Kobal a écrit:
Les Films
L'Ile aux Femmes Nues
Pas un nanar, on est bien d'accord, mais un vrai film excentrique, dans le sens que peu de gens ont dû voir un truc du même genre dans leur vie. Pas de comparaison possible avec La Comtesse Haschich ; ici, c'est du professionnel, on ne fait pas nawak. C'était donc très français dans le jeu d'acteur (comprendre très appuyé, surtout dans les joutes verbales entre Anthonin et Théophase), langage soutenu sans vulgarité et scénario commun à tous les films se déroulant dans nos petits villages de campagne. On attend avec impatience l'arrivée sur l'Ile aux Femmes Nues et on n'est pas déçu. Entre le brave François à la barque, le sosie de Le Pen qui n'hésite pas à réutiliser 5 fois la même blague sur le fait qu'il ouvre l'oeil, et le bon, les adeptes de la plongée sous-marine avec une canne à pèche, les jolies demoiselles qui oeuvrent pour une véritable ode aux joies du naturisme le plus frais et le moins siliconé, un chef Ducros qui se décarcasse avec son canard aux olives, le caleçon le plus abominable jamais vu sur un écran (merci monsieur Lespinasse), on ne s'ennuie pas trop, malgré le rythme assez peu soutenu du film.
Et de toutes façons, la belle, que dis-je, la somptueuse Pataflan illumine chaque scène où elle apparait, me poussant à recommander la vision de l'iles aux Femmes Nues ne serait-ce que pour elle. Et cette poitrine, ah mazette, ça m'inspirerait preque des poèmes, tiens.
Et en plus, la fin est plutôt libertine (malgré le drame évité de peu du déshabillage de la mégère) et je dois avouer que je ne l'avais pas vu venir. Un bon souvenir, donc.
Pas tout à fait d'accord avec toi, Docteur Rodgeurs !
J'ai pour ma part trouvé que le film débordait d'un humour qui, pour avoir affreusement mal vieilli, ne devait pas pour autant être très fin à l'époque. Personnellement, j'ai adoré le choix des deux acteurs principaux et leur jeu outrancier (
"on a pas les moyens d'avoir Raimu et Bourvil? Pas grave, on a deux types qui jouent quasi pareil"). Quant au sujet de l'intrigue délayée sur presque trois quart d'heure avant qu'on ne voit la moindre femme nue promise dans le générique, j'ai trouvé que - même pour l'époque - ça devait constituer le tréfond du comique de boulevard porté sur pellicule. Parce qu'à moins que le scénariste - probablement un zazou parigot Montmartrois proto-boboïsant - n'ait voulu se payer la fiole des honnêtes méridionaux en les brocardant de la belle manière, le nombre de clichés sur le Midi et la vie campagnarde dans les années 50 est tout de même ahurissant. Je ne cause pas des vannes moisies du Lepen-like (en fait, ce n'est pas 5 fois qu'il fait le coup de l'oeil, mais 6! Je les ai comptées!), de la poursuite, du gunfight d'anthologie (John Woo, rentre chez ta mère) et du twist final, mais quelque chose me dit que même dans les années 50, "l'Ile aux femmes nues" ne devait pas constituer le plus reluisant du divertissement populaire. Nanar, pour moi.
EDIT: Grands Dieux ! J'allais oublier le bègue dans la liste des éléments nanars, alors qu'il déchire tout ce gars !!!