Battal Gazi'nin intikami
1972
réalisateur : Natuk Baytan
Scénario de Natuk Baytan et Duygu Sagiroglu
Avec Cuneyt Arkin
et également : Meral Zeren, Bilal Inci, Reha Yurdakul
Genre : aventures historiques bondissantes
Après quelques chroniques un peu polémiques, revenons à une valeur sure, un bon vieux Cuneyt Arkin. Meme si ce n’est pas son film le plus délirant (la barre a été placée tellement haut avec Turkish star wars et autres En Büyük Yumruk), ni même le plus timbré de la serie Battal Gazal. Toutefois, on va quand même prendre du bon temps.
Mais commençons par un peu d’histoire (ouais, de la culture sur Nanarland). Battal gazal, héros de cette saga (5 films en tout) est un personnage mythique des guerres arabo-byzantines (7e-10e siècles), qq. part entre le roi Arthur et Robin des bois. Sauf que notre héros combat les croisés au lieu d’en faire partie. Les légendes abondent sur son compte, comme celles de ses fabuleux pouvoir. Sa voix était capable (soit disant) de faire éclater en mille morceaux les corps de 72000 infidèles sur un champ de bataille (ce qui fait quand même au bas mot 72 millions de morceaux de chrétien et rend difficile l’identification des corps). Rien que ça. Inutile de dire que cette saga ne va pas s’entourer d’un extrême réalisme.
Mais revenons au film interprété par notre Cuneyt favori. Battal Gazi'nin intikami est le premier (me corriger si je dis une bêtise) film des aventures de ce héros hors du commun. C’est donc parti pour le pays fabuleux des mannequins en mousse et des héros à la force herculéenne.
Le brave (et courageux) Battal coule des jours paisibles auprès de sa femme et de son fils (la preuve ils boivent le thé)
Mais le malheur va bientôt frapper sous les traits fourbes et barbus de chrétiens (ils ont une grosse croix rouge pour les identifier) sans foi (enfin pas la bonne) et sans loi.
Le croisé est donc fourbe et revanchard .Il fait des serments belliqueux, sent l’ail et va s’ingénier à pourrir la vie de notre héros.
Face à lui, le turc est habile (surtout à l’arc) et beau. Et surtout il a des amis. Certaines mauvaises langues diront même des amitiés très particulières. Mais ses amis vont souffrir et même mourir à cause des attaques de ces chrétiens fourbes qui font rien que faire cramer et embrocher ces braves gens sans défense (qui savent d’ailleurs même pas mourir correctement devant une caméra)
Alors Battal est colère (surtout après la capture de sa femme et de son fils)
Petit apparté :Comment faire le mort dans un film historique turc ? facile
Ex1 : vous vous couchez à terre sur le dos, avec un vrai couteau derrière la tête,
Ex2 : vous vous couchez à terre sur le coté en position fœtale le dos tourné à la caméra, collez votre menton contre votre poitrine et posez une fausse tête en carton à coté de vous. L’illusion est parfaite.
Mais en tentant de délivrer sa femme, Battal est capturé par les méchants mais réussit quand même à trancher la main du chef des méchants, comme ca il arbore désormais un joli crochet comme le gardien chef dans ricky-oh. De plus, ultime souffrance, ils crucifient sa femme et la font brûler (Jeanne d’arc + jésus christ, ça fait beaucoup pour une musulmane)
Battal, également attaché à une croix, tente de sauver sa femme, au prix d’efforts super- humains mais en vain. Sa dulcinée n’est plus qu’un kebab trop cuit…
Quant au fils de Battal, il est drogué par ses ravisseurs qui tentent de lui faire oublier ses vraies racines. Son père a droit aux travaux forcés, comme le premier Ben Uhr, Maximus ou Don Saluste venu. Il devient barbu et casse des cailloux.
Le chef des méchants revient pour l’ultime humiliation après une révolte avortée : ils ont fait de son fils un chrétien qui se signe. Bref c’est la mega- dêche.
Deux plans plus tard, la barbe a pas mal poussé et le gamin est devenu un jeune homme qui a tout oublié de son passé et se prépare à partir pour les JMJ.
. Et le pauvre Battal est finalement jeté comme un malpropre dans un cachot avec d’autres prisonniers barbus. Oh rage, oh désespoir.
Mais grâce à un habile subterfuge (il se fait passer pour un mort), il sort dans un sac du cachot. Le sac est jeté du haut d’un aqueduc (une belle contribution des romains à la civilisation, au même titre que le système sanitaire, la médecine, l'éducation, le vin, l'ordre public, l'irrigation, les routes, l'eau fraîche, le système de santé public, mais tel n’est pas mon propos ici)
Plouf ! Tel Boudu sauvé des eaux (plus Depardieu que Michel Simon), le barbu humilié va prendre sa revanche (enfin pas tout de suite, il reste 50 minutes de film)
Il vole un cheval et fonce vers la foret de Sherwood, enfin dans un maquis quelconque rejoindre petit jean et frère tuck. Acrobate comme pas deux, le Jet Li du Bosphore (qui a remis ses beaux habits et enlevé sa barbe postiche) ridiculise ses adversaires et s’en va délivrer ses compagnons de travaux forcés qui sont restés dans une carrière (aussi belle que celle de white fire)
Les razzias et les perquisitions sont inutiles, pas moyen pour les méchants de remettre la main sur notre héros. Et grâce à petit jean et frère turk, il inflige de sévères défaites à l’ennemi, renvoyant les corps de ses victimes dans des tonneaux !
Mais son fils est toujours prisonnier, ce qui incite notre héros a escaler la forteresse des méchants avec des lances plantées dans de la pierre !!! Mais repéré par un archer, notre héros est gravement blessé et doit s’enfuir. Il trouve refuge chez une jolie brune (musique de coup de foudre) mais elle est capturée, ainsi que les compagnons de Battal ! Notre héros doit s’enfuir à nouveau et il recueilli par un brave bûcheron (qui se fait massacrer, re-baston avec les gardes, la routine quoi)
Avec l’aide de la fille du bûcheron, habilement dissimilé sous une charrette de foin, il pénètre pour la 72e fois dans la forteresse pour délivrer ses compagnons promis au bûcher. Il bande son arc, et trucide environ 154621 figurants avec une seule flèche. Nos compères s’emparent du château mais le méchant s’enfuit comme un vrai lâche.
Complots, subterfuges, fourberies, captures, évasions et autres duperies se succèdent jusqu’au point culminant : le duel à l’épée entre Battal et son fils.
Ce combat s’achève par une intervention divine : le fils incrédule ne peut porter la main sur son père, paralysé (en fait il a du talc blanc sur le bras) et rejoint le coté non-obscur de la force. Aidé par ses compagnons, Battal va enfin pouvoir foutre une branlée aux croisés.
Le combat est sans pitié : Battal, tel un cabri ninja, saute et pulvérise ses adversaires, parfois par lot de 4 ou 5 avec son super-arc Mais tout ça n’est qu’amuse bouche avant la confrontation avec l’empereur auto proclamé (le fourbe au crochet) qu’il va obliger à se perforer la gorge avec son propre crochet ! Une victoire sans appel. Tout le monde est content et clame le nom de notre héros. Cette petite page d’histoire turque se clôt sur un salut au drapeau, comme chez Michael Bay.
Soyons honnêtes, on est plus proche du film historique un peu pataud que du coté des délires habituels que l’attribue à Arkin. Réservé donc aux fans hardcore ont déjà vu les chefs d’œuvres du maître. Mais on a quand même le quota de trampolines et de mannequins en mousse (mais pas les plans nichons comme dans d'autres episodes de la saga...)
Note : 2/5 (à cause de la comparaison avec les autres films)
Cote de rareté :
4-Exotique
Parfois diffusé sur des chaines turques.
Mais on peut trouver d'autres episodes de la saga ici en vcd et DVD
http://www.tulumba.com/storeItem.asp?ic=VI343885VA677