J'ai eu la chance de voir ce film en salle et ce fut un grand et beau moment de magie. Le nanar est de haute volée. Même si tu conseilles la VO, Barracuda, je tiens à dire que la VF est tout de même géniale, notamment les doubleurs de voyous qui joue la méchanceté avec une crédibilité effrayante.
Coquille désespérément vide, Paul Kersey is back et s'arrange encore pour se faire des relations destinées à se faire buter dans l'heure. La police, impuissante à faire régner la loi, va un peu l'encourager en sous-main à reprendre ses activités de vigilante. La loi est mal faite, alors on va tolérer officieusement la justice sommaire des citoyens, dernier recours contre la violence et les vices qui gangrènent la société (poil au nez). Et c'est ainsi que papy Chuck, entre deux cornets de glace, bricole des tapettes géantes, flingue du voleur de sac à main et d'autoradio sans la moindre ombre de réflexion. Ses armes prennent du volume en cours de route, du petit revolver au bazooka en passant par la mitrailleuse lourde. Le tout sous l'oeil réjoui des papys du quartier, qu'on nous montre avec insistance comme des contribuables honnêtes et pieux, latinos, black, juifs ou wasps.
Le discours est sans ambiguïté et totalement décomplexé. A base de cadrages avec amorces sursignifiantes (vous avez dit phallique ?), Winner nous fait bien comprendre que la racaille c'est comme les cafards, il faut les exterminer jusqu'au dernier. Difficile de prendre tout ça au sérieux, les méchants n'étant pas du tout crédibles, tant dans leurs agissements que dans leur look. On dirait une bande de mômes qui se défient à la récré avant d'aller bouder (un des voyous ne s'appelle-t-il pas "le rigoleur", en français dans le texte ?).
Pas de scénario, les scènes s'enchaînent de façon totalement irresponsable, on a à peine le temps de s'attrister sur la mort d'un tel ou d'une telle. La palme allant à la pseudo-romance avec l'avocate : Kersey l'envoie balader dès le début du film en 30 secondes, mais pour une raison qui nous dépasse, elle va revenir lui faire du rentre-dedans et l'inviter chez elle à bouffer du chou farci avant de faire cette remarque pleine de bon sens :
« Finalement, je ne vous connais pas vraiment. » (juste après l'avoir démasqué en lui disant
« En fait vous n'aimez pas vraiment l'opéra ? »). Bref, elle est quelque peu en mode "merde, j'ai oublié de réflechir"...
Le sommet est atteint dans la dernière demi-heure qui se transforme en vrai film de guerre où notre héros défouraille comme dans un jeu vidéo sans jamais se préoccuper d'être atteint (il s'en sort sans une égratignure), alimenté en munitions par son voisin moustachu qui roule les "r".
Le titre français est un peu mensonger. Ça aurait plutôt du s'appeler
Le Justicier du pâté de maison. Manifestement, la Cannon a acheté tout un quartier abandonné promis à la destruction, à Londres donc, qu'elle a ainsi pu faire joyeusement pêter.
Notons aussi la reprise du score que Jimmy Page avait livré pour le deuxième volet, insipide au possible.
Je conseille d'autant plus vivement que le dvd MGM en Z2, donc avec la VF se trouve pour moins de 7 eurals.