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YETI, LE GEANT D’UN AUTRE MONDE - Gianfranco Parolini, 1977 https://forum.nanarland.com/viewtopic.php?f=17&t=7628 |
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Auteur: | Nikita [ 02 Oct 2005 14:36 ] |
Sujet du message: | YETI, LE GEANT D’UN AUTRE MONDE - Gianfranco Parolini, 1977 |
YETI, LE GEANT D’UN AUTRE MONDE http://www.nanarland.com/Chroniques/Mai ... _film=yeti (Yeti, il gigante del ventesimo secolo / Big Foot /Yeti: The Giant of the 20th Century) Quand on veut péter plus haut que son cul, on fait un trou dans son dos (proverbe picard). C’est à peu près ce qu’aurait dû se rappeler Gianfranco Parolini avant d’entreprendre le tournage de ce Yéti qui allait le faire passer à la postérité d’une manière assez peu enviable. Car nous assistons là au crash en piqué du cinéma bis italien, qui se couvre de ridicule en voulant copier servilement les superproductions hollywoodiennes : on quitte le registre de l’artisanat des années 1950-60 pour donner tête baissée dans n’importe quoi, qui allait ensuite s’épanouir dans les post-apocalyptiques les plus douteux. ![]() Après «L’Homme-puma », intégralement conçu comme une réponse italienne à «Superman », le cinéma italien s’engage ici sans peur dans un second round, qui consiste à rivaliser avec «King Kong ». Dino De Laurentiis avait en effet lancé la production de son remake du film de 1933, déchaînant la frénésie des plagiaires de tous poils : on vit ainsi fleurir «Le Colosse de Hong-Kong », l’américano-coréen «King Kong revient » (alias «A.P.E . »), le piteusement parodique «Queen Kong » (le seul film à avoir eu un procès de la part de De Laurentiis) et enfin ce «Yéti… » qui, s’il n’est pas le pire du lot, remporte selon moi, haut la main, la médaille du nanar d’or deux fois plus kong. ![]() Prudemment caché sous le pseudonyme de Frank Kramer, Parolini mixe frénétiquement des éléments du scénario de «King Kong » : un scientifique et un profiteur capitaliste confrontés à l’exploitation d’un monstre géant dont ils ont fait la découverte ; ledit monstre lâché dans la nature. On rajoute dans la tambouille des gamins énervants et un chien savant pour plaire au jeune public, on agrémente le tout d’une musique branchée (enfin, branchée dans les années 70) et on sert le tout : si on ne vend pas ça partout dans le monde, c’est à vous dégoûter d’être malhonnête ! Patatras : non seulement le remake de «King Kong » n’obtint pas le succès escompté, plombant les espoirs des suiveurs, mais Parolini ne réussit même pas à fourguer son bébé aux studios américains dont il espérait un investissement. Faute d’avoir fracassé le box-office, « Yéti, le géant d’un autre monde » devait demeurer dans les mémoires comme un magnifique accident industriel, digne des plus beaux gadins de l’arrière-ban du show-business. Le récit démarre sur les chapeaux de roue avec la découverte dans les glaces du Groënland du corps d’un Yéti congelé. Hunnicut, industriel adipeux, persuade son ami le Professeur Wassermann de diriger l’opération «décongélation du yéti ». ![]() ![]() Le Professeur Wasserman, qui va se livrer durant tout le film à un concours de couvre-chefs ridicules. ![]() ![]() Hunnicut se rit de sa bonne affaire. Le capitaliste ventripotent estime en effet que la créature, une fois ramenée à la vie, fournira à ses entreprises une publicité des plus fructueuses. Wassermann accepte et supervise le transport du corps gelé du Yéti et sa décongélation, effectuée en l’emmenant par hélicoptère dans les hauteurs, là où il pourra s’alimenter de gaz carbonique et de rayons ultraviolets, ce qui aura pour effet de le ranimer. ![]() ![]() "Nous devons lui donner de l'oxygène! C'est essentiel pour qu'il puisse respirer!" (sic) Si l’on passe sur le côté grand-guignolesque des explication scientifiques – on a vu pire – le véritable dérapage de «Yéti, le géant d’un autre monde » se situe à un niveau purement technique. Dès l’apparition de la créature-titre, l’évidence se fait jour : les effets spéciaux sont les pires jamais vus sur un écran depuis les premières années du cinéma muet, au point qu’on les croirait bâclés par un Georges Méliès en panne de talent. Le yéti est en effet interprété par un acteur revêtu d’un costume de fourrure et les surimpressions destinées à nous faire croire que la créature géantes partage l’image avec les acteurs nous donne droit à quelques-unes des transparences les plus ratées jamais vues. Du vrai travail de sagouin, à se faire sacquer dans n’importe quelle école de cinéma ! ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Le réveil du yéti. ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Le yéti, l’ami des enfants. Le comédien interprète du yéti, un certain Mimmo Crao, tente de donner le change en chargeant avec l’énergie du désespoir, dans deux registres : « cocker battu en manque de câlins » pour les séquences émotion et «cris de Bruce Lee » pour les scènes d’action. Ce qui nous vaut un véritable festival de cabotinage qui, marié à l’incompétence technique généralisée, donne lieu à une double strate de catastrophe artistique. Mais cela ne serait rien sans la naïveté générale du scénario, qui nous promet un film de monstre géant bien hargneux et nous refourgue un spectacle pour jeune public en mal de Disneyeries. Les auteurs ont en effet décidé de jouer à fond sur le côté «sympathique » de King Kong, oubliant 80% de son côté « effrayant » : le yéti est une brave pâte adorable et gentille comme tout, qui ne s’énerve que quand on lui fait peur. La vedette est tenue par les deux petits-enfants de Hunnicut, une jeune fille adorable et pure comme l’aube (Phoenix Grant, de son vrai nom Antonella Interlenghi) et un jeune garçon muet (séquences émotion supplémentaire avec la présence d’un enfant handicapé). Comme si cela ne suffisait pas, on nous rajoute un colley savant qui nous rejoue l’intégrale de «Lassie chien fidèle ». On voulait « King Kong », on a «Monsieur Joe » ! Remboursez ! ![]() ![]() ![]() ![]() Le merchandising de Hunnicut bat son plein ! Mais l’action ne va pas tarder à démarrer, car des méchants capitalistes concurrents d’Hunnicut ont décidé de saboter l’opération « Yéti » afin que leur ennemi ne s’en mette pas plein les fouilles. ![]() ![]() ![]() Non seulement ils sont méchants, mais en plus ce sont des fashion victims des années 70 ! On ne voit d’ailleurs pas trop en quoi consiste leur plan tant l’opération "arrivage du yéti en ville" est menée en dépit du bon sens par Hunnicut, en ceci qu’on ne voit pas comment il espérait éviter que la créature ne s’échappe en pleine ville (mais comment la mairie a-t-elle pu lui en donner l'autorisation??). Déposé sur le toit d’un building, le yéti est libéré, sans aucune entrave, face aux journalistes. Effrayée par les flashes des appareils photos (des flashes en plein jour, soit dit en passant), la créature s’échappe aussitôt et sème la panique en ville. A se demander comment Hunnicut a pu faire fortune en étant si stupide ! ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Signalons au passage que l’arrivée du Yéti en ville nous vaut un nouveau festival d’effets spéciaux ratés : l’action est en effet censée se passer au Canada, et certaines scènes ont visiblement été tournées là-bas. Or, les acteurs italiens n’ont manifestement pas fait le voyage jusqu’au Canada, d’où plusieurs plans qui tentent pitoyablement de les intégrer à l’image pour faire croire qu’ils se trouvent sur place. La preuve par l’image : ![]() ![]() ![]() Festival Yéti ! ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Quelques mots sur le casting : On note la présence de Tony Kendall (de son vrai nom Luciano Stella), vedette de sous-James Bond italiens dans les années 1960, qui se voit ici transformé en vague sosie de Dirk Benedict. (Mais si, vous savez…Celui de "L’Agence tous risques" et "Galactica"!) ![]() Quant à Donal O’Brien, il nous gratifie d’un cameo parfaitement inutile en chef de la police. Ca fait toujours une tête vaguement connue au casting ! ![]() A tout prendre, «Yéti, le géant d’un autre monde » n’est pas ce que le bis italien nous a offert de pire, d’un point de vue purement cinématographique. La mise en scène est à peu près correcte, les acteurs font plutôt bien ce qu’on leur demande de faire. Mais il semble qu’au niveau de la post-production, un dysfonctionnement quelconque ait eu lieu : les techniciens des effets spéciaux se sont-ils mis en grève, le studio a-t-il fait faillite, le réalisateur a-t-il sombré dans l’alcoolisme en plein mixage ? Toujours est-il qu’entre les prises de vue et l’intégration du yéti au reste de l’image, quelque chose s’est passé, qui nous a valu les images les plus techniquement pourraves de toute l’histoire du cinéma, à croire que le yéti était découpé à même la pellicule avec des ciseaux, puis collé sur les images avec de la super glu bien baveuse. ![]() ![]() Ajoutons enfin que personne ne semble s’être mis d’accord sur la taille du yéti qui mesure, selon les plans, dix, vingt ou cinquante mètre de haut. On n’en est plus à ça près. ![]() ![]() Totalement anachronique de par le décalage entre sa désuétude technique et son ambition affichée, «Yéti, le géant d’un autre monde » est un exemple flagrant d’inconscience totale de la part de ses auteurs, persuadés de révolutionner le film de monstres alors qu’ils ne faisaient qu’enterrer le cinéma italien. A voir pour le croire : des années après sa réalisation, ce spectacle familial bricolé en dépit du bon sens résonne encore à nos oreilles comme un véritable coup de canon contre le bon goût et les bonnes mœurs ! KISS ME, YETI !! YETI, LE GEANT D’UN AUTRE MONDE Réalisation : Gianfranco Parolini (sous le nom de Frank Kramer) Année : 1977 Pays : Italie Genre : L’Attaque de la moquette géante Catégorie : Monstres géants Avec : Mimmo Crao, Antonella Interlenghi (sous le nom de Phoenix Grant), Tony Kendall, John Stacy, Donal O’Brien Nikita : 4 Bonus : la chanson du film ! Cote de rareté : 3 (rare) Un petit DVD-R anglo-saxon peut être acheté en ligne chez "Luminous films". En France, bonne chance pour trouver les VHS d'époque. ![]() ![]() ![]() |
Auteur: | Walter G. Alton [ 02 Oct 2005 15:19 ] |
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Ouaou quelle éfficacité ![]() ![]() Un grand classique du nanar. Très bien pour inculquer l'amour des mauvais films sympathiques à noêl en famille (enfants, grand mère, cousin robert...), en le présentant comme une production Disney. |
Auteur: | folet [ 02 Oct 2005 15:36 ] |
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![]() ![]() ![]() |
Auteur: | Kobal [ 02 Oct 2005 16:42 ] |
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Mmmh, ç'a l'air appétissant tout ça. ![]() Bonne chronique sieur Nikita. ![]() |
Auteur: | Andre [ 02 Oct 2005 18:07 ] |
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HUmmmmmmmmmm j'aime quand c'est tout pourri au niveau FX. Un nanar sans mauvais FX ça a moins de gout. ![]() ![]() Et le doublage, il est pourri le doublage, car ça joue aussi dans le 4/5 non ? |
Auteur: | Nikita [ 02 Oct 2005 18:12 ] |
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Non, le doublage est plutôt normal. Dommage, d'ailleurs. Mais les effets spéciaux sont tellement présents à l'écran que ça compense. ![]() |
Auteur: | MrKlaus [ 02 Oct 2005 18:13 ] |
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Très bonne kro de ce chef d'oeuvre, que j'avais vu étant petit. Pour info, Parolini voulait montrer son film à la Warner Bros et il avait demandé à Brad Harris de les présenter, mais ce dernier a refusé ![]() Pour la cote de rareté, le film est sorti aux editions du tigre et elle assez rare (enfin à Grenoble surtout ![]() "Nous devons lui donner de l'oxygéne! C'est essentiel pour qu'il puisse respirer!" ![]() |
Auteur: | gatman [ 02 Oct 2005 18:32 ] |
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![]() je dois avoir l'esprit mal tourné mais j'ai cru que c'etait une capture de flesh gordon ou un truc comme ca ![]() un bon vieux film de monstres bien pourri, il n'y a que ca de vrai. Depuis la pieuvre d'Ed Wood, une valeur sure |
Auteur: | RICO [ 02 Oct 2005 18:33 ] |
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Jolie chronique avec encore un fois une avalanche de caps !! On n'avait pas dit qu'on allait esssayer de se limiter sur les caps ? ![]() |
Auteur: | AIRBEEZ [ 02 Oct 2005 19:37 ] |
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ahhaahhAHH ! Je suis passé à côté dans un marché aux puces dans le sud et je sais pas ce qui s'est passé dans ma tête, j'ai laissé ce chef d'oeuvre prendre le mistral et la poussière...ah ! je m'en veux ![]() En tout cas très bonne chronique sieur Nikita ! ![]() |
Auteur: | Wolfwood [ 02 Oct 2005 19:39 ] |
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Une chronique sympa pour un film qui à l'air d'etre alléchant. J'ai toutefois repéré un petite faute: Citer: C’est à peu près ce qu’aurait dû se rappeler Gianfranco Parolini avant d’entreprendre le tournage de ce Yéti qui allait le faire passer à la postérité d’une manière assez peu enviable
Il manque le "p" de peu dans "peu enviable". Voilà, c'est tout. En tout cas, bravo Nikita. |
Auteur: | Nikita [ 02 Oct 2005 22:12 ] |
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RICO a écrit: Jolie chronique avec encore un fois une avalanche de caps !! On n'avait pas dit qu'on allait esssayer de se limiter sur les caps ? ![]() Hé ben je relance le débat : les chroniques pas assez capsées, je suis contre. ![]() MrKlaus a écrit: "Nous devons lui donner de l'oxygéne! C'est essentiel pour qu'il puisse respirer!" ![]() J'avais oublié cette excellente réplique, je la rajoute de ce pas. @ Folet : merci pour l'icono. |
Auteur: | Runik [ 02 Oct 2005 22:25 ] |
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Malgré tout ce qu'on peut dire sur ce film, il a quand même généré pas mal de suites : "Yeti'l un pilote dans l'avion", "Yeti'l un flic pour sauver la reine", et bien d'autres ... ![]() A part ça, ça ne change pas, encore une chronique sympa, du sieur Nikita ... ![]() |
Auteur: | Andre [ 02 Oct 2005 22:29 ] |
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Nikita a écrit: RICO a écrit: Jolie chronique avec encore un fois une avalanche de caps !! On n'avait pas dit qu'on allait esssayer de se limiter sur les caps ? ![]() Hé ben je relance le débat : les chroniques pas assez capsées, je suis contre. ![]() Je sais que le nouveau design du site n'est pas vraiment adapté pour les caps mais +1 pour Nikita. Les caps c'est essentiel et ça permet aussi de rendre la chronique drole quand, comme moi, on a pas forcément un talent inné pour l'écriture. |
Auteur: | Nikita [ 02 Oct 2005 22:41 ] |
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Surtout, ça permet de maintenir la mémoire des films (ce qui est l'une des raisons d'être de nanarland) en immortalisant une partie de leur visuel. Et puis une chronique trop peu illustrée, c'est parfois un peu triste. |
Auteur: | peter wonkley [ 03 Oct 2005 11:00 ] |
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JE LE VEUUUUUUUUUUUUUUXXXXXXXX !!! |
Auteur: | Inkizitor [ 03 Oct 2005 11:03 ] |
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Mouahahaha ! Encore une excellente chronique ! La Solucion ! |
Auteur: | Wolfwood [ 03 Oct 2005 11:13 ] |
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Andre a écrit: Nikita a écrit: RICO a écrit: Jolie chronique avec encore un fois une avalanche de caps !! On n'avait pas dit qu'on allait esssayer de se limiter sur les caps ? ![]() Hé ben je relance le débat : les chroniques pas assez capsées, je suis contre. ![]() Je sais que le nouveau design du site n'est pas vraiment adapté pour les caps mais +1 pour Nikita. Les caps c'est essentiel et ça permet aussi de rendre la chronique drole quand, comme moi, on a pas forcément un talent inné pour l'écriture. Tout pareil.Les caps permettent d'illustrer ce que le texte n'arrive pas à rendre.De plus, elles permettent de briser le rythme de lecture et évitent d'avoir des gros pavés de texte trop long et ennuyeux à lire. Certains films méritent vraiment une avalanche d'illustrations pour bien percevoir les choses. Vive les caps, les caps c'est la vie. |
Auteur: | enzosullivan [ 03 Oct 2005 11:15 ] |
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Andre a écrit: Nikita a écrit: RICO a écrit: Jolie chronique avec encore un fois une avalanche de caps !! On n'avait pas dit qu'on allait esssayer de se limiter sur les caps ? ![]() Hé ben je relance le débat : les chroniques pas assez capsées, je suis contre. ![]() Je sais que le nouveau design du site n'est pas vraiment adapté pour les caps mais +1 pour Nikita. Les caps c'est essentiel et ça permet aussi de rendre la chronique drole quand, comme moi, on a pas forcément un talent inné pour l'écriture. Surtout pour des films rares que tout le monde n'aura pas forcèment l'occasion de voir, cela donne vraiment un bon aperçu du désastre... Encore du bon boulot, Nikita! |
Auteur: | Barracuda [ 03 Oct 2005 11:15 ] |
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Oui mais les caps, ca prend de la place sur un ftp et ca casse parfois le rythme de la lecture. Ma philosophie est : pas plus de deux caps entre chaque paragraphe, de préférence formattés pour tenir à deux côte à côte sur une ligne. |
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