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Les Amazones font l'amour et la guerre -Alfonso Brescia,1973 https://forum.nanarland.com/viewtopic.php?f=17&t=6504 |
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Auteur: | Nikita [ 13 Juin 2005 23:41 ] |
Sujet du message: | Les Amazones font l'amour et la guerre -Alfonso Brescia,1973 |
http://www.nanarland.com/Chroniques/Mai ... etlaguerre LES AMAZONES FONT L’AMOUR ET LA GUERRE (Le Amazzoni donne d’amore e di guerra / Les Amazones filles pour l’amour et pour la guerre / Battle of the amazons) ![]() Cinecittà, début des années 1970 : - Bon, les gars, le western spaghetti, ça marche plus trop en ce moment, y’a «Des clopinettes pour Trinita » qui s’est méchamment gaufré au box-office… - Et si on refaisait du péplum ? Y’a pas de raison que la mode ne revienne pas… - Ouais, mais c’est un peu naïf, comme genre de films, les gens veulent du craspec, du cul et du molard, maintenant…Heu, qu’est-ce qui marche, en ce moment ? - Les films érotiques, chef ! - Bon, y’a pas d’lézard, on va leur faire un péplum avec un peu de nichons, ça va leur plaire ! - Génial, chef ! - Ouais, et appelez-moi le gagman de Terence Hill et Bud Spencer, on va rajouter un peu d’humour raffiné, ça devrait le faire. Voilà à peu près le dialogue qui a dû préluder à la genèse des «Amazones font l’amour et la guerre », stupéfiante zèderie italienne tournée avec des rogatons de budget, trois starlettes permanentées, et quatre seconds couteaux payés en bouteilles de grappa. Ni fait, ni à faire, le film naquit en réalité d’un contexte à peine moins caricatural que ce qui a été décrit plus haut : Terence Young tournait alors en Italie «Les Amazones », film à budget respectable qui était censé relancer le genre. Des malins se dépêchèrent alors de tourner cette perle, et de la sortir avant l’original, pour profiter du battage publicitaire. Le résultat étant d’ailleurs que le film de Terence Young dut sortir en Italie sous un autre titre (littéralement, «Les Guerrières aux seins nus», ben ouais, qu’est-ce que vous voulez…) ![]() Bon, et alors, ces «Amazones font l’amour et la guerre », qu’est-ce que ça donne, me demanderez-vous, haletants ? Hé bien c’est du bon gros nanar d’époque : le genre de film qui venait s’échouer sur les écrans des cinémas de quartier après avoir été vendu sur les marchés du film, en pack de trois avec «Education sexuelle à Copenhague » et «Les Niakoués ont la niaque ». Réalisé avec les pieds et joué par une escouade de manches, ce Grand Oeuvre contribue à ériger un monument à la gloire du non-talent d’Alfonso Brescia, alias Al Bradly, alias Al Bradley, opportuniste auteur de «Supermen contre Amazones », «La Bataille des étoiles » (un sous-guerre des étoiles tourné avec des jouets) et autres bisseries sans nom. ![]() La Reine des amazones (Lucretia Love, au centre) et ses farouches guerrières en chignon. Visiblement tourné dans un coin de campagne romaine, le film nous entraîne dans une période imprécise de l’Antiquité : un temps obscur et farouche où le monde entier est peuplé de dix figurants dépenaillés qui vivent dans trois huttes construites à la va-vite par deux accessoiristes. Un village miséreux, peuplé de quinze péquenots, est opprimé par une horde farouche d’amazones, composée d’au moins dix féroces guerrières. Ce n’est pas le choc des titans, c’est l’échauffourée des ivrognes ! ![]() Le QG de l’empire des amazones ! Note de la production : penser à réutiliser cette carrière pour nos sous-Mad Max, c’est un décor qui a de l’avenir… Ennemies des hommes, qu’elles n’utilisent que pour se reproduire, les amazones vénèrent tout de même le dieu de la guerre Arès, divinité la plus macho de tout le Panthéon grec. Dans la mythologie grecque, les amazones sont effectivement les filles d'Arès : visiblement, Brescia s'est rappelé des trois pages de l'Odyssée qu'il avait dû étudier en CM2...Mais baste, nous ne sommes pas là pour parler culture car l'heure est grave! L’une des amazones s’étant amourachée d’un brigand au grand cœur nommé Xéno, la coupable est mise à mort et son amant réduit en esclavage. ![]() Xéno le héros (Lincoln Tate) ![]() La perfide conseillère lesbienne de la Reine : «L’acte d’amour avec l’homme est un acte dégoûtant qui nous rend aussi faible qu’un roseau ! » ![]() EFFET SPECIAL ! Ami spectateur, sauras-tu deviner comment ce trucage a été réalisé ? ![]() ![]() «Collez-moi ce ringard en cours accéléré de comédie ! » Xéno parvient à s’évader : aidé dans sa fuite par une jeune fille du village voisin, il lui jure de lui rendre la pareille. Ce qu’il ne va pas tarder à faire, puisque la jeunette revient bientôt le trouver pour que lui et ses congénères brigands apprennent aux paysans à se défendre contre les amazones… ![]() Le chef des brigands ![]() Du nerf, bande de moules, je vais vous apprendre la lutte nanarde ! ![]() Benito Stefanelli, également maître d’armes du film. Cet homme accuse un parcours des plus riches, et variés, puisqu’outre ses rôles dans «L’Homme-puma», «La Guerre du fer», «Les Barbarians» et «White fire », il apparut également dans des films de Sergio Leone. Vous avez là les grandes lignes du récit, qui ne sera guère plus développé : car la particularité de ce film tourné à la vitesse grand V, c’est que son scénario (ils s’y sont pourtant mis à trois !) tient sur l’étiquette de la bouteille de chianti que les scénaristes ont vidé pour se donner du cœur à l’ouvrage. Le film collectionne en effet les scènes de remplissage, les digressions (lire : scènes égrillardes avec plans nichons à la clé) et les combats étirés au maximum pour remplir le métrage, au point de s’étirer comme un chewing-gun trop mâchouillé. C’est là le principal défaut du film : un manque de rythme assez sévère (surtout vers la fin), qui peut en rendre la vision lassante pour peu qu’on soit mal disposé. Or, paradoxalement, «Les Amazones font l’amour et la guerre » est le genre de nanar qui s’apprécie mieux seul qu’en groupe : ce n’est que dans une religieuse intimité que le nanardeur de bon goût pourra prendre le temps d’apprécier la stupéfiante ringardise de l’objet. ![]() PLAN NICHON ! ![]() ![]() Ouéééé ! Le quota scènes de lesbiennes est respecté ! Acteur en état d’ébriété, étudiantes bolognaises déguisées en guerrières amazones, paysannes grecques permanentées, dialogues raffinés («c’est agréable de s’endormir sur un téton, mou ha ha ! »), humour gras-double, le film enfile les perles jusqu’à constituer un spectacle d’une nullité assez violente pour qui sait prendre le temps de s’attarder sur les détails. Avis aux amateurs : il y a un grand nombre de sauts en trampoline ! Le pompon du mauvais goût étant tout de même décroché par une musique atroce, recyclée de la BO d’un quelconque «Black Emmanuelle ) Pétaouchnok» et qui accompagne les ébats et exploits des personnages jusqu’à rendre chèvre le spectateur le moins mélomane. A noter que pour un film à la thématique relativement féministe, «Les Amazones… » se montre d’une goujaterie assez hallucinante : l’héroïne manque de se faire violer par les brigands complices de Xéno, puis leur fera confiance sans sourciller pendant le reste du récit. A croire que les tentatives de saillies à la hussarde forgent les liens d’amitié. ![]() « Bon ok, pas de problème pour vous aider, mais on se paie en nature d’abord, ça vous va ? » ![]() Carnaval chez les amazones ! Le meilleur est encore à venir avec la bataille finale, qui se caractérise par deux détails assez intrigants : les guerrières amazones portent toutes des masques rituels (modèle «commedia dell’arte » en plastique, disponible pour 100 lires à la boutique du père Luigi) et la séquence est filmée dans une obscurité qui avoisine la bouillasse. Mais pourquoi donc, demanderez-vous ? (petits curieux !) Une observation attentive de la scène permet de le comprendre : les amazones sont tout bonnement interprétées par des cascadeurs en perruque, qui espèrent que l’obscurité et les masques duperont le public. Peine perdue ! La musculature de ces messieurs (et les slips visibles dans certaines empoignades) ne laissent aucun doute au spectateur, qui, une fois le truc repéré, peut goûter la scène dans toute sa plénitude nanarde. ![]() Au final, «Les Amazones font l’amour et la guerre », s’il n’approche pas la perfection frappadingue des œuvres d’un Bruno Mattei, est un produit assez représentatif du mauvais cinéma bis italien, plombé autant par son manque d’ambition que par des moyens proprement tiers-mondistes. Malgré des longueurs regrettables, il constitue une curiosité kitsch et trash, destinée davantage aux cinéphages endurcis qu’aux nanardeurs en herbe. Et puis, comment résister à un film qui nous offre autant de scènes d’équitation topless ? ![]() ![]() Quoi de plus beau après l’amour que de chevaucher au ralenti dans la campagne, les nichons à l’air et les couilles à même la selle ? ![]() «Les gars, j’ai l’impression qu’on joue dans un gros nanar, pas vous ? » LES AMAZONES FONT L’AMOUR ET LA GUERRE Année : 1973 Pays : Italie / Espagne Réalisateur : Alfonso Brescia (alias Al Bradley) Genre : Amazone de non-droit Catégorie : Péplums Avec : Lincoln Tate, Paola Tedesco, Lucretia Love, Solvi Stubing Nikita : 2,25 |
Auteur: | shimano [ 13 Juin 2005 23:56 ] |
Sujet du message: | |
Super chronique ![]() ![]() ![]() Il a l'air bien graveleux Al Brescia ! |
Auteur: | Depaz [ 14 Juin 2005 7:54 ] |
Sujet du message: | |
N'est ce la peruque se decollerait ? ![]() |
Auteur: | MrKlaus [ 14 Juin 2005 8:28 ] |
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Merci je comprends mieux le film maintenant (oui car le visionnage a été gaché par un forumeur que je ne citerais pas, mais dont le pseudo commence par Karaté et finit par Ninja) |
Auteur: | Andre [ 14 Juin 2005 8:31 ] |
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![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Superbe chronique Nikita, de bon matin ça met la patate. Alors si en plus dans ce film il y a des trampolines, je dis: IL LE FOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO |
Auteur: | minsk [ 14 Juin 2005 10:58 ] |
Sujet du message: | |
A noter que ce cher Benito stefanelli a commencé comme maître d'arme attitré des westerns de sergio leone et fait même des seconds rôles dans chaque film (il joue en général des hommes de main : dans le bon la brute et le trund il est dans la bande de lee van cleef qui se fait descendre dans la ville bombardée ; dans il était une fois dans l'ouest il est dans l'équipe de fonda). En tout cas une kro sympa, sur un film qui a l'air de toucher le fond. |
Auteur: | facer [ 14 Juin 2005 11:27 ] |
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excellente chronique ![]() ce nikita quel sacré cochon (oui j'aime les runnings gags) |
Auteur: | zord [ 14 Juin 2005 11:28 ] |
Sujet du message: | Re: LES AMAZONES FONT L’AMOUR ET LA GUERRE |
Excellente chronique ! Des dominas en jupette et aux seins nus, voilà qui a dû en émoustiller plus d'un (suivez mon regard fuyant...) ![]() Sinon, voici l'inévitable minute culturelle: Nikita a écrit: Ennemies des hommes, qu’elles n’utilisent que pour se reproduire, les amazones vénèrent tout de même le dieu de la guerre Arès, divinité la plus macho de tout le Panthéon grec.
Dans la mythologie grecque, les amazones sont effectivement les filles d'Arès et d'une déésse/nymphe/divinité/reine quelconque (Je ne me souviens plus de qui, tant les dieux grecs avaient tendance à sauter sur tout ce qui bouge). Pas étonnant donc qu'elles le prient. Visiblement, Brescia s'est rappelé des trois pages de l'Odyssée qu'il avait dû étudier en CM2. |
Auteur: | wallflowers [ 14 Juin 2005 11:33 ] |
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hahahah nikita ta chronique est super bonne... foi de Monique Gabrielle ![]() |
Auteur: | Nikita [ 14 Juin 2005 11:55 ] |
Sujet du message: | |
minsk a écrit: A noter que ce cher Benito stefanelli a commencé comme maître d'arme attitré des westerns de sergio leone et fait même des seconds rôles dans chaque film (il joue en général des hommes de main : dans le bon la brute et le trund il est dans la bande de lee van cleef qui se fait descendre dans la ville bombardée ; dans il était une fois dans l'ouest il est dans l'équipe de fonda). En tout cas une kro sympa, sur un film qui a l'air de toucher le fond. Bonne remarque, je vais l'indiquer dans la chronique. zord a écrit: Dans la mythologie grecque, les amazones sont effectivement les filles d'Arès et d'une déésse/nymphe/divinité/reine quelconque (Je ne me souviens plus de qui, tant les dieux grecs avaient tendance à sauter sur tout ce qui bouge). Pas étonnant donc qu'elles le prient. Visiblement, Brescia s'est rappelé des trois pages de l'Odyssée qu'il avait dû étudier en CM2. Merci de la précision! (je suis vraiment un grec en mousse, moi...) |
Auteur: | nanja monja [ 14 Juin 2005 12:31 ] |
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arf, que j'eus aimé partager la vision de cette "chose" avec les nanardeurs parisiens ! |
Auteur: | therangerwalker [ 14 Juin 2005 13:04 ] |
Sujet du message: | Re: LES AMAZONES FONT L’AMOUR ET LA GUERRE |
Nikita a écrit: ![]() Quoi de plus beau après l’amour que de chevaucher au ralenti dans la campagne, les nichons à l’air et les couilles à même la selle ? Bien d'accord avec toi Nikita, mais faut pas oublier la musique "royal canin" en sus, ça achève le tableau... Super chronique! Tu as trouvé une belle perle? Tu serais pas un peu accro des plans nichons? mmmmh? Alors là je dis bravo! |
Auteur: | Killer Queen [ 14 Juin 2005 14:24 ] |
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Bravo, j'applaudis j'aurais voulu voir ça de mes noeils !! ![]() |
Auteur: | enzosullivan [ 14 Juin 2005 14:30 ] |
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Je mattendais au titre du topic (dont je doutais que ce soit le titre du film tant il est suggestif) à ce que ce soit une kitcherie bourrée de plans nichons mais alors là: Mode Bernard Brochand ON Ca dépasse tout ce que j'ai pu imaginer! Mode Bernard Brochand OFF EDIT: Nikita choisit vraiment bien ses chroniques... |
Auteur: | Lord Ruthven [ 14 Juin 2005 15:18 ] |
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Un lookalike de Chuck Norris ![]() ![]() Un lookalike de Christopher Lee ![]() ![]() |
Auteur: | cherycok [ 22 Juin 2005 19:05 ] |
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il joue dans un bon paquet de GTerence Hill et Bud Spencer lui : ![]() On l'appelle Trinita, Pair / Impair, Attention on va se fâcher, même Deux Super Flics ^_^ (entre autres) |
Auteur: | gregore [ 22 Oct 2005 23:02 ] |
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Salut J'ai également la vhs et je viens de matter ce petit "bijou".. enfin... J'ai une petite question qui me turlupine, peut etre qu'un etre d'une grande sagesse repondra a mes questions.... L'edition française ne semble pas durée 100 min comme la version originale, si on rajoute à ça un petit tranchage de bras au debut puis bizarrement plus rien et qu'en plus le film est interdit aux moins de 18 ans dans quelques pays... le doute s'incinue, ma vhs est-elle cut ? le tigre a-t-il laché ses griffes ? |
Auteur: | nanar-addict [ 07 Mars 2008 16:26 ] |
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Ah voilà le genre de petit nanar familial (pour reprendre une expression grenobloise) que j'affectionne. Faut savoir que je mate mes nanars surtout le matin alors faut pas du trop violent... De l'humour (le coup des vieilles), du sexe, des plans nichons sans justification scénaristique à foisons (faire du cheval nu ?), de vrais gueules d'acteur et même un MAITRE D'ARMES crédité au générique mais il devait être à temps partiel. Et surtout cette charmante musique guillerette dont les italiens avaient le secret qui vous mettent de bonne humeur et qu'il faudrait un jour compiler (ziks de supermen, bo de batman del pianeta eros, supersonic man...) 2.5 /5 sûr. |
Auteur: | Kobal [ 12 Déc 2008 9:12 ] |
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Je monte au créneau pour défendre ce Brescia : non, ce n'est pas un nanar. C'est même plutôt un bon petit film, honnête et divertissant, et qui change pas mal de ce à quoi Al avait pu nous habituer. Le scénario, simple mais bien traité, offre une vision pertinente des Amazones, décrite comme des fanatiques exterminatrices bien loin des guignolos au féminin habituelles. Les stratégies de combat sont réfléchies à un degré un poil supérieur aux zéderies standards, et la dimension symbolique sexuelle évite les clichés qu'on était en droit d'attendre ; car au final, Brescia ne contente pas de nous montrer des connasses castratrices pseudo-MLF qu'une bonne torgnole masculine remettrait dans le droit chemin, mais aussi des hommes lâches et veules, des femmes prêtes au sacrifice pour défendre leur village, des traitres des deux sexes, bref, une illustration sans grossier parti pris. Bien sûr, il y a quelques éléments qui font sourire, telle que la lutte caspienne et les trampolines, et les éparses "viols" en toute amitié sont un peu too much. OK, y'a du plan nichon gratos. Mais je n'ai que peu ri devant Les Amazones font l'Amour et la Guerre (un titre fort bien choisi), contrairement à toutes les débilités que j'ai pu voir du même réalisateur. Je conclue donc comme j'ouvre mon avis : bon film ! PS : ah oui, et la réplique sur le "qu'il est bon de dormir sur un téton" m'a bien fait marrer. ![]() |
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