LES AVENTURIERS DE LA GALAXIE
(Raiders of galaxy)
http://www.nanarland.com/Chroniques/Mai ... elagalaxie
“Les Aventuriers du système solaire”, “Les Protecteurs de l’univers”, « Les Défenseurs de l’espace », “Le Sauveur de la terre”, « Le Capitaine Cosmos » et maintenant “Les Aventuriers de la galaxie”. On va finir par croire que les titres des dessins animés produits/distribués (rayez les mentions inutiles) par la société IFD de Joseph Lai étaient répartis entre les films en les mélangeant dans un carton à chapeau, puis en les tirant au hasard. Points communs entre la plupart de ces dessins animés, la nullité de l’animation, la laideur des dessins, et l’extrême simplisme des scénarios fournissent à cette série de films ce que l’on pourrait considérer comme une véritable cohérence artistique. Le «cycle de l’animation naze» de Joseph Lai est d’ores et déjà entré dans la légende de Nanarland, depuis la découverte fracassante et fortuite des « Aventuriers du système solaire », au point que le visionnage de chacune de ces perles nous remplit désormais d’espoir et d’émotion.
S’il n’est pas, techniquement parlant, le pire dessin animé de l’écurie IFD, «Les Aventuriers de la galaxie » est probablement l’un des plus distrayants pour l’observateur attentif. Visiblement réalisé par la même équipe harassée et sous-payée que « Les Protecteurs de l’univers », le film qui nous occupe a pour amusante particularité d’accumuler une ahurissante quantité de faux raccords, bizarreries scénaristiques et bugs divers de l’animation qui, cumulés, font s’écrouler comme du vieux carton toutes ses apparences de crédibilité.
Il convient de signaler que « Les Aventuriers de la galaxie » ne se signale aucunement par l’originalité de son scénario, qui semble copié sur celui d’un quelconque épisode de série animée japonaise : suivant les ordres d’un mystérieux empereur galactique, un général extraterrestre planifie une invasion de la terre. Signalons au passage que le chef des armées aliennes, malgré son look typiquement «not of this earth» (peau bleue, oreilles pointues) répond au nom tout à fait sympathique d’Andrew.
Le Grand Stratéguerre
Hydargos (ou Andrew, si vous préférez…)
A noter que ce genre de patronyme semble fréquent chez les extraterrestres hostiles, comme peuvent en témoigner Alfred (« Les Protecteurs de l’univers ») ou Nicholas (« Les Défenseurs de l’espace »). On ignore quelle raison a poussé les scénaristes à affubler de noms pareils des conquérants galactiques, mais nous ne nous en plaindrons pas.
J’ai attrapé un torticolis !
Fort heureusement, la terre peut compter sur une équipe de héros, résidents d’un centre de recherches spatiales : on y trouve notamment un super-robot piloté par trois cracks et répondant, selon les scènes et les fantaisies du dialoguiste, aux noms de «Mazinger 3» (ou «Mazinga 3» dans la VF), «Super Mazinger» ou «Super Mazinger 3». Outre le pillage de Go Nagai, dont les séries «Mazinger Z» et «Great Mazinger» sont plagiées sans aucune vergogne, on notera que les auteurs n’ont fait strictement aucun effort, puisque le robot est à peu près le même que le «Mazinger 7 » des «Protecteurs de l’univers », dont les couleurs et quelques petits détails ont été changés.
Au centre de recherches vivent également deux enfants, un garçon et une fille, dont on ne saura rien, pas même quel lien de parenté exact les unissent aux héros (sans doute sont-ils leurs petits frère et sœur respectif, mais on en est réduit aux conjectures) ni pour quelle raison de jeunes enfants sont autorisés à participer à des opérations extrêmement dangereuses. On n’en est pas à ça près.
On ne dirait pas, mais ils viennent de se marrer comme des fous en disputant une partie de base-ball.
Là, ils marchent dans le ciel.
Les robots-domestiques.
Les enfants ont en tout cas nettement plus de personnalité que les trois pilotes de Mazinger 3, qui n’ont strictement aucune épaisseur : le tryptique un héros/une nana/un sidekick comique bedonnant est repris sans aucune imagination de « Mazinger Z » ou « La Bataille des planètes », sans que puisse être remarquée aucune autre originalité que le nom du sidekick, qui répond au nom de «Piggy» (juré, il s’appelle comme ça).
La consistance des personnages semble de toutes manières avoir été le cadet des soucis des auteurs : au cours de leur mission, les héros rencontreront un prince galactique censé les aider dans leur combat, et qui s’avèrera à peu près complètement inutile, ouvrira à peine la bouche, et dont le spectateur ne connaîtra même pas le nom à la fin du film. On passe un bon tiers du film à se demander qui est ce personnage, ce qu'il fout là, à quoi il sert, sans obtenir une quelconque réponse.
Les boules de pétanque lumineuses du cosmos.
Le prince galactique anonyme. (son look rappelle un peu Télémaque dans "Ulysse 31", mais il doit sûrement y avoir une autre origine)
Le véritable intérêt du film tient dans l’accumulation, on l’a dit, proprement ahurissante d’erreurs techniques et de dessins biscornus.. Les personnages, extrêmement plat dans leur dessin, se retrouvent bizarrement déformés lorsqu’il s’agit d’exprimer la moindre émotion, ce qui transforme une série de scènes en un festival de comique involontaire.
Regarde, j’ai les bras qui grandissent !
Et pour les mains, ce n’est pas mieux.
Ciel, je suis stupéfaction !
Go-go-gadgetobras !
Le traître de service, à gauche. (On me signale une forte ressemblance avec le héros de "Don Dracula", un manga d'Osamu Tezuka)
«Sergent, arrêtez de me regarder comme ça, vous me faites peur ! Vous devriez arrêter le café. »
Mais l’une des principales attractions des «Aventuriers », ce sont les faux raccords. Ici, une unique scène de moins d’une minute vous est présentée dans l’ordre chronologique. Vous pourrez observer que les héros vous sont présentés comme suit : de gauche à droite, la fille, le héros, le sidekick.
Ici, rien d’anormal, la fille s’adresse au héros, qui se trouve à sa droite :
Là, le sidekick se trouve brusquement à la place du héros :
Tout s’explique, le héros s’était tout simplement téléporté à gauche de la fille !!
Personnages mal dessinés à la limite de la difformité, erreurs techniques relevant de l’insanité ou, au mieux, du jem’enfoutisme le plus radical, scénario à la limite de la débilité : « Les Aventuriers de la galaxie » accumule tellement les tares qu’il semble avoir été conçu par une équipe d’animateurs stagiaires qui auraient fait le pari d’accumuler le plus de bourdes possibles, en vue de battre un quelconque record professionnel. Le comble est atteint lors du combat de Mazinger 3 contre le robot-molosse des envahisseurs, qui change au moins trois fois de forme au cours de la baston !
Ami lecteur, sauras-tu découvrir où Mazinger 3 a caché sa tête ?
Ici, notre héros a de légers problèmes d’anatomies.
Pour ce qui est du design des personnages, des vaisseaux et des robots, le film accumule en outre les plagiats de tout ce que l’animation (essentiellement) japonaise a pu produire : outre Mazinger Z (ici croisé avec un Transformer), on reconnaît des emprunts à Albator et Goldorak : les vrais exégètes de la japanimation pourraient certainement en relever une bonne dizaine d’autres.
Simple dessin animé médiocre pour le spectateur distrait, « Les Aventuriers de la galaxie » acquiert, pour l’observateur attentif, une dimension véritablement dantesque, à force de plagiats éhontés, de faux raccords énormes, de balourdises ahurissantes dans l’animation et le scénario. On n’est même plus dans le domaine du bâclage, ce qui s'exprime ici est un foutage de gueule pur et simple à l’égard du spectateur. L’intensité du naufrage fait de ce film un véritable must pour tous les fans d’escroqueries cinématographiques : il va de soi que son visionnage est chaudement recommandé à tous les pervers !
Les pouvoirs de Mazinger 3 sont décidément illimités : voilà qu’il prend appui sur le ciel !
LES AVENTURIERS DE LA GALAXIE
Année : 1987
Pays : Corée du sud / Hong Kong
Durée : 1h10
Réalisateur : Johnny T.Howard (mmmh, ça sent le pseudo…)
Genre : Goldocrade
Catégorie : Enfants
Avec : ???
Nikita : 3
Cote de rareté : 3/rare
Pas encore de DVD français pour ce film, naguère sorti en VHS chez l’éditeur pompeusement appelé «American Video » (et mon cul, il est américain ?). Un DVD zone 1 du film est disponible dans toutes les bonnes solderies des Etats-Unis, où les petits américains peuvent l’acheter à 1$ et s’en servir ensuite pour caler leurs meubles.
