
Bande-annonce :
http://www.youtube.com/watch?v=GkdsykBPL0sL'histoireLa mère de Prudence est morte. Son père est au Canada. Sa soeur se cache pour pleurer. Alors Prudence ne fait pas honneur à son nom. Après un vol à l'étalage, elle rencontre une jeune fille mystérieuse, qui va l'initier aux mystères des courses de moto clandestines à Rungis. Nous sommes dans les années 80. Les jeunes hommes ont de fines moustaches. C'est beau.
Mon avisAvant de parler du film, je voudrais dire un mot sur l'avant première. On a eu droit au producteur, aux acteurs, actrices (dont Léa "je mets du gros rouge à lèvres pour que tout le monde le voie jusqu'au fond de la salle, et en plus j'ai une permanente" Seydoux), à la réalisatrice même le compositeur de la bande son, tout ça pour un petit coucou et puis rien après le film. Je veux bien qu'ils habitent tous à 100 mètres, mais quand même, c'est si compliqué de faire un débat sur ce qu'on a vu après ?
Deuxième chose : Léa Seydoux est une actrice qui pour l'instant a le registre limité de la fille qui fait la gueule (ce n'est pas une tare, Isabelle Huppert a construit une grande carrière là-dessus), mais il faut reconnaître qu'elle a de sacrés nichons. D'ailleurs, après la belle personne, c'est la deuxième fois qu'on les voit en abondance, et c'est bien. Je me demande même s'il y a pas un calembour graveleux dans le titre de ce film. En tout cas, le reste du casting féminin est au diapason : y a de la chouquette topless, ça attaque dès le premier plan du film, cash, fouille au supermarché, et m'obligez pas à regarder dans la culotte. Tous les plans nichons sont d'ailleurs parfaitement gratuit (tiens je parle avec ma cousine qui prend une douche sans mettre le rideau), uniquement là pour mettre en place un beau panorama mammaire.
Autre point positif du film, la musique est chouette. Très ambiance Goblins, donc déjà je pense que l'aspect film éthéré + fille qui fait la gueule + musique synthé = film pour Jérémie.
Après, malheureusement, y a pas grand chose d'autres à dire du film. C'est ultra versaillais (les mecs de Rungis sont une sorte de version prolo réaliste des Chivers), mais non seulement le film ne va au bout de rien (la conclusion est ridicule), mais il ne commence pas grand chose non plus. Par exemple y a un cousin juif pédé folle (avec des barrettes dans les cheveux, c'est le prof perdu dans l'enfer gay underground de Rennes des beaux gosses), qui se prend la tête avec son père, et qui raconte l'histoire des jours terribles, mais on est bien en peine de voir en quoi ça se rattache à l'histoire principale. Il y a une scène de sexe qui dure deux secondes, parce que c'est bien connu que les prolos y savent pas y faire avec le cul. Y a pas vraiment d'histoire non plus. Heureusement c'est court, mais faut pas que ça dure plus longtemps.
On pourrait sauver le film si esthétiquement c'était beau. Sophia Coppola ou dans un autre registre Claire Denis racontent pas grand chose, mais c'est très beau. Mais là, non, c'est caméra tremblé image bruité grise dégueulasse en veux-tu en voilà. De temps en temps, la réalisatrice essaie de faire un beau plan de motos qui roulent la nuit, mais elle oublie que la nuit il fait noir, et donc les scènes nocturnes rappellent un peu celles de jaguar force (genre y a une scène où on voit juste le dos de Léa Seydoux, et tout autour, on distingue rien).
Bref, ça aurait pu être bien si la réalisatrice avait bossé son histoire et sa mise en scène, mais en l'état c'est quand même bien nul.
A noter que les inrocks ont dit de ce film qu'il était "la rencontre entre Pialat et Carpenter" (genre y a des motos et du synthé, et y a des gens qui s'engueulent à un moment), avec un "très fort désir de cinéma". On dirait une parodie de critique.
A noter aussi que la musique a été composée par Rob qui a fait des disques aux pochettes douteuses, et a donné des coups de main à Daft Punk et Phoenix.
A noter enfin, que c'est le projet de fin d'étude de la Femis de la réalisatrice, et qu'elle a bénéficié pour le scénario des conseils de Lodge Kerrigan : dommage que celui-ci fasse des films avant tout marquants pour leur aspect visuel.