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Malgré des défauts dans le retranscription du scénario, je n'ai pas voulu corriger mais apporter juste une imagerie au propos tenu par Rico qui je pense a fait bonne chronique du film...
Il était une fois le diable
a.k.a. Devil Story
Préambule: Cette chronique va essentiellement reposer sur des souvenirs. C'était il y a cinq ans, j'habitais Sallanche ( Haute Savoie) et au détour de mon vidéo-club alors que j'errais, toutes les nouveautés ayant été prises par de précédents clients, j'entrais par mégarde dans le rayon "fantastique" du magasin.
Puis j'en ressortais aussitôt vu qu'il était tout petit. En y retournant, tout en bas sous un tas de poussière je découvrait le St Graal : le plus mauvais film du monde et de sa proche banlieue: "Il était une fois le diable ( Devil Story)."
Le présentant à la caisse, le proprio leva un sourcil signifiant "Tiens, j'ai ça" puis le deuxième " Tiens quelqu'un le prend". Après une vision en solitaire, je le relouais fébrilement pour le montrer à mes copains chambériens effondrés.
Tout ceci pour expliquer que je n'ai pas revu ce film depuis mais qu'il reste gravé au fer tiède dans ma mémoire ( c'est à dire qu'il risque de manquer des détails, je compte sur ceux qui ont vu l'œuvre pour compléter les manques ).
L'oeuvre date de 1986, représente fièrement la France ( enfin surtout la Normandie, j'vais pas me mouiller je suis rhône-alpin ( ça c'est de l'adjectif qui pue )) et est signé Bernard Launois. Pour les heum...acteurs... je n'en sait pas plus toutefois ils étaient jeunes ils avaient faims... maintenant ils ont droit à l'oubli, à refaire leurs vies...
Or donc, tout commence par des campeurs en foret, qui campent ( normal) et qui vont chercher du bois en sautillant et chantonnant ( si c'est pas de la provoc).
Surgit alors un rude gaillard défiguré ( pour tout dire on dirait un zombi) en costume de S.S. équipé d'un enorme couteau et poussant des grognements.
Le monstre SS.
Notre homme course les campeurs, les massacre allègrement et en profite même pour se prendre les pieds dans les fils de la tente.
Ca se joue joyeusement ( et maladroitement ) gore avec éventration car le réalisateur a tout misé sur ses effets spéciaux. Enfin... sur un effet spécial: le blessure qui gicle du sang: Grâce à une seringue ou une poire, un assistant fait gicler du faux sang des fausses blessures des figurants ( enfin j'espère que c'est du faux tout ça parce qu'un type capable de tourner un film pareil, allez savoir ce qu'y peut lui passer dans la tête !). Et comme il est tout fier de son effet spécial il le montre une bonne minute montre en main dégorgeant facile quinze à vingt litres de raisiné.
Des maquillages assumés.
La scéne suivante, un jeune couple arrive en voiture dans la région, voit un chat noir et tombe en panne. ( Cherchez pas une cohérence il n'y en a pas si ce n'est que le chat noir revient à la fin du film). Composé d'une blonde gironde et d'un beau jeune homme sûr de lui tête à claque, le couple se dirige vers le village.
Devant l'auberge retentit soudain la musique d"Il était une fois l'homme" ( mais si le générique du dessin animé que Bach a pompé pour faire sa toccata). Ce qui n'empêche pas le couple d'y rentrer. Il sont plutôt bien accueillis par un couple de petits vieux qui leur annonce que le coin est hanté et que les chambres c'est 300 balles.
Soudain le vieux se lève car on entend un galop dans la nuit: C'est le cheval du diable ! Il s'empare de son fusil et course l'animal vers la falaise. S'engage alors un combat de titan: Premier plan le vieux qui tire au 12 à pompe dans un sens puis se retourne et redefouraille puis se retourne et tire encore puis se retourne etc... deuxième plan un cheval noir qui hennit qui sent le stock shot à plein nez puis re-petit vieux etc...
Le tout dure tout le film, sans rapport avec le reste de l'histoire. Le vieux ne recharge jamais, les premières scènes le montre vers minuit, les dernières à l'aube. Le cheval reste lui toujours de nuit... Magie du montage...
Le tireur sans fin.
Pendant ce temps un groupe de villageois autour d'un feu de camp raconte la malédiction du village: il y a quelques siècles ils étaient des naufrageurs. Grâce à des feux sur la côte il attiraient les navires pour s'échouer. D'ailleurs ils ont fait le coup avec un galion revenu d'Egypte ( oui je sais...)qui s'est encastré dans la falaise ( non une autre que celle du vieux et de son cheval vu qu'on entend pas les coups de feu). D'ailleurs ça fait pile 100 ou 200 ans que c'est arrivé.
ET LA, évidement une maquette de bateau s'extraie de la falaise et en sort, je vous le donne en mille, une momie! Qui s'en va massacrer les villageois présents .
Une jolie maquette.
Le jeune couple en profite pour sortir de l'auberge ( je ne sais plus trop pour quelle raison mais ça devait être important). Le mari se fait massacrer... par le défiguré en costume de S.S. ( vous l'aviez oublié celui là, lui non d'ailleurs je lui ai communiqué votre adresse). La blonde en ciré jaune et sous vétements met le feu au sadique et fuit en direction... de la momie dont elle arrache les bandelettes couvrant le visage qu'il a fort laid.
L'héroïne en ciré jaune.
Fuyant de nouveau, la fille se réfugie... dans la ferme du sadique au couteau où elle rencontre la mère du dément, encore plus schtarbé que son fiston et qui encourage son fils à étriper fifille. Le défiguré hésitant, encouragé par sa vieille sorcière de mère a alors l'air presque attendrissant ( je me disais aussi qu'un type qui s'habille sans aucune raison scénaristique en S.S. ne pouvait être foncièrement mauvais.)
A ce moment là ça devient plus flou dans ma mémoire. Je crois que la momie se ramène et livre un combat avec Gueule d'Amour. La mère meurt écrasée sous une grosse pierre, la momie crache un liquide verdâtre style dentifrice lorsqu'elle est blessée et le pas bô finit par être tué dans d'atroce souffrance.
La momie blessée finit par aller agoniser dans son sarcophage, dans le bateau, celui-ci se réencastrant dans la falaise.
En parlant de falaise, le petit vieux finit par être tué d'un méchant coup de sabot par le cheval du Diable ( un conseil, faites jamais chier le cheval du Diable).
La momie et sa bien-aimée ( Vous pourrez remarquer que c'est la même actrice qui joue les 2 rôles.)
A ce stade, la blonde seule survivante du casting s'enfuit... mais au moment de quitter le village, le gazon s'ouvre et l'engloutit ( véridique).
Le plan final nous montre le chat noir du début qui observe le tout, ne dit rien mais n'en pense pas moins. Gros plan final sur le matou qui pousse un miaulement diabolique et dont les yeux jaunes flamboyants laisse entendre que dans cette sombre histoire seule le Diable peut gagner... enfin, pas un César en tout cas.
Le matou mystèrieux.
Après quelques minutes d'hébétude on sent que l'on est face à une OEUVRE. Un peu comme le monolithe noir de "2001 Odyssée de l'Espace" on devine que l'humanité n'est pas encore prête d'en percer tous les secrets
Et peut-être vaut-il mieux ainsi...
Born to be wiiiiilllllldeeuuu !!!!
Rico