J'avoue avoir depuis toujours une passion particulière pour l'homme-singe, c'est un des romans dont j'ai tendance à collectionner toutes les adaptations possibles et imaginables.
J'ai découvert les romans enfant via les précédentes traductions francophones éditées par NéO (qui, malgré leur ambition de publier l'intégralité du cycle Tarzan, n'ont pu en éditer que les premiers tomes). La bibliothèque municipale de ma ville en possédait alors trois volumes (
Tarzan, seigneur de la jungle, Tarzan dans la jungle et
Tarzan dans la préhistoire) que j'ai bien entendu dévoré d'une traite à l'époque. Tu verras que ça se lit très facilement, et ça reste soft sur le racisme (il y a bien sûr quelques remarques de ci de là et quelques personnages comme la mama de Jane tout droit sortie d'
Autant en emporte le vent, mais rien d'envahissant ni d'aussi caricatural que dans certains films; disons que j'ai déjà lu des ouvrages de cette époque qui étaient mille fois pires). Le seul truc qu'on peut leur reprocher, ce sont les coïncidences un peu grosses parfois, mais c'est quelque chose qu'on retrouve dans la plupart des romans classiques (du genre Jean Valjean qui retrouve comme par hasard Thénardier dans un égout parisien, quelques mois après l'avoir retrouvé tout aussi par hasard dans un taudis de Paris).
J'ai regardé encore un bout de
Tarzan l'homme-singe et là, grand moment : avec la bénédiction de son père qui s'en va aussitôt installer le campement pour la nuit en la laissant toute seule, Bo Derek se baigne nue dans la mer au cours d'une longue séquence gratuite. Soudain, alors qu'elle sort de l'eau et se sèche sensuellement sur la plage, un lion surgit sur le rivage. Sapristi ! Un lion en liberté au beau milieu de l'Afrique sauvage ! Comment aurait-elle pu s'y attendre ?
C'est alors qu'arrive enfin Miles O'Keeffe pour sauver la blonde exhibitionniste.
"Ah oui, c'est vrai que mon film s'appelle "Tarzan l'homme-singe"..." entend-on alors soupirer John Derek, qui regrette très fort d'avoir à filmer autre chose que sa femme à poil. Et effectivement, si le film possède bien une qualité, c'est bien la manière dont les animaux sont dressés. Le passage où le lion se met tout à coup à bondir sur Miles O'Keeffe, qui a le dos tourné, j'ai senti un léger frisson me parcourir l'échine.
D'ailleurs, on se demande bien comment, étant donné sa légendaire couardise, John Derek a fait pour convaincre notre Miles adoré de tourner une séquence pareille.
Quel dommage que de telles performances animalières n'aient pas été exploitées dans un meilleur film ! Car John Derek se débrouille pour casser tout début de souffle épique par sa mise en scène lourdaude. Quand Jane est attaqué de façon très réaliste par un python dressé, le réalisateur nous inflige un "Dzoouuiiing !" comique quand Tarzan accourt en se balançant sur sa liane. Et le combat qui s'ensuit aurait tout pour être impressionnant si John Derek ne l'avait pas filmé et monté n'importe comment de façon illisible et hideuse.
Et le jeu de Bo Derek quand elle doit caresser le torse, puis le pagne et l'entrejambe de Miles en déclamant
"Je n'ai jamais touché d'homme...", sans oublier la présence d'un orang-outan en Afrique et Richard Harris qui beugle des
"J'AURAI TA PEAU, BÂTAAAARD !" en parlant de Tarzan, sont autant d'éléments qui ajoutent un côté Z à cette production à gros budget. J'ai hâte d'en connaître le dénouement.
PS : il faudra que je jette un œil à
Ghosts can't do it dont ta description m'a alléché. Au fait, est-ce que tu sais ce que vaut leur
Boléro produit par la Cannon ?