Je n'ai pas peur ! J'affronte la polémique de plein fouet. Oui je tenirai bon, oui j'opposerai à moi toutes les attaques qu'on me fairont, car s'il ne peut en rester qu'un à le dire, ce sera moi : Highlander 2 est un NANAR !
Pour une première chronique, je m'attaque à un mètre-étalon de la catégorie polémique à mon avis. Mais ne me jettez pas encore des bombinettes à fumée, j'ai des preuves pour moi ! et si cela ne vous suffit pas, j'en trouverai d'autres, je vous le jure, et s'il le faut j'emploierai des moyens légaux !
Highlander - Le retour (aka Highlander II : The Quickening, aka Highlander II: The Renegade Version, aka Highlander 2)
Citer:
Etats-Unis, 1991
Réalisé par Russell Mulcahy
Avec Christophe Lambert, Sean Connery, Michael Ironside, Virginia Madsen...
Genre : Il n'aurait dû en rester qu'un ! (NdA : imdb a pensé de même : "There should have been only one!")
Catégorie : Blockbuster (Polémique ?)
Il revient, et il n'aurait pas dû.
Je viens de revoir ce film, histoire d'accomplir cette chronique à chaud, mais surtout de n'avoir aucun doute sur mon coup : oui, oui, oui, Highlander II est un nanar. Il en a trop pour être un bon film, pas assez d'excès pour virer au navet.
C'est encore une suite parmi des centaines de films à succès n'étant réalisés que dans un but lucratif, se moquant totalement du résultat tant que les caisses se remplissent sans compter. C'est la destruction d'un mythe en bonne et dû forme, et pour moi le film qui a définitivement coulé Christophe Lambert au rang d'acteur nanar/navet.
La suite, enfin ! à moi la gloire !
Commençons par un petit rappel historique : Connor McLeod est né en Ecosse, dans les Highlands il y a environ 500 ans. Devenant un fier guerrier comme ses pères, il partira défendre son peuple lors d'un combat et sera mortellement blessé par un chevalier noir, repoussé avant d'avoir pu lui trancher la tête. Portant un deuil inconsolable, sa famille et amis se préparent à l'enterrer avec tous les honneurs, comme le fier highlander qu'il était (voilà de quoi expliquer son titre).
Cependant, McLeod survit miraculeusement. Chassé par les siens l'accusant de sorcellerie, il sera rejoint par un fier cavalier nommé Ramirez, se disant égyptien et ayant vécu plusieurs millénaires. Il apprend à McLeod la vérité sur leur condition : ils sont de ces guerriers immortels ne pouvant être vaincus que par décapitation, et devant se battre à mort jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un, qui pourra alors demander "le prix".
On ne connaîtra jamais ce prix, sinon que McLeod est vainqueur à la fin, s'étant battu à divers époques jusqu'à la nôtre, envers et contre tous. Ne me traiter pas de spoiler, comment voudriez vous justifier sinon sa présence dans la suite.
Un film mythique, plein d'imagination, d'humour, de combats, de paysages grandioses d'Ecosse... maintenant prenez un stylo, une feuille, la leçon d'aujourd'hui : comment détruire un mythe.
Figurants de la planète Zeist, on s'est fait avoir, Christophe Lambert est
le héros : c'est un film tout pourri !
C'est là qu'est l'idée : pour faire la suite d'un tel film, autant raconter tout ce qui n'était pas expliqué avant : d'où viennent cet état d'immortalité, quel était "le prix", qu'était-il arrivé à McLeod...
Highlander II se propose donc de satisfaire les fans du premier en répondant à toutes leurs questions. Rassurez-vous, si je chronique ce film, c'est que toutes leurs tentatives vont tomber à l'eau.
Nous sommes dans le futur... le futur d'avant, en 1999. La couche d'ozone atteint un stade critique, menaçant la population mondiale. Une équipe de scientifiques, dont McLeod fait parti, met alors au point un gigantesque bouclier énergétique recouvrant la surface du globe pour protéger l'Humanité des dangereux rayons du soleil.
Traduction : tout le film va se passer dans le noir total, même quand... soit vous avez devinez, soit vous le verrez par vous même.
Les méchants du futur, un grand classique : casque de mobylette peint en noir,
déguisement de Darth Vador, protections de roller, et voici la milice oppressante
du XXIème siècle.
Après cette séance émotion, projetons nous 25 ans plus tard, en 2024. McLeod est devenu un vieillard bien fatigué, écroué par le poids des âges, n'attendant plus que la mort l'appelle enfin. Il vit avec ces souvenirs, ceux de la planète Zeist.
Je me souviens de mes jeunes années, quand j'étais encore un acteur reconnu.
Car voici l'origine des immortels : ce sont des extraterrestres, issu d'une étrange planète des sables. Ayant échoué dans leur tentative de rebellion contre le général Katana, ils sont massacrés jusqu'au dernier. Tous, sauf deux personnes, les responsables : leur chef spirituel Ramirez, et leur leader McLeod.
Ah, courageux figurants. Courant l'épée à la main vers l'ennemi qui les
bombarde tranquillement en prenant leur thé.
On apprend ainsi que sur la planète Zeist, on donne des noms de japonais, d'égyptien et d'écossais aux habitants. voilà qui est intéressant. Et ils sont toujours nommés highlanders, ce qui signifie soit que Zeist dispose aussi de hautes terres qu'ils appellent les highlands, soit que le scénariste n'a pas compris ce que voulait dire "Highlander" dans le premier, et en a déduit que c'était le nom de leur race d'immortels. Je vous laisse trouver la bonne réponse.
Mais revenons à nos deux moutons, ils ont été condamnés à une fin atroce : être envoyés sur Terre sous la forme d'immortels qui devront se battre jusqu'au dernier, qui pourra alors demander à revenir sur Zeist ou mourir de vieillesse sur Terre. Habile stupidité scénaristique, qui ne justifie absolument pas pourquoi :
- Ramirez dit avoir vécu il y a plusieurs millénaires, alors que dans ce film ils furent envoyés à la même époque.
- McLoed, en supposant qu'il ne soit pas écossais de naissance, ait tout oublié (et son ami non)
- Il y a d'autres immortels, et apparaissant à des époques différentes.
"Hum hurez humvoyez hum Terre hum la hurme d'immurtels"
Les prêtres ventriloques, fallait oser. Merci Mulcahy
Alors que Lambert a l'air de croire en cette suite en jouant son rôle de petit comique, Connery visiblement sait dans quel bordel il joue, et décide de prendre cela à la rigolade.
It's a kind of magic.
Tant qu'à Ironside... est-ce son personnage, ou son sentiment ? du sourire à la colère, en passant par la démence et la mort, il fait toujours la gueule. Il a dû trouver son cachet insuffisant après avoir signé, et a déjà hâte que tout soit fini.
"Le scénariste s'est enfui avec l'argent, et mon agent se cache depuis au
beau milieu du Groeland. Tu vas payer pour tous les autres !"
Rien à dire sur Madsen cependant, développant un jeu d'actrice digne d'une mauvaise série B. La pauvre, il faut dire que son rôle ne l'aide pas beaucoup. Au milieu de ces trois immortels, elle joue la potiche qui ne comprend rien à leur histoire. Comme elle n'apparaît (et encore) que sur une seule caps et que je n'en parle pour ainsi dire jamais, vous comprendrez l'importance de son rôle bien qu'étant en tête d'affiche.
"Et maintenant, que fait-on ?"
"Toi tu vas finir d'enterrer ta carrière, moi j'ai Spielberg qui m'attend."
McLeod a donc choisi la vieillesse comme prix, et s'apprête à finir grand-père. Il est loin le temps des espoirs et des combats. Pourtant, sur Zeist, Katana se décide à le tuer une bonne fois pour toute (sage décision, qu'il aura mis au moins 500 ans à réfléchir, ce qui tend à prouver que tout Zeist est immortel de naissance).
"Et si on jouait à Matrix ? toi tu serais un viiri, et moi je serais l'autre viiri."
Par une nouvelle invraisemblance scénaristique (mais non, c'est magique, comme dans "L'Alchimiste"), les tueurs envoyés par Katana sur Terre sont tués par McLeod (dans l'un des combats à l'épée les plus mous du cinéma, entre un papy et deux assassins experts), ce qui lui fait retrouver ses jeunes années, au sens propre du terme.
Des combats d'une intensité affligeante
Excusez moi une seconde...
CA NE VEUT RIEN DIIIIIIIIREEEE !!!!
Ouf, ça va mieux... pardonnez ma réaction de fan du premier épisode.
Lambert du décor
Notre Lambert pouvant enfin se passer de maquillage, il retrouve son beau visage de play-boy qui fait immédiatement une conquête, une terroriste écologique lui expliquant que la couche d'ozone s'est reformée, et que le bouclier n'est conservé que pour poursuivre le profit que sa société récupère par son impôt mondial.
Les écolos, quelle plaie ! ça commence par démolir des MacDos, et ça
finit par trafiquer le bouclier mondiale anti-radiations.
En effet, le soleil revenu, la vie serait tellement mieux sur Terre... sa disparition a servi de justificatif à ce que dans un futur de 25 ans, on voyage toujours dans les mêmes avions, on circule toujours dans les mêmes voitures, la ville devient repoussante et l'éclairage amateur. C'est toujours des économies sur le budget facile à faire.
Ce cours de maths nanar vous est présenté par Russel Mulcahy
"Il se passe quelque chose ! nos écrans changent d'images si vite qu'on
ne comprend rien à ce qu'ils signalent !
"Alerte bleue (sic), préviens la sécurité, je détecte des écologistes terroristes
attaquant notre base !"
"Je les vois sur les écrans, ils sont cinq.
"Bravo, les gardes en ont tué deux, ils en restent donc..."
"Quatre ???"
"Euh, les gars, vous avez bu ? moi j'en vois cinq."
"Mais non regarde, ils sont quatre !"
Les caps de ce cours de maths ont été intégralement diffusées dans l'ordre chronologique du film
J'ai parlé de mes craintes à un scientifique de renom : "Mais dites-moi professeur, sans le soleil, la vie serait-elle possible sur Terre ? plus de chaleur, plus de photosynthèse, notre organisme a aussi besoin de ses rayons pour survivre, l'oxygène deviendrait rapidement rare, le..."
Mais il m'a interrompu : "Vous divaguez voyons. bien sûr que l'on peut vivre sans le soleil. Vous savez, il existe des créatures venant de l'espace plus anciennes que le soleil vivant dans les volcans qui..."
Hem, je vous épargnerai le reste du speech, mais apparemment oui, on peut vivre sans le soleil.
N'empêche que le futur, c'est la zone.
McLeod, qui l'ignore, décide que le ciel serait plus beau avec le soleil et mene sa petite enquête. Pendant ce temps, Katana sait (quelques heures après) que ses mercenaires ont échoué. Ah, ces zeistiens, non seulement ils sont immortels mais ils font circuler l'information plus rapidement que la lumière. Quelle technologie, et dire qu'ils se battent avec de simples épées en fer.
Une technologie de pointe... BATMAAAAAAN !
Ce déguisement est d'ailleurs extraordinaire, je n'aurais jamais cru voir un
appareil planeur, même un oiseau, même un félin volant (si si, même lui !)
effectuer un demi-tour sur place.
Pendant que sur Terre, les écrans taille de texte "65" à caractères lumineux
sur plaque de verre se vendent comme des petits pains. Voici d'ailleurs une
démonstration avec l'option "Majuscule automatique"
C'est là qu'arrive le vrai acteur du film, j'ai nommé Sean Connery ! Ramirez ayant traversé les siècles ("ressucité" par l'appel de McLeod... comment ? non, c'est parce que c'est magique aussi), il décide de retrouver son vieil élève en se payant un nouveau costume avec une boucle d'oreille (chez un couturier écossais... Ramirez n'était pas égyptien ?) et le trajet d'avion, hum, avec une bague rouillée je suppose.
La MasterCard du futur : il y a des choses qui se s'achètent pas, comme
accepter de tourner en slip rouge et bretelles ridicules... pour le reste, il
y a les bouclettes de tonton Ramirez, acceptées chez tous les couturiers
spécialisés dans le costume pour les plus anciens gentlemen de toute l'Ecosse.
Un avion nanar... pitié, que quelqu'un fasse un gif montrant comment
il prend le virage.
Pour McLeod, c'est l'émotion. Quelle colère de revoir Katana, quelle joie de retrouver Ramirez. Et on se fait un petit combat pour le plaisir, Lambert faisant quelques petits tours sur lui même entre deux frappes (rien de tel pour se faire poignarder dans le dos, si c'était un sérieux affrontement).
L'art du futur : un totem de pierre contenant des bouteilles vides de coca
colorées.
"Souviens-toi, si tu me tues, le film n'a plus aucun intérêt."
Katana, quant à lui, décide de devenir par la menace l'associé du président de la société du bouclier. Comment ? pourquoi ? on ne le saura jamais, sinon qu'il montre qu'il est insensible aux balles.
"Moi aussi d'ailleurs, mais regarde moi ce travail, un costume tout neuf
qui m'avait coûté au moins une boucle d'oreille !"
Tout ce finira dans l'immeuble générant le bouclier. Ramirez abandonne McLeod pour le sauver d'un piège grâce à un improbable tour de magie (puisque que je te dis que c'est magique !). Le combat final entre McLeod et Katana se termine à proximité du laser du bouclier, le méchant perd et se fait décapiter dans un "Finish Him" consternant, et McLeod pénètre dans le laser pour le détruire (sorte de court-circuit dont il survit, sans doute par son immortalité. Mais même détruit, toujours pas de soleil, car le film se termine sur un ciel libéré... étoilé. A ce niveau, j'en déduis que Russel Mulcahy souffrait de xeroderma pigmentosum (n'oubliez pas Google).
Mais pour finir, il serait d'hommage de ne pas parler d'une des principales causes de ce désastre : Brians Clemens. Si l'Histoire reconnaitra Mulcahy à la réalisation, c'est bien Clemens qui a créé ce scénario de bric et de broc, d'après l'histoire et les personnages de Winden. Ne s'étant visiblement pas rendu compte du désastre qu'il a causé (ses employeurs non plus visiblement), il participera à l'écriture de certains "Highlander" de la série télé en 1992, soit un an après "ceci". Mais les Highlanders au cinéma poursuivront la déchéance qu'on leur connaît, et Lambert atteindra le fond avec son "Vercingetorix".
"Tu te souviens Lambert, quand on était acteur ? j'étais le méchant de Total Recall"
"Et moi, le public m'adulait pour le premier épisode"
"Je me demande si je pourrais doubler Sam Fisher dans Splinter Cell ?"
C'était Highlander II, rideau... comment ça non ? il y a encore deux suites ? ah non, désolé, c'était déjà une trop grande épreuve pour moi.
"Mulcahy, je t'ai vuuuu !"
Note : 1.5 (+1 pour ceux qui ont vu Highlander)