wilsonleyack a écrit:
Ou pas :-D. Pour ma part ce n'est absolument pas le point de vue du films des frangins Coen. Leur film ne s'intéresse pas sur l'affrontement entre deux philosophies, mais plutôt sur comment ces deux-là peuvent coexister parce qu'on ne sait rien sur rien.... A Serious Man n'est donc pas sur comment une voix divine s'adresse à nous. C'est juste une des possibilités. Comme il y a une double lecture pour tout, au final, il n'y a qu'une seule lecture et qui est : "On ne peut pas savoir".
Sur cette conclusion je suis d'accord. Cela dit toute l'histoire du dentiste est assez explicite sur ce questionnement: qu'est ce qui est interprétable ? Ou bien dit autrement, peut-on s'empêcher d'interpréter ce qui parait tellement clairement un message. La scène du jeune Rabbin devant le parking est à l'envers l'introduction de sens là où vraiment faut le chercher avec foi pour le voir.
Cela dit, c'est effectivement réducteur de résumer le film à cela car il introduit beaucoup plus largement la question du doute.
wilsonleyack a écrit:
The Pledge est tellement différent, je ne vois quasiment quel rapport ça a avec la choucroute. Je le vois plus comme un portrait d'un type qui déraille complètement à cause de ses obsessions, un peu comme une grosse partie des films de Paul Schräder (les hommes seuls de Dieu comme il appellerait ses persos). S'il y a une thématique religieuse dans le film de Sean Penn, c'est de montrer que Dieu est vraiment cruel (et ça tient pas debout du fait de qui commet les meurtres).
---- Ne pas lire la suite si vous n'avez pas vu The pledge
C'est clair qu'il est différent en tout: forme, scénario, etc. Dans ce film le personnage s'embarque, de part sa propre incapacité à "finir sa vie", puisqu'il part en retraite, dans un serment devant Dieu puisque là mère de la victime est visiblement croyante et y fait référence explicitement. Durant le film, on peut dire pour le moins que le personnage tord la morale allègrement (mais en fait, c'est assez subtile car rien n'est totalement blanc ou noir). Sans raconter la fin, on peut dire que son "déraillement" est congruent avec le sentiment d'intense frustration que l'on ressent comme spectateur. Cette frustration, selon moi, fait écho à l'impossibilité d'interpréter les faits. Le personnage ne devient pas fou du fait de l'échec, du remords, etc., ce qui serait très banal en somme, mais du fait de ne pouvoir donner une signification à cet échec.
Voilà pourquoi j'intègre ce film à la fameuse choucroute, car les deux films éveillent en moi cette frustration "métaphysique" là où, disons le 2001 de Kubrick aurait tendance à m'apaiser et, ce, sans religiosité.