Yep. C'est la suite d'Happiness de Todd Solondz, celui-ci revenant à ses personnages, en les recastant complètement (le personnage de nerd pervers de Philip Seymour Hoffman devenant ainsi un criminel drogué pervers qui traine avec des bandes joué par Michael K. Williams de The Wire). Autant te dire que si tu n'as pas vu Happiness, tu seras perdu dès la première scène, qui fait directement echo à l'introduction du premier film.
C'est le plus joli ouvrage que Solondz ait pondu sur un terme de photo (en particulier une scène où Joy retrouve pour la première fois le fantôme de son ex), et pour une fois il n'y a pas les "chocs" dont il est tellement friand. Par contre il ne se retient pas pour l'aspect caricatural de beaucoup des personnages et le film est surtout 3 histoires qui ne sont liées que de manière ténue par le thème du pardon. L'histoire centrée autour de Trish (l'ex-femme du psy pédophile) de son fils qui attend sa bar-mitzvah, et du petit ami plus âgé qu'elle s'est trouvé ne fonctionne pas trop tant tout semble forcé (quoiqu'un de ses persos finit par sortir du stéréotype de manière satisfaisante à la fin). Tout ce qui est centré sur Joy est un peu une redite du premier, où on la voit être insulté et humilié par toute sa famille -dont sa soeur, la poétesse hautaine et froide est devenue une scénariste de série complètement hystérique- et même par les morts (Les deux scènes majeures avec Paul Reubens sont assez drôles sur ce côté là). C'est forcément un peu moins amusant la deuxième fois. Pour finir, le psy sort de prison et part en voyage pour tenter de se reconnecter avec sa famille et tenter de se faire pardonner (le thème est vraiment très souligné). Tout cet arc là marche d'enfer : c'est neuf, surprenant, et Ciaran Hinds arrive à porter tout avec quasiment pas de dialogue, et qu'en terme d'écriture Solondz semble avoir passé mieux réfléchi tout ça que le reste (aussi : CHARLOTTE RAMPLING, JE T'AIME!!!). A la fin, le tout se réunit à peu près, et le film se conclut de manière intéressante avec une trace d'espoir (pas courant chez ce réalisateur) malgré la misère affective dans laquelle tout le monde semble plongé. (le thème final reprend encore une fois tout le thème du pardon mais j'excuse l'aspect maladroit, parce que la version de Devendra Banhart est très bonne).
Mon avis final : deuxième coup d'essai avec le personnage d'Happiness, et c'est un poil moins efficace, assez mineur (mettez ça sur le compte de mes hautes attentes). Des signes d'améliorations chez Solondz en tant qu'écrivain et metteur en scène.
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