phase d'enquête un peu boiteuse au cours de laquelle Sho Kosugi est agressé par des nains puis se déguise en vieux pour aller savater des méchants à coups de canne, le commando décide de libérer Rajih mais de le prendre discrètement en filature.
Le ninja et les sept nains
D'autres images insoutenables !
S'ensuit une espèce de poursuite à pied hallucinante où les membres du commandos ne cessent de perdre puis de retrouver la trace du gros terroriste déchainé qui met le souk à un mariage, étrangle un chauffeur de taxi, sème ses poursuivants dans un lupanar, arrache une portière d'hélicoptère et arrête une balle à mains nues et à bout portant sous les yeux épatés de Sho Kosugi, le tout sans cesser de pousser son fameux rire à intervalles réguliers.
Après de plus amples recherches, nos experts finissent par localiser la base ennemie et se préparent pour l'assaut. On entre dans la dernière demi-heure, le grand n'importe quoi final. C'est ici que se situe la partie "nanar de guerre" du film avec notamment l'emploi d'une super-mitraillette que n'auraient pas reniée les pires films d'action philippins et un festival de gadgets ninjas nanars allant du sabre lanceur de fumée aux saïs tranformés en sarbacane.
Rambo est jaloux !
Richard Harrison aussi !
Comme on approche de la fin et que le réalisateur a dû subitement se rendre compte qu'il n'y avait presque pas de ninjas dans son film, il en fait surgir trois du néant sans aucune justification scénaristique et qui seront de toutes façons rapidement vaincus par Sho.
Le méchants sont finalement mis en déroute, Rahji est tué par Sho après s'être vaillament défndu à coups de hache, les otages sont libérés, tout est bien qui finit bien. Tout ? Voire ! Vous ne trouvez pas qu'il manque quelque chose à ce film pour atteindre la plénitude nanarde ? Un truc un peu désarticulé fait avec de la mousse et du caoutchouc ? Eh bien non, fans de mannequins, rassurez-vous, Emmett Alston ne vous a pas oublié ! Alors que nos héros dégustent une tasse de thé bien méritée, le méchant en chef et son assistante laide refont surface pour se venger ! Heureusement, nos héros avaient prévu le coup et les méchants sont capturés sauf le chef qui parvient à s'enfuir. S'ensuit une poursuite digne de celle de Robo Vampire entre Sho Kosugi le ninja et le méchant en chaise roulante ! Justice sera faite et le méchant, ou plutôt, un mannequin à son effigie mourra piétiné par des chevaux sur un terrain de polo. C'est sur ce final en fanfare que s'achève le film.
Un 4/5 bien mérité pour un très gros nanar qui donne un peu une idée de ce que Godfrey Ho aurait pu réaliser avec un budget holywoodien dans les années 1980. Rythme soutenu et moments nanars intense, NDOTN a décidément tout pour plaire, certains aspects du film sont même tellement énorme que j'ai du mal à croire qu'ils soient entièrement involontaires. Mais de toutes façons, parodie volontaire ou gros nanar, NDOTN vous fera passer un fort agréable moment et vous changera pour un temps des Godfrey Hoeries, sans pour autant quitter complètement le monde des ninjas.
A l'issue de cette chronique, il reste pourtant une question sans réponse : pourquoi, mais pourquoi ce film s'appelle-t-il "Nine Deaths of the Ninja" ?
NOTE : 4/5
Bonus n°1 :
l'attaque des nains ! (désolé pour le léger décalage du son).
Bonus n°2 :
Le mannequin final.