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J'avais un moment de libre aujourd'hui. La Broche, t'as plus qu'à faire Ator!

MILES O’KEEFFE


Un peu oublié ces temps-ci, le nom de Miles O’Keeffe fut dans les années 1980 une sorte de symbole du héros nanar, aussi superbement photogénique que complètement incompétent à l’écran. Le beau Miles, rutilant comme une statue grecque, eut en effet l’honneur de se voir projeté en haut de l’affiche sans expérience d’acteur, assumant des rôles de seigneur de la jungle et de sous-Conan qui devaient en faire une sorte d’icône du ridicule. L’acteur sût progresser par la suite, mais ses premières prestations devaient l’immortaliser comme un héros à la mesure du cinéma bis italien en pleine décadence.



Issu d'une vieille famille irlandaise, Miles O’Keeffe est né le 20 juin 1954 à Ripley, dans l’Etat américain du Tennessee. Après avoir envisagé une carrière dans l’aviation militaire, le robuste Miles devient, du haut de son mètre 91, joueur de football américain professionnel. Mais une fracture à la main va le contraindre à renoncer à sa carrière sportive : il entame des études de psychologie et devient conseiller dans une prison du Tennessee. Mais l’accompagnement psychologique de la population carcérale ne semble pas avoir été du goût du jeune Miles, qui décide au bout d’un an de prendre la route, dans l’espoir de trouver sa voie en chemin. Une expérience de figurant dans une série télé va le décider à s’installer à Los Angeles pour tenter sa chance dans le monde du spectacle.

En 1980, apprenant qu’une nouvelle version de «Tarzan » est en préparation, Miles envoie sa photo à la production. C’est le jackpot : le physique du jeune homme, sculpté par le sport et le body-building, convainc les auteurs du film de l’embaucher pour le rôle-titre. Mais si Miles va partager l’affiche avec des acteurs plus expérimentés (Richard Harris, John Phillip Law), il va surtout donner la réplique à Bo Derek, interprète de Jane. Or, le film est justement mis en scène par John Derek, époux et pygmalion de Bo, qui a décidé de faire du film un monument à la gloire de sa femme. «Tarzan l’homme-singe » aura donc l’honneur douteux d’être le seul film sur Tarzan à mettre Jane en vedette : le seigneur de la jungle, qui apparaît à la moitié du film seulement, en étant réduit à jouer les utilités !


Miles doit essuyer quelques quolibets, mais sa carrière est néanmoins lancée. Enfin…si on veut. Car son apparition dans ce film très kitsch ne lui ouvre pas les portes des plus grands studios d’Hollywood, mais au contraire des arrière-cuisines du cinéma bis. Miles se trouve dès son second film invité en Italie pour tenir le rôle principal d’ «Ator», sous-«Conan » réalisé par Joe D’Amato.


Miles et Sabrina Siani.

Le réalisateur se montre assez mitigé sur son interprète : « Il avait un beau physique d’athlète, je n’en doute pas, mais comme acteur, fallait qu’il change de métier. (…) En plus, comme il avait fait du culturisme, il était assez empoté et il marchait un peu comme un paralytique.» (D’Amato, interviewé par la revue italienne « Nocturno»). Pas très dégourdi pour les scènes d’action, Miles fait pourtant de son mieux, mais il en arrive à un point où sa partenaire Sabrina Siani, interprète d’une guerrière amazone, en fait plus que lui dans les combats contre les méchants !

Promu héros du cinéma bis européen, Miles O’Keeffe fait un détour par la France, pour les besoins de «S.A.S. à San Salvador», où il interprète le héros de Gérard de Villiers, aux côtés des beautés de série B Dagmar Lassander et Sybil Danning. Il retrouve ensuite Joe D’Amato pour les besoins d’un film préhistorique reprenant l’histoire d’Adam et Eve dans un décor semblable à celui de «La Guerre du feu», avec une pincée de «Cannibal Holocaust» pour faire joli. Mais Miles est choqué par le scénario, qui heurte ses convictions religieuses : «Il faisait vraiment une fixette sur la religion. Un nuit, on est resté jusqu’à quatre heures du matin, avec Miles qui pleurait, assis sur l’escalier à l’extérieur du bureau.» (D’Amato, ibid). Qu’à cela ne tienne, D’Amato décide de réécrire le scénario à toute vitesse alors que le tournage a déjà commencé, et transforme le film en «Ator 2».


«L’Enfer des héros», avec Fred Williamson, où la moitié des scènes d’action se passent dans le noir pour cacher le fait que Miles n’en fout pas une rame.

Miles O’Keeffe va ensuite avoir une occasion de jouer dans un film de prestige, aux côtés de Sean Connery : c’est «L’Epée du vaillant», d’après une légende arthurienne. Mais le film est un échec. Retour à la case cinéma bis : on le voit sous la caméra de réalisateurs comme Ruggero Deodato, Michele Massimo Tarantini ou Stelvio Massi. Il reprend son rôle fétiche dans «Ator le guerrier de fer», d'Alfonso Brescia, où il se bouge plus qu'à l'accoutumée. Sans grand rapport avec les deux films précédents, cette suite plus ou moins officieuse les surpasse pourtant sur le terrain du ridicule. Bruno Mattei l’embauche ensuite pour «Double Target », film d’action tourné aux Philippines. Les choses ne se passeront pas bien entre Mattei et Miles, peu décidé à se bouger pour les scènes d’action : «Ce n’était ni un homme ni une femme, il n’était rien, il ne s’intéressait qu’à sa belle gueule. Si on tirait un coup de fusil, il se mettait des boules quiès parce que le bruit le dérangeait, quand il se trouvait près d’un hélicoptère, il était terrorisé et il fallait éteindre les pales. Ca a été une bataille pour toutes les scènes.» (Bruno Mattei, cité dans «Dizionario dei film italiani Stracult»). Miles se retrouve doublé pour toutes les scènes d’action un peu mouvementées par Ottaviano Dell’Acqua, qui interprète par ailleurs son sidekick.


Miles dans "Ator le guerrier de fer", alias "Iron Warrior" , deuxième suite de "Ator".



Miles O’Keeffe continue son bonhomme de chemin dans le cinéma de série B, avec quelques bons rôles : dans «Waxwork» d’Anthony Hickox, il fait une apparition dans le rôle d’un Dracula glamour, où sa photogénie est fort bien utilisée.


Avec la fin du cinéma bis italien, Miles ne se retrouve nullement au chômage, ayant su rester actif des deux côtés de l’Atlantique. On le voit dans des téléfilms américains, des films familiaux, et des séries B pas trop déshonorantes. Epargné par les ans, Miles O’Keeffe continue de mener une carrière discrète, mais régulière. Il est par ailleurs réputé avoir de l'humour et ne pas se faire d'illusions sur la plupart de ses films. On aurait pu craindre un destin moins enviable pour celui qui fut sans doute le héros le plus improbable du nanar européen. Finalement, acteur de série B, ça peut (un peu) payer !

1981
Tarzan l'homme singe (Tarzan, the Ape Man)
1982
Ator (Ator l'invincibile/ Ator the fighting eagle / Ator the invincible)
1983
S.A.S. à San Salvador
1984
Ator 2 (La Vendetta di Ator / Ator the Invincible 2 / Ator the Blade Master / Cave dwellers)
L'Epée du Vaillant (Sword of the Valiant: The Legend of Sir Gawain and the Green Knight)
1986
Per un pugno di diamanti / Lone Runner
1987
The Hard way, la voie du sang (La Via dura / The Hard way, the only way)
Ator le guerrier de fer (Iron Warrior / Ator the iron warrior)
Double Target (Doppio Bersaglio)
L'Enfer des héros (Eroi all'inferno)
L'Homme de l'année (Campus man)
1988
Dangereuse rencontre (The Drifter)
Dawn of an Evil Millennium
Waxwork
1989
La Morte è di moda / Fashion crimes
1990
Cartel
Liberty & Bash
1991
King's Ransom
1992
Dead On: Relentless II
1993
Sins of the Night
Acting On Impulse / Roses are dead / Secret lies
1995
Zero Tolerance
Marked Man
Millenium Day
Pocahontas: The Legend
Silent Hunter
1997
Cap sur le danger (Dead Tides / No Remission)
True Vengeance
Tiger
1998
Diamondbacks
Moving Targets
Shoot
1999
Unconditional love
2000
Fatal Conflict
Blood and Honor / Battle for Glory
Escape to Grizzly Mountain
2001
Out of the Black
Savage Season (TV)
2005
The Unknown

Ah merci, merci ! Enfin la bio de ce monument nanar ! Les fois où l'on en a parlé sur le forum m'on donné une sacrée envie de le connaître mieux... Je vais aller au cash du coin, voir si ils ont pas "Double Target" ou "Athor"... sérieux, je suis bien pressé de voir son incompétence sur l'écran !


Tout de même, quand on est aussi bien taillé que lui, on peut quand même assurer pas mal de cascades et essayer de garder la face quand on joue avec une femme qui en fait plus que sois... n'importe quoi quand même, mais il fallait bien qu'il en existe un comme ça !

En fait, ça ne se voit pas tant que ça si on ne fait pas attention, car les réalisateurs le font bouger le moins possible ou essaient de ruser en le faisant doubler. Mais quand on a repéré le truc, on ne voit plus que ça!

Dans "Ator 2", il en fait un peu plus que dans le premier, mais par contre il est accompagné par deux sidekicks, une fille et un chinois. Hé bien dans la scène de la grande bataille, la nana affronte trois mecs à la fois, le chinois en affronte cinq et Miles en affronte un seul (et encore, avec deux épées : même pas à la loyale !) alors que c'est quand même lui le héros!

Son atout, c'est qu'il est super photogénique et qu'il peut faire illusion tant qu'on ne lui en demande pas trop.

Jolie bio d'un acteur incompri !
Mais je dois souligner que Miles n'est pas vraiment une lopette parce que dans S.A.S. à San Salvador, il se bat avec la femme du mafieux du coin...
Et c'est vrai que les courses poursuites à 20 km/heure au moins on ne risque pas d'ampoules au mains.
( au fait au passage, je recherche toujours Didier Bourdon dans ce film... )

Et il gagne?

Non, la femme s'enfuit à poil, quel sacré blagueur !

Ouais mais comme tu le dis Nikita, dès qu'on a compris le truc on voit plus que ça... J'ai vachement l'oeil dans les films pour repérer plein de détails, alors je suis sûr que là je parviendrais à repérer quelques petites choses...


Et puis ça saute aux yeux quelque soit le film : quand un acteur fait ses cascades, on le filme en plans larges, sous toutes les coutures, et cela donne lieu à une grande liberté souvent dans la mise en scène du réalisateur... Or si l'acteur ne fait aucune cascades, on le voit très vite : que des gros plans, parfois des grosses transparences derrière, problèmes de continuité (par exemple : les pâles de l'hélicoptère dans "Double Target" qui ralentissent quand on voit Miles)...

Bref, à y réfléchir on s'en apperçoit assez facilement dans les films !

Bon sang mais c'est bien sur, je cherchais (sans tricher avec Imdb) dans quel film je l'avais vu jouer pas trop mal.

C'était donc dans Waxwork rhhaaa j'aurais jamais retrouver.

Bravo encore Nikita, belle bio et amusante en plus.

Par contre, dans les bagarres ça doit poser problème... En gros, ça doit pas être du James Bond niveau baston-montage-réal... je parie même qu'on voit qu'ils se tapent même pas dessus !

Ah la barbe de Miles'O'Keefe...
dans True Vengeance, quand Daniel Bernardht, ancien commando, lui demande :
"-J'croyais que t'avais bouffé du plomb en Colombie?"
notre Miles répond : "-exact. Mais je l'ai recraché." Mouarf

Autre réplique culte de Miles'O 'Keefe, dans le même film :

"La booooombe qui a tué ton frère était pour tooooi. Gna gna gna!!"

Une vraie masse de muscles, ce Miles! On peut pas lui reprocher de jouer sur ses atouts...

^^

Il fait un peu lookalike de Bruce Campbell sur cette photo.

Exact, il n'a que trois scènes dans "Waxwork", mais il est plutôt bien : je trouve la scène où il vampirise la nana dans l'escalier assez superbe. Il faut dire qu'on ne lui demande rien à part être beau, et ça il sait faire.



Ce qui est terrible avec cette affiche de "Ator 2", c'est qu'on se dit qu'on va voir Miles protéger une nana contre un terrible serpent géant. Or, dans le film, non seulement la nana se bat mieux que lui, mais Miles se contente de brutaliser un malheureux serpent en peluche, avec les coutures apparentes! On dirait presque qu'il tabasse Casimir!

Pauvre tite bête ! (notez que là on ne sait pas si je parle de Casimir ou de Miles O'Keefe...)

En tout cas, après Michael Dudikoff, Miles O'Keefe, je le sens, va bientôt devenir l'une de mes idoles nanar... Dès ce week-end je vais partir en quête de ses films et plus particulièrement ce "Athor" là... J'ai bien envie de voir ce que ça donne ce "Conan" version cheapos-pédé un peu...

Bref, une bonne découverte que ce Miles O'Keefe...

Il passe sur cine fx ou frisson je sais plus, j'ai pu voir le debut ça a l'air de "poutrer sévère" (argl): 20 minutes de franche rigolade (on m'a pris pour un barge dans ma famille), pauvre Miles .

Miles O'Keeffe : L'homme qui se tire plus vite que son ombre.

Et si ça se trouve, la scène d'origine devait se passer dans un ascenseur, mais bon, faut pas déconner quand même: un ascenseur, c'est dangereux, ça peut s'arrêter n'importe quand, on peut se retrouver coincé dedans, les portes peuvent pincer cruellement les doigts... On n'imagine à peine le nombre de risques qu'on prend en entrant dans ces machines du diable, dangereuses et potentiellement mortelles ! Non, un escalier, c'est bien plus sûr ! ("encore que... on peut glisser dans un escalier ! Mine de rien, c'est vachement dangereux comme tout, un escalier ! On pourrait pas plutôt faire la scène au rez-de-chaussée d'un immeuble? Enfin, attention, un immeuble correct, bien fréquenté, hein !... Nan, parce qu'on peut croiser de drôles de types dans les immeubles ! Des sauvageons agressifs et même parfois violents... Hein? Quoi? Je suis lourd? Je suis une fiotte? Bon, bon, OK, OK, on la tourne comme tu dis, cette foutue scène...")

Je profite de ta chronique de Ator (excellente au passage ), pour signaler une toute petite erreur
dans la bio du roi fainéant.

Out of the Black et Savage Season sont 2 films différents apparement.
Dans le premier il tient seulement un petit rôle alors que dans le 2ème (un téléfilm en fait),
il est...hum...omniprésent.

Autre détail supplémentaire : le film Dead Tides/Cap sur le danger se trouve aussi sous le titre "No! remission" (une édition Prism Leisure, mais pas une flying jaquette).

Un petit tour sur le plateau de savage season ?

http://www.workingactress.com/ss/savage.htm

Rho, le vieux Miles, il sait tout faire ! Avec Lydie Denier (dont je suis le fan ultime !) en plus. Il pourrait être sympa ce film même si à première vue ça à l'air le genre de téléfilm pour la 6 l'apres midi.