Pour moi,
Rocky IV correspond aussi à la période où l'image de Sly commençait sérieusement à se ringardiser, notamment du fait de la concurrence de plus en plus sévère que lui infligeait Schwarzy dans la catégorie "héros body-buildés".
Mais avec le recul, je trouve les personnages de Stallone plus fouillés, plus vulnérables... J'avais même un prof de comédie qui disait :
"Stallone est un acteur qui joue les sportifs, et Schwarzenegger un sportif qui joue les acteurs" (...) un peu hors sujet, mais j''aime bien la formule.
Par contre, je partage largement l'opinion de ceux qui le considèrent comme "un piètre cinéaste" pour reprendre les mots de la chronique.
Il ne sait pas placer une caméra, se contente d'aligner des plans serrés, et des jump-cuts lorsqu'il veut donner un effet "clipesque" à sa mise en scène...
Mais ces artifices ne suffisent pas longtemps à gommer son insuffisance technique.
J'ai revu
Staying Alive il y a pas longtemps, et j'ai trouvé la réal' tout aussi médiocre.
Autrement, pour en revenir à Rocky IV, je trouve que c'est un peu la matrice de nombreux nanars sportifs ; l'un des meilleurs exemples serait sûrement
Best of the Best.
On a à peu près le même pitch : un combattant vertueux doit affronter l'assassin de son meilleur ami -ici c'est son frère- lors d'un tournoi. Entre les deux, on se coltine péniblement une heure de remplissage façon "les Yeux dans les Bœufs" : séquences émotion aussi lourdingues qu'un saison complète des
Feux de l'Amour, scènes de muscu filmées à gros renforts de filtres bleus et de rock californien aussi dégoulinant que du Bon Jovi... Le tout desservi par une mise en scène d'une mollesse affligeante.
Il y aurait moyen de développer aussi sur le casting, mais bon, c'est pas l'endroit pour ça.Et à la fin, on a droit à la fameuse scène de rédemption, où l'américain épargne son adversaire alors qu'il aurait pu remporter le combat, prouvant si besoin était que, même dans la défaite, les amerlocks restent de grands seigneurs.