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SAKURA KILLERS (1987)


Genre: Sakura sa perte
Catégorie: ninja
Réalisateur: Wang Yu
Pays: USA/Thailande

Etrange objet que ce Sakura Killer. Son réalisateur n'a réalisé que ce film, mais difficile de dire s'il s'agit d'un nom d'emprunt. Sur les 8 acteurs crédités à la fin du film, seuls quatre d'entre eux ont eu une carrière dans le cinéma, et seul Chuck Connors affiche plus de 10 films dans sa filmo, cumulant un nombre impressionnant de série B et en dessous depuis les années 50. Mike Kelly et George Nicholas sont dans ce film en tête d'affiche pour la première et la dernière fois de leur carrière, Mike s'est même reconverti comme cascadeur d'après IMDB. Quand aux deux actrices féminines, cela semble être leur premier et leur dernier film. Alors Sakura Killers, film maudit?

Tout d'abord, c'est avant tout un ninja classique. Donc, comme dans tout bon film de ninja, il y a un héros, charismatique de préférence. Ok alors je mets George Nicholas! Cet italien pur jus, de son vrai nom Giorgo Albergo, a déjà tourné dans un mystérieux USA ninja, ce qui tombe plutôt bien. Conscient de devoir tout donner pour réussir à percer, notre homme s'est fixé pour objectif de surpasser Stuart Smith en matière de surjeu. Dans le rôle de Dennis, il tente tout pour imposer sa griffe dans le monde de l'acting:


Soyons honnêtes, il est loin d'égaler le grand Stuart, mais sa prestation égaye agréablement le film. Heureusement est-on tenté de dire car il est secondé par un sidekick des plus atypiques en la personne de Sonny, interprété par Mike Kelly. Bizarrement, pour un sidekick noir, Sonny n'est pas drôle: il ne fait pas de blagues, ne tente pas de draguer des filles que le héros fait tomber d'un claquement de doigt, ne pousse pas de profond rires de gorge à la Eddy Murphy. On en comprend rapidement la raison: il ne joue pas, il se contente simplement d'être présent. D'ailleurs, je ne mettrais qu'une seule caps de lui, son visage ne bouge pas de tout le film, a part peut-être un rictus de temps à autre:


Part contre, il fait son job de sidekick avec professionnalisme: il obéit aux ordres du héros (rattrape-le! saute par-dessus le mur!), prend tous les risques, se prend tous les coups de sabre dans le combat final, bref du bon boulot. Il omet juste de mourir à la fin, mais ce n'est pas bien grave.

Le dernier élément important de tout bon casting de film de ninja, c'est bien sûr le grand méchant maître des ninjas. Il est ici incarné par Thomas Lung, pour une interprétation toute en charisme (hum!):

Pour être un vrai maître ninja, il faut se faire respecter

Et là je voudrais quand même pousser un bon coup de gueule, parce que dans ce film, lui et ses sbires ninjas sont de vrais lopettes! Un entraînement classique de ninjas où ils se battent tous entre eux? Ils portent des gilets en fer pour ne pas se blesser! Le chef arrive discrètement dans le dos de Sonny et le tue? Non, il se contente de l'endormir et de le poser sur un lit! Un témoin devient gênant et va parler? Vite une fléchette sans poison, pour ne pas le blesser! Mais qu'est c'est que ces méthodes de gonzesses?!!

Pas trop gênés par vos gilets pare sabre? Huuuuu, chiqué!!

Concernant le reste du casting, cela va aller très vite sachant que seulement 7 personnages sont désignés par un nom et seulement 8 acteurs sont crédités à la fin du film!

voilà les seuls acteurs crédités...

On peut constater que le scénariste ne s'est pas vraiment trop foulé pour ses personnages. Pour ne rien gâcher, ce type a érigé le flou artistique au rang de philosophie, ce qui donne un scénario étonnamment drôle et confus, étant donné le peu de matière au départ:

Le film nous met d'entrée dans le bain par une attaque de ninja sur une maison remplie de gardes. On assiste dès le début à un étalage de techniques ninjas, certaines plutôt originales et toutes plus rigolotes les unes que les autres. On repèrera notamment:

le trampoline portatif




Le tapis piégeur




Ensuite, changement de décor pour une ferme à la localisation non identifiée. On y fait la connaissance du Colonel et de son accompagnatrice/adjointe/secrétaire/potiche (on en sait pas plus) Karen.


Après avoir abattu 2 ninjas qui passaient par là, Le Colonel nous apprend que la maison de tout à l'heure était un labo secret, que les ninjas ont dérobés une importante cassette contenant d'importantes recherches, qu'un certain Sonny en saurait long et qu'il faut envoyer Dennis, qui justement est un ami de Sonny.

A ce stade, les questions se bousculent: Pourquoi les ninjas attaquent cette ferme? A quelle organisation appartiennent Le Colonel, Karen et Dennis? Pourquoi Sonny en sait-il autant? Pourquoi Dennis doit-il mentir à Sonny et faire comme s'il n'était au courant de rien, alors que Sonny est visiblement un gentil? Les affreuses lunettes du Colonel lui permettent-il de mieux repérer les ninjas? Autant vous le dire tout de suite, toutes ces questions resteront sans réponses...

Après de courtes retrouvailles, Dennis et Sonny vont dans un restaurant, posent des questions à une serveuse qui est en fait la petite amie du chef des ninja. Malheureusement, les espions pullulent, difficilement repérables cachés derrières leur épaisses lunettes:



A ce moment là, le film subit un petit coup de mou, entre une enquête insipide, une attaque de ninjas mollassonne, l'apparition d'un chef du chef des ninjas (toujours pas de nom!) à l'apparence redoutable:


Devant tant de puissance molle, Dennis decide de contacter une copine, Manji:

Salut, je suis la potiche couleur locale!

qui justement a un vieil oncle maître ninja (chance!):

Oui j'ai des cheveux blancs, une barbe de vieillard et pas une ride. Et alors?

Après une petite démonstration sur des ninjas de passage, il décide de leur apprendre à devenir des ninjas, et en moins d'une semaine!!!! Pour cela, il va avoir recours à des méthodes révolutionnaires d'éducation, dont pas mal de maîtres devraient s'inspirer:

Leçon n°1: Courir avec un chapeau autour du ventre


Leçon n°2: Taper dans la paille


Leçon n°3: Lancer de shuriken


Leçon n°4: Saut en altitude


Leçon n°5: Découpage de bambou




Evidemment, après un tel entraînement, ils sont devenus de vrais ninjas masqués:


Et ils ne craignent plus les ninjas d'en face, ce qui ne manque pas d'étonner les sbires...


...et d'énerver le chef du chef des ninjas

je suis colère

L'enquête peut reprendre, elle consiste à reparler à la serveuse/copine du méchant, celle ci accepte de coopérer et il était temps car Dennis apprend à Sonny que la fameuse cassette volée contient des formules génétiques pouvant provoquer la disparition de toutes les plantes de la Terre!! Ce à quoi Sonny répond:

ça serait un coup dur pour les USA

D'ailleur, chez les méchants, des savants travaillent déjà dessus:

La science, c'est avant tout des savants...


...Mais aussi des formules.

L'assaut est donc lancé par nos deux compères, épaulés par Manji qui justement est elle aussi une ninja. Ils pénètrent facilement dans le laboratoire (enfin la pièce avec la télé), grâce entre autre à la bonne vieille courte échelle:

vas-y, met ta main là...


...et hop!

Ils s'enfuient avec la cassette et sont poursuivis par le chef des ninjas, pour un combat final plutôt sympatoche. Après une arrivée souterraine du plus bel effet, quelques coups de sabres et un mannequin de mousse tourbillonnant:


Le chef abat sa dernière carte et utilise l'incroyable technique de la transformation en mannequin de paille!!
étape 1: poser ça et là quelques mannequins de pailles (une petite dizaine, plus si de grandes poches):


étape 2: se recouvrir de paille et ne plus bouger




Malheureusement, ça ne sera pas suffisant, les héros récupèrent la cassette et donc il se suicide, car "un ninja ne connaît pas la défaite". Fin du film (où presque, voir plus bas).

Note: Le mystère Sakura Killers
Dans ce cour résumé, je n'ai pas mentionné que environ toutes les 20-25 minutes avait lieu une scène dans la ferme, sans grand rapport avec le film, où l'on voit Le Colonel nettoyer son pistolet, abattre des ninjas, conduire son tracteur, discuter avec Karen...Le film se termine avec lui en train de jouer au ball-trap avec la fameuse cassette.



J'en suis arrivé à deux hypothèses: soit Chuck Connors est considéré comme la guest star du film et il faut à tout pris le faire apparaître pour rassurer les investisseurs, soit, et là ça devient irréel, le scénariste s'est décidé à pomper la trame scénaristique des ninjateries de ce bon vieux Godfrey Ho, sans capter la subtilité du 2en1, à savoir deux films accrochés bout à bout. D'où les scènes mises ici et là en dépit du bon sens. Certes, ça reste relativement improblable, mais bon, ça serait tellement beau...

En conclusion, malgré un petit passage à vide, Sakura Killers est un bon film de ninja, avec des techniques hautes en couleurs, des méchants rigolos et un scénario bien débile.
3/5

Ironbob

Côte de rareté: 1-Trouvable facilement: Je l'ai acheté sur rueducommerce.com. Ma version est un dvd double face avec un autre film, Black Ninja, que j'ai pas encore eu le temps de mater (mais aucun rapport avec le Black Ninja d'Alphonse Béni hélas). C'est un dvd zone2, le film est en VF uniquement et n'offre aucun bonus.

Bonne kro, j'ai le souvenir d'un truc assez débile mais je ne me rappelais pas que le réalisateur s'appelait "Wang Yu"

Le héros, je suis sûr de l'avoir vu autre part, mais je sais pas où. Peut-être en caissier chez Leclerc.

Suprbe chronique !
Il manque la côte de rareté, je ne sais pas si c'est le même film mais il y a un Sakura Killers qui est édité par ESI en DVD 2 films avec Black Ninja (un film indépendant complètement naze)

Chronique marrante, j'aime bien !
(surtout les commentaires des professionnels)

Jolie chronique !
Je suis tombé sur la VHS/DVD ( ja ne sais plus...) m'enfin ça donne envie de se le procurer...et pis tu pourra m'en parler à la nuit excentrique entre deux coups de boules.

très jolie chronique ! (attention, "héros" prend un S, même au singulier, on n'est pas chez les angliches ici)

j'ai vu ce film il y a des années, en version allemande, avec un pote qui faisait la traduction simultanée. et à la lecture de ta chro', je m'aperçois qu'en fait, on avait à peu près compris le peu qu'il y a à comprendre

le "colonel", avec ses lunettes et sa casquette, nous avait particulièrement fait peur !

OK j'ai mis la côte de rareté et j'ai corrigé quelques fautes, mais je pense qu'il y en a qui sont passées au travers, donc n'hésitez pas à me les faire remarquer.

@Shimano: Oui je pense qu'on parle du même dvd.

@Airbeez: oui oui on en reparlera...

EDIT: Si quelqu'un avait une caps de jaquette sous la main pour que je puisse l'ajouter à la chro, j'ai cherché mais j'ai rien trouvé.

Pour les jaquettes tu as le choix

Merci pour les jaquettes, elles sont superbes!

Superbe chro ! Pour avoir vu le film, je me suis bien marré en la lisant !

l'avis de cuneyt, trampolinologue
tres bonne chronique.

J'avais complétement zappé cette chronique, que MrKlaus m'a fait remarquer avec pertinence.

Je colle là ma petite bafouille :



Et ma jaquette VHS :





Sinon, pour la chro : bien ouéj' !! Un seul défaut (mais commun à beaucoup), tu racontes peut-être un peu trop le film. Et tu n'as pas parlé de ce ninja qui grimpe aux murs par le dos !!
Sinon, tous les commentaires que tu as rajoutés sont excellent, je me suis trop marré.

Pour le tapis bleu, il sert d'abord à marcher sans faire de bruit, puis de piège. Mais globalement, j'ai trouvé ces ninjas (techniques, fringues) très proches de ceux de Super Ninja avec Alexander Lou.

Lui, c'est John Ladalsky, un gweilos que j'aime bien.


Sinon, le grand mystère de ce film reste en effet Chuck Connors. On dirait trop un 2/1 (sa façon de commenter ce qui se passe à l'écran comme s'il en donnait l'ordre, les coups de fil, les scènes inutiles..), mais on le voit discuter directement avec le héros au début, pour l'envoyer à Taiwan. C'a peut-être été rajouté à la fin du film, en tournant vite fait les scènes de remplissage. Comme tu le dis, est-ce un intéret financier ? En tout cas, sa façon pépére de dézinguer les quelques ninjas qui passent à portée de main est géniale....

Et je finirais sur un SPOILER.


A la fin, Chuck fait semblant de bousiller la VHS. Il la garde pour lui le salopard (veut-il détruire toute la végétation du monde ?).

Merci pour pour les commentaires Kobal. Je me suis permis de rajouter ta jaquette, délicieusement hideuse .

Concernant le ninja qui grimpe au mur, je voulais en parler mais impossible de faire une caps qui représente correctement la scène, même souci pour le ninja qui se déplace en sautillant allongé.

Comme l'a dit Kobal, nous avons John Ladaslki, mais aussi :


Jack Lung Sai Ka aka Jack Long

et son frère :

Mark Lung Gun Mo aka Mark Long

Deux superbes athlètes en leur temps et high Kickers de haute volée, présents dans des perles de Joseph Kuo notamment.

Quant à George Nicholas, il joue en effet le bad guy dans USA Ninja, film qui complète la trilogie ninja de Ng Kwok Yan comprenant The Super ninja, Ninja condor 13, tous deux chroniqués en ses lieux, et donc ce USA Ninja, largement dispensable, maaiis, pourquoi pas plus dé détails dans une kro ici-même.

Je n'ai pas vu ce Sakura killers et je vais m'empresser de trouver ça, merci Iron Bob . Le réalisateur semble être Ng Kwok Yan souvent caché sous des pseudos tel que Dennis Yu, James Wu et tout un tas d'autres.

Excellente chronique!!!!!!

et merci a tes invités de prestige et a leurs commentaires.

Attends, ça donne envie, tout de même ce USA Ninja. Ninja Condor 13 et Super Ninja sont des grosses tueries.

Des bons moments dans USA Ninja, y en a obligé , mais c'est le moins bon des 3 de loin. Ma chtite critique ici

yeah, la chronique est tres sympa !

Black ninja m'a l'air un peu trop navet (sauf le jeu d'un acteur asiat qui à l'air d'avoir pris de l'acide)

Je déterre un peu le sujet, après avoir acheté le dvd un peu par hasard sans reconnaître le titre. Boudiou, mais quel film!
Non conscient qu'il était connu et archiconnu sur le site, je me suis dit "tiens la première scène meriterait un envoi de cut", puis la deuxième dans la ferme, puis l'entrainement du héros, puis ces punchlines qui ne vont nulle part, ces entrainement de ninja completement pétés... Et soudain la scène, la scène de cassage de noix par tronc d'arbre d'un chauve moustachu... Ah bah oui ok, c'est donc CE film... Mais c'est génial!!!

En fait, ce film est un long cut de 90 minutes, chaque de scène, chaque dialogue apporte son lot de bétise, le héros 100% viande bovine est très cabeauf (un melange de cabot et beauf...?), le sidekick est sous tranxen, les scenes de combat sont merveilleuses, mais ne valent pas les infiltrations avec trampoline, tapis bleu antibruit, montee de mur à l'envers, avancée silencieuse par sauts sur le ventre, et j'en passe.

Alors par contre le scénar, j'ai mis un gros moment à le comprendre, entre l'histoire de la cassette volée, la recherche de ninja et surtout comment les héros assemblent les pieces du puzzle. Mais en fait c'est très simple. Une cassette est volee par un ninja qui laisse sa marque. Le héros rentre dans un resto japonais et montre le symbole à une serveuse. Comme elle hésite, c'est qu'elle sait quelque chose. Alors le héros apprend le ninjutsu, puis revient et fait cracher la serveuse. Puis il sait qui est le méchant. Puis il bat le méchant.

Et ce film est carrément abordable pour les enfants (pas trop jeunes quand meme), il doit y avoir que quelques scenes violentes et encore, tout est désamorcé par le côté risible de chaque scène. Bon ben mon fils va encore devoir se fader un gros nanar avec papa (mais la conversion est en bonne voie, il me réclame maintenant des dingo pictures)

Mon bon Bataille, tu m'as donné envie de me procurer ce film ! J'avais lu la chronique d'un œil un peu distrait à l'époque
mais avec ton retour/témoignage, ça fait vraiment envie !! D'autant que j'aime beaucoup Chuck Connors, acteur un peu malgré lui au passé de
joueur de baseball, découvert dans le très inégal mais suffisamment poisseux Tourist Trap produit par Charles Band.