BRUCE LIANG
(Alias Bruce Leung, Bruce Leong, Siu Lung Liang, Siu Lung Leung, Hsiao Lung Liang, Hsiao Liang)
Moins connu que Bruce Li, Bruce Le ou même Dragon Lee, Siu Lung Leung alias Bruce Liang occupe une place très honorable dans l’histoire de la Bruceploitation, cette frénésie de la contrefaçon qui vit déferler une armée d’imitateurs du «petit dragon ». Né à Hong Kong en 1948, Leung Siu Lung (son nom devant être mis, à la chinoise, devant son prénom) descend d’une vieille famille d’artistes martiaux. Son père, Leung Siu Sang, était chorégraphe d’arts martiaux, comédien et artiste à l’opéra de Canton. Aîné de douze enfants (l’un de ses frères, "Tony" Leung Siu Hung est également comédien), Siu Lung apprend les arts martiaux sous la houlette de son père.
Expert en karaté et en kung fu, le jeune homme se serait fait remarquer, selon la légende, en prenant part à des combats de rue assez mouvementés. Toujours est-il qu’en 1971, il tourne son premier film, tenant un second rôle non crédité. L’année suivante, il montre en grade en affrontant Sammo Hung dans «Dynamique dragon contre boxeurs chinois ». Siu Lung poursuit ensuite sa carrière, travaillant aussi bien comme comédien ou chorégraphe de combats. Sans doute serait-il demeuré relativement anonyme, perdu dans la foule des acteurs de films chinois de tatane, sans sa rencontre en 1974 avec le producteur-réalisateur Ng See Yuen. Ce dernier lui permet de passer à la vitesse supérieure en jouant dans le film «Little Superman », qui fait de Siu Lung la nouvelle étoile montante du cinéma d’arts martiaux.
Ng See Yuen fait de lui son acteur fétiche, et lui permet de se positionner comme le énième «nouveau Bruce Lee ». Il faut dire que le véritable nom de notre ami, Leung Siu Lung (prononciation en cantonais) ou Liang Hsiao Lung (prononciation en mandarin), a une sonorité très voisine du nom chinois de Bruce Lee, Li Xiaolong ! C’est tout naturellement que, pour la distributions internationale de ses films, il se voit rebaptisé selon les titres Bruce Liang, Bruce Leung ou Bruce Leong (en fonction des fantaisies des retranscriptions occidentales).
«Bruce Liang » tourne beaucoup, travaillant également pour la Golden Harvest. Il se produit à Hong Kong et à Taïwan, dans des films de qualité tout à fait variable : c’est ainsi qu’il se retrouve à interpréter Bruce Lee en personne dans l’impensable «La Résurrection du dragon », qui voit la star décédée affronter dans l’au-delà Clint Eastwood, James Bond, Laurel et Hardy et Dracula !
Symbole entre les symboles, il figure également dans «The Clones of Bruce Lee », film-manifeste de la bruceploitation, avec également Bruce Le, Dragon Lee, Bruce Thai et Bruce Lai ! Curieusement, Siu Lung Leung la distribution occidentale n'utilise pas pour l'occasion son pseudonyme de Bruce Liang, et il se contente d’interpréter, crédité sous son vrai nom, l’un des adversaires de Dragon Lee. Si l’on excepte les aberrations de ce type, Siu Lung Leung mène une carrière d’acteur et de chorégraphe tout à fait honorable, se produisant dans des films comme «Les 2 intrépides du karaté» ou «Les 7 violents du kung fu», qui font alors le bonheur des cinémas de quartier occidentaux. Bruce Leung/Liang se distingue de la plupart de ses collègues pseudo-Bruces en interprétant souvent ses personnages avec humour, allant jusqu'à parodier l'image habituelle de Bruce Lee, ce qui n'est pas toujours apprécié par les fans purs et durs de l'original.
A partir du début des années 1980, le cinéma d’arts martiaux ayant fini par lasser, Siu Lung Leung se tourne vers la télévision, alternant films et téléfilms en ayant pour de bon laissé de côté sa défroque de faux Bruce Lee. Mais sa carrière va s’interrompre brutalement : à la fin des années 80, Leung a la mauvaise idée de se rendre en Chine Populaire. Cela se sait, et les autorités de Taïwan l’interdisent de séjour dans les studios locaux. S’étant coupé du marché taïwanais, il voit sa carrière décliner et doit finalement se résoudre à abandonner son métier d’acteur.
Ce n’est qu’en 2000 que l’ex-Bruce Liang revient dans le monde du spectacle, en jouant dans une série télévisée tournée à Pékin. En 2004, il fait un retour fracassant sur les écrans mondiaux : Stephen Chow lui confie le rôle du grand méchant de «Crazy Kung Fu», dont le casting est rempli d'anciennes vedettes du kung-fu. Dans ce triomphe international, Leung, méconnaissable, stupéfie littéralement dans son rôle de combattant sanguinaire et invincible, véritable «boss final» de jeu vidéo qui détruit tout sur son passage malgré son physique de vieille serpillière.
La "technique du crapaud" dans "Crazy Kung Fu".
C’était là pour le public mondial de redécouvrir l’une des vedettes les moins illustres du cinéma d’action asiatique, dont le souvenir n’évoquait plus au mieux que quelques vieilles affiches jaunies de salles de quartier. L’avenir nous dira si cet étonnant come-back décidera Siu-Lung Leung à reprendre une activité d’acteur soutenue. Mais sa redécouverte par Stephen Chow lui aura permis d’effacer en trois coups de pied le souvenir grotesque de «La Résurrection du dragon» pour ne laisser que l’image d’un artiste martial en pleine possession de ses moyens malgré les années. Les vrais héros ne prennent jamais leur retraite !
Nikita
Filmographie :
2004
Crazy Kung Fu (Kung Fu Hustle)
1992
Like Holy Eight Divine Cane
1988
Ghost's Hospital
SOS Maison hantée (Bless This House)
1982
Gang Master
1981
Shaolin contre Ninja (Return Of The Deadly Blade)
1980
Legendary Fok
Police Sir
The Shaolin Kid
The Story Of A Refugee
Les 12 secrets du kung fu (My Kung Fu Twelve Kicks)
1979
Bruce And The Iron Finger
Les Deux super kung fu (Iron Fisted Eagle's Claw)
Fists, Kicks, And The Evils
Ruthless Revenge
Showdown At The Equator
1978
Hong Kong Connection / Black kung fu contre Hong Kong Connection (The Tattoo Connection)
Call Me Dragon
Magnificent Bodyguards
Ten Tigers Of Shaolin
The Water Legend
1977
Les 4 Dragons de Shaolin (The Four Shaolin Challengers)
Broken Oath
Ceinture noire (Black Belt Karate)
The Clones Of Bruce Lee
1976
La Résurrection du dragon (The Dragon lives again
Kidnap In Rome
1975
TheFighting Dragon
Hong Kong Superman
Little Super Man
1974
Bloody Ring
Little Godfather from Hong Kong
1973
Les 2 Intrépides du karaté (The Two Cavaliers)
Les 7 violents du kung fu, Les (Seven To One)
La Prise secrète du Dragon(Rage Of The Wind)
1972
Dynamique dragon contre boxeurs Chinois (Hapkido / Lady Kungfu)
1971
Les 8 Invincibles du kung fu (The Invincible Eight)
Lady With A Sword 1971
Les Vengeurs du kung-fu
Ainsi que de nombreux téléfilms et séries télé.
Merci à
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