Hier soir, à une soirée mondaine donnée dans ma bonne ville, j'ai eu l'occasion de parler autour d'un petit four avec Patrick Beaudoin, député-maire de Saint-Mandé et successeur de Robert-André Vivien.
Je lui ai posé une question sur "La Nuit du risque" et il se rappelait du film, dont le souvenir a eu l'air de l'amuser un peu (ses souvenirs étaient un petit peu flous, car au début il a confondu réalisateur et acteur principal, et dit que le film était réalisé par "Abel Ferrara", mais ça lui est ensuite revenu).
Patrick Beaudoin s'occupait à l'époque de la communication de Robert-André Vivien, en tant que directeur de "La Vérité du Val-de-Marne", le journal du RPR du 94. Selon lui, il est assez peu probable que le film ait été "co-produit par le RPR", comme l'avaient prétendu certains journaux à l'époque. Par contre, Robert-André Vivien y a effectivement joué un rôle actif (sans être pour autant lui-même "producteur"). Vivien faisait en effet partie d'une commission parlementaire en rapport avec les milieux artistiques et audiovisuels, et fréquentait à ce titre les milieux du cinéma, qui lui plaisaient. Avec Sergio Gobbi, qui était apparemment un copain à lui, il s'est mis en tête de monter un film, avec comme objectif délibéré de donner à un polar un contexte politique pro-RPR : selon Patrick Beaudoin, "La Nuit du risque" a été tourné en 1985, avec pour but de profiter du contexte des élections législatives de 1986.
Robert-André Vivien a obtenu de Chirac de pouvoir tourner sur les lieux de la convention du RPR, ainsi que diverses autres facilités de tournage. Vivien était apparemment un homme doté d'un certain humour, qui aimait bien se poser des défis, et le film en faisait probablement partie. Quant à sa présence en tant qu'acteur dans le film, je subodore qu'il aimait bien voir son image : la mairie de Saint-Mandé affiche encore aujourd'hui une fresque murale, à l'entrée de la salle des mariages, qui représente la cour de Louis XIV, et Vivien s'y est fait représenter, non loin du roi (la fresque a été réalisée de son vivant).
Selon Patrick Beaudoin, le but de l'opération était de montrer que le RPR était "ouvert aux milieux culturels". Je n'ai pas osé lui demander explicitement s'il pensait que le résultat avait été convaincant, mais il ne m'a pas contredit quand j'ai émis ma propre opinion sur la qualité du film.
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"Ach ! Dans mon pays, on appelle ça... LA SOUPE AUX SCHULTZ ! HAHA !" (La Guerre des espions)
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