J'avais promis une chro de la trilogie "nénéttes et flingues" 80's de Chu Yin Ping, mais je tarde tellement à revoir le premier volet "Pink Force Commando", et vu qu'il me manque toujours l'introuvable Seven Foxes (dernier volet), je serais sans doute plus efficace en balançant ma chro de Golden Queen le second volet, terminée elle depuis un bail. Et vu, que c'est du petit nanar tout de même, voici donc :
Les 7 Magnifiques
Titre original : Golden Queen Commando
Autres titres : Amazon Commando / Sexy Commando / 7 Femmes commandos / Black Fox Fury / Ladies kickboxing / Black cat / Jackie Chan's Crime Force / 7 Black Heroines
Réalisé par : Chu Yin Ping (sous le pseudo de Lawrence Full)
Année : 1984
Genre : Les 7 Saloperies
Catégorie : pur et dur
Avec : Brigitte Lin, Elsa Yeung, Sally Yeh, Teresa Tsui, Hilda Yau, Sophia Ching, Silvia Pang
Aaaaah, Chu Yin Ping, c'est décidément toute une philosophie de l'exploitation de l'action HK. Son truc préféré, mélanger un nombre incalculable de références bien connues mais disparates, Héros aux attitudes de cowboys, action de films de guerre, costumes post apocalyptiques, comédie graveleuse et j'en passe, dans un fourre tout sans queue ni tête le plus souvent mauvais. Si mauvais ici que malgré l'action omniprésente et la présence de la belle Brigitte Lin en star principale, le film fera un terrible flop caché aux yeux du monde tellement longtemps qu'il reste encore difficile aujourd'hui à découvrir.
Qu'importe, une fois que Chu Yin Ping et son cast de sous starlettes minettes sont là, avec Brigitte Lin à leur tête, cela suffit déjà à donner envie de glisser la galette.
Génial, la brochette sexy tellement connue qu'il n'en existe qu'un scan pourri tout pixellisé ! ...
Rien ne compte d'avantage pour l'ami Chu Yin Ping que d'enchainer les scènes que l'amateur de divertissement bas du front attend à l’époque. Ici, on trouvera donc une prison de femmes nazi en carton, un clan comique de méchants bandits, une meute de cavaliers pseudo "Horde Sauvage" à la poursuite d'une clique d'aventurières hors la loi pseudo 7 salopardes, un petit hors sujet d'apparition fantomatique obligatoire en cette période où la ghost kung fu comedy bat son plein, un penchant western spaghetti vite emballé et pas mal d'autres choses, comme un joli petit cachet nanar franchouillard, qui rapprochent fortement le tout de la formule employée pour son précédent et tout aussi indéfendable "La Mission Fantastique", bouillie informe d'aventure / action très similaire avec Jackie Chan et Jimmy Wang Yu en vedettes cette fois. Et oui, eux aussi se sont fait avoir.
Un intrus se cache sur cette photo, sauras-tu la retrouver ?
Séquelle du bien plus indéfendable encore "Pink Force Commando" alias "La Guerre des Gangs", on y retrouve la même brochette d'actrices bisseuses par excellence. Chacune y représente un stéréotype du cinéma d'aventure. Sally Yeh (Roboforce) campe la Rambo clope au bec, Hilda Lau (Massacre au Village) la sabreuse accro à la bouteille, Teresa Tsui l'amazone catcheuse tatouée, Silvia Pang la voleuse espiègle, Sophia Ching la prostituée coquette assassine, et surtout Elsa Yeung (Chinese super ninja 2, Life of ninja) en magnifique rebelle gothique christique avec une coupe Kim Wilde totalement anachronique du meilleur effet et une paire de lunettes de rideuse du même acabit. Terminons par la star, Brigitte Lin en capitaine hors la loi flanquée d'une toque russe moumoutée et d'un bandeau pirate à l'oeil gauche. Elle nous est présentée comme la plus dangereuse et venimeuse des 7 femmes d'acier lors d'un générique qui annonce directement la couleur.
Aidé d'un montage brouillon plutôt perturbant, chaque guerrière nous est présentée une à une à l'américaine, montrant ostensiblement que ces filles sont des professionnelles de la tuerie armée, en bref qu'elles tuent et tuent encore sans faillir ni faiblir.
La présentation du générique.
Brigitte Lin alias "Black Fox", la fille trop forte tellement elle est forte.
Sally Yeh alias "Dynamite", la bikeuse warrior toujours prête à balancer une grenade ou deux pour aider une copine dans la mouise
Elsa Yeung alias "Black Cat", la Kim Wilde Gothique Christique
Teresa Tsui alias "Amazon", la Hulk en peau de bête
Lors de sa présentation de force pendant le générique, une belle rage de Miss Hulk appuyée par une incrustation expéditive de son parcours (ss titres japonais en option).
Hilda Lau alias "Brandy", une Zatoïchi vite emballée qui ne sait dire que : "J'ai soif !"
Sofia Ching alias "Sugar Plume", la pute serial killeuse
et pour finir
Silvia Pang alias "Quick Silver", la chieuse. mm, pardon, la pétasse voleuse.
On a jusque là légitimement le droit de trépigner à l'idée d'un bis sans limite. Malheureusement, l'action omniprésente est parfaitement représentative des bisseries Taïwano-Hongkongaises les plus mal foutues de l'époque avec son lot de cascades à cheval, sans doute montées par un cheval d'ailleurs, une surdose d'explosions gratuites, de saltos en contre plongée, couronnée par des ennemis d'une incompétence rare et malheureusement pour les cerveaux encore dignes, de pointes d'humour de sidekick insupportable de bétise crasse.
La preuve que la prison nazi de femmes, ça rigole pas
Le directeur nazi
Le bras droit secret tellement secret qu'on ne le voit qu'à la fin
Notons pelle-mêle un dunk de basket extra-terrestre, une attaque de squelettes câblés en plastique, un concours ultra crétin entre les minettes et une bande de bandits bêtes comme leurs pieds, un commandant nazi anticharismatique directeur de prison qui nous fait une démo improbable de l'efficacité de ses défenses, par exemple en demandant au gardien d'une tour de tirer au pied des enceintes pour faire tout péter gratuitement, juste pour expliquer que : Attention, au cas où vous ne le sauriez pas, y a des mines tout autour.
Admirez mesdames le modèle architectural unique de ma prison de haute sécurité
La preuve que les asiatiques savent sauter...
La preuve que les squelettes en mousse savent voler
Après s'être échappées de la prison par un stratagème des plus impensables, nos 7 Salopardes tombent bientôt nez à nez avec une bande de rebelles incapables...
... qui leur proposent une sorte d'Interville Mandchou à base d'épreuves toutes plus nazes les unes que les autres.
Concours de nouilles
La pute tire à l'arc, ça rigole pas ça non plus
Vous prendrez bien un adversaire
ou un petit fantome alors
Personne ne sait ce qu'il fait là mais bon
De nouveau en fuite, nos 7 héroïnes se font ensuite un petit repas en attendant que les nazis arrivent. Au beau milieu de nulle part, elles déjeunent dans une coquette baraque où, surprise et mystère, se dévoile bientôt sur le mur une fresque de toutes nos jeunes pimpantes photographiées au moment de leurs méfaits, juste avant leur arrestation.
En noir et blanc 530x930 les photos svp, on est en 1940 ou bien hé !
Y aurait-il une traitresse en ces lieux ? S'écrit très logiquement Elsa
oh bin non, je me recoiffais moi
Bejeunérevélo à boire !
Hein !?
Non rien, c'était juste pour donner une idée de l'enchainement des scènes et leur logique toute relative.
Il faudra tout de même m'expliquer comment quelqu'un a pu prendre ces photos en pleine action au tout début du film alors qu'elles étaient toutes très éloignées et que tout se passait en même temps.
Pas grave, on est cool, c'est ce qui compte
Petit point Chu Yin Ping :
Nous sommes au début de carrière du Taiwanais Chu Yin Ping qui a déjà pondu la plus ou moins célèbre bouse nanarde "La mission fantastique". Il enchaînera directement avec "La Guerre des Gangs", premier film repris en chemin, antérieur en partie seulement à sa suite puisque exploité avec des flashbacks de scènes tirées des 7 Magnifiques, sans doute ajoutées elles ultérieurement pour un foutoir encore plus énorme. Pour finir, Chu Yin Ping sortira "Seven black heroines" alias "Seven Foxes", et je le soupçonne aussi d'être responsable d'un certain "Commando Fury" sous le pseudo de Chester Yang. Chu Yin Ping en bon yesman qui connaît le business et les stars ratissera ensuite plus large, se faisant spécialiste des kids qui fightent avec la série des "Kung Fu Kids" ou plus gras encore, la série des "Shaolin Popeye" et son duo de kids tataneurs Laurel et Hardy like. Il passe encore par les cases aventure-action et autres girls with guns du pauvre avec insistance. Résistant au changement d’époque, il rempile dans les 90’s pour des films plus recommandables bien que fortement timbrés comme le sympathique et désespéré "Island of fire", des polars d’action ultra bourrin comme "Hunting List" ou "Requital", ou même des comédies wu xia délirantes telles "Flying dagger", sorti en dvd chez Asian Star avec un cast sympathique de poids lourds du circuit HK.
Fin de petit point Chu Yin Ping
"Les 7 Magnifiques" se trouve donc en pleine période de forte nanardise pour Chu Yin Ping. Avec des moyens financiers au dessus de la moyenne (pas forcément toujours propres m'est avis), il délivre un film rapiécé assez typique de l'époque dans ses délires, mais avec une outrance supplémentaire qui n'appartient qu'à lui et forme beaucoup de sa saveur. Autant dire que l'ensemble bien qu'extrêmement mal foutu dans tous les compartiments, en particulier la mise en scène et le scénario, fleure bon l'action débile et l'excès de soirée déguisement et tient fermement sa petite classe bisseuse. Au plaisir de se repaître du mauvais goût incroyable de l'ensemble, mon dieu ces personnages secondaires tout de même, s'ajoute celui de découvrir nos héroïnes attifées au lance-grenade qui friment comme des anciens du Vietnam et abattent du boche par dizaine en se la jouant reine de la tactique, avec un sens de l'improvisation aigue en prime.
Crétines mais attachantes, ultra stéréotypées mais singulières, et enfin pas motivées mais pourtant réjouissantes, cette bande de guerrières presque sexy vogue au galop sans se retourner jusqu'à un final multi explosif, d'un niveau de n'importe quoi assez inédit dans le genre Aventure à la Indiana Jones. Elles ont la classe quand même quoi.
"Ouais, trop la classe, vous entendez !..."
La VF accentue encore le vide sidérale des dialogues et renforce le "charisme" des filles qui sont elles tout à fait capables de jouer aux cartes pendant qu'une armée les attaque. Et n'oublions pas la BO qui n'hésite pas à piquer du lourd avec Psychose, Alien, Sergio Leone et en première place, la BO du "Ruffian" et du "Bon la Brute et le Truand" pillée à la pelleteuse.
Mais tirons-nous de ce film !
Trop taaaard !..
Note : 3
Cote de rareté : 4 Exotique
à confirmer mais je pense qu'il est sorti au ciné chez nous sous le titre "7 femmes commandos".
Aujourd'hui, il n'existe à ma connaissance qu'un seul dvd et c'est un pauvre rip de vhs frelaté doté d'une flying jaquette couillue à souhait :
Golden Queen, c'est le film du bas.

Sur HKFlix donc.
Pour le reste et une vf, c'est une longue quête de l'antique vhs "les 7 magnifiques" qui démarre. Très difficile à dénicher.