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 Sujet du message: Hobo with a shotgun - Jason Eisener - 2011
MessagePublié: 17 Avr 2011 14:14 
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Nanar un jour, nanar toujours
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Inscrit le: 07 Avr 2007 0:13
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Les affiches qui font trembler Remirador

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A noter que tout ce que vous voyez dans les affiches est vraiment dans le film.


Le film est né d'un concours lié au grindhouse de Tarantino et Rodriguez, et on peut retrouver la fausse bande-annonce de ce film dans la version complète de ces films.

La voici : http://www.youtube.com/watch?v=1LlazPgxKrA ( à noter que de façon étonnante, tout ce qui est dans cette fausse bande-annonce se retrouve sous une autre forme dans le vrai film).

Comme elle a beaucoup plu, le réalisateur a eu des sous pour en faire un vrai film avec Rutger Hauer ! Le but, faire un film grindhouse, non pas ambiance seventies mais eighties (parce que c'est la mode), le tout filmé en technicolor, oui monsieur.

L'histoire :

Rutger Hauer est un hobo, et comme Charlie Winston, rien ne pourra l'arrêter. La ville
où le train le débarque pourrait aussi bien s'appeler Sin City. Elle est dominée par la famille Drake (un patriarche dans le genre Repo the genetic opera et ses deux films dignes héritiers des Chivers de Steak), qui y fait régner le vice et la terreur. Mais quand le hobo n'en peut plus de voir les jeunes filles en fleur se prostituer pour gagner leur vie, il décide de rendre la justice, une cartouche à la fois.

La vraie bande-annonce qui rend fou :

http://www.youtube.com/watch?v=ssHEAOrAdCU

Comme vous pouvez vous l'imaginer, le film est d'une subtilité folle. Un peu comme la Proie (mais en moins grand public), c'est un film qui se passe dans le monde des films, et n'entretient avec la réalité que des rapports très vagues. Les codes graphiques qui le régissent sont d'ailleurs tous liés à cette esthétique des films d'exploitation des années 80 que nous aimons ici à Nanarland. Le film s'adresse donc à un public très précis.

Une fois ceci accepté, la question est : le film atteint-il son objectif ? On lui a reproché d'être un film de la troma en light, un street trash sans steady-cam. Personnellement, j'ai beaucoup aimé ce film car

1 - il est esthétiquement très recherché. Le film suit un code de couleur très rigoureux, cherchant à n'en garder que deux ou trois dominant le plan tout entier :
exemples :


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Même si hélas le film n'échappe pas à la mode très actuelle du bleu contre orange :

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2 - La mise en scène est rythmée. Les scènes d'action sont bien construites, les cadres bien choisis, et il y a de bonnes idées. Le ton est relativement sérieux, voire franchement glauque par endroit : on s'amuse bien mais on s'étrangle aussi par moments.

3 - Les personnages sont pas mal, avec deux relations "filiales" opposées : Drake et ses fils, élevés dans le vice, qui cherchent à surpasser leur père, ce qui les conduira à leur perte, Le hobo et Abby, prostituée qu'il va protéger et en qui il voit une future institutrice, futur d'une ville qui ne demande qu'à renaître. On pense un peu au Dark Knight dans ce personnage de paria qui devient un symbole de courage pour une ville, avec beaucoup de sang en plus.

4 - Le film est rempli de scènes mémorables et il me semble assez originales
(le bus scolaire, la plaque d'égoût, "the plague" dans l'hôpital, l'armure finale d'Abby et ce qui arrive à son bras)


Petit bémol : les trucages, bien que jouissifs dans leur aspect ultra gore, sont parfois ultra cheaps aussi: on pense pas mal aux têtes explosées à base de boudins des films de Mattei. Heureusement, la mise en scène permet d'aller au-delà de ces défauts dus pour une part à l'hommage au genre (pas de sang en CGI, non monsieur), et au budget très réduit (même si le réalisateur en tire le maximum).

Conclusion : Hobo with a shotgun est une série B très efficace pour qui aime ce genre de films très particulier et l'esthétique qui va avec. Personnellement, j'ai passé un excellent moment, et je vous le conseille chaudement.

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"But you say : Oh, when love is gone, where does it go ? And where do we go ?" (Arcade Fire - Afterlife)

Je n'aime pas Scorsese (c'est la raison pour laquelle je n'ai jamais vu aucun de ses films). (Elessar - sujet Le loup de wall street)


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 Sujet du message: Re: Hobo with a shotgun - Jason Eisener - 2011
MessagePublié: 23 Avr 2011 8:20 
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Bon Pote de Godfrey Ho
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Inscrit le: 11 Oct 2003 15:07
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Localisation: Dans une bulle de confinement psychédélique
J'avais un peu peur de la bonne idée qui ne tienne pas sur la longueur ou d'un film qui souffre d'un budget par trop étriqué, mais que nenni, Hobo with a Shotgun est en fait une excellente série B. Réalisé avec goût et dans les règles de l'art grindhouse, avec une recherche esthétique payante car masquant le probable manque de moyens, voire parvenant à des plans superbes, ce hobo flick (ça existe comme genre ?) nous offre un Rutger Hauer totalement envoûtant dans son rôle de paumé en quête d'une vie perdue, marmonnant ses sentences religieuses et n'ayant d'autre choix que de se lancer dans un sanglant nettoyage urbain. Faut dire que les lieux sont particulièrement glauques, rassemblant le pire de la décadence urbaine et de la violence généralisée.
Le reste du casting n'est pas du niveau de son acteur principal (la jeune prostituée est limite) mais certains cabotinent juste ce qu'il faut (les deux frangins qui conservent une attitude détestables à souhait). Le film n'hésite pas à servir des scènes généreusement gores, parfois débiles (l'éclatage de tête à l'auto-tamponneuse ou les attaques au patin à glace), parfois sordides (le bus scolaire !). Et je suis tombé über fan de The Plague, une équipe de tueurs dont la survenue soudaine dans l'histoire est totalement démente, que ce soit dans leur look ou dans leurs petites manies (l'arrivée à l'hôpital est une séquence chef d'œuvre de jouissance).
Pour autant, Hobo with a Shotgun n'est pas un simple film Z décérébré. On ressent une véritable sincérité dans le traitement de cet univers qui fait plaisir à voir, et mine de rien, la thématique de la violence dirigée en toute impunité contre les clodos n'est malheureusement pas une simple fiction. Une très bonne surprise donc.

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"On était si pauvres, que quand un cambrioleur s'est introduit chez nous, on l'a dévalisé."

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 Sujet du message: Re: Hobo with a shotgun - Jason Eisener - 2011
MessagePublié: 11 Mai 2011 7:10 
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Nanar un jour, nanar toujours
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Inscrit le: 01 Juin 2006 13:52
Messages: 2835
Localisation: Mulligan's steack-house.
Ben moi j'ai pas trop trop accroché... j'ai beaucoup aimé la musique, qui nous ramène tout droit dans les années 70/80, Rutger Hauer qui même tout vieux garde la classe, et le duo magique The Plague qui fait basculer le film dans le fantastique, ou le post-apo italien, au choix.

Par contre, l'ensemble du casting fait un peu peine à voir, Drake et ses fistons en tête, ils auraient peut-être gagné en dangerosité en cabotinant moins comme des malades. L'abus de filtres de couleur m'a fait mal aux yeux, on se croirait dans Knights.
En gros ça confine plus à un exercice de style de bisseux qu'à un vrai film, et c'est le plus gros défaut que j'y ai trouvé.

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 Sujet du message: Re: Hobo with a shotgun - Jason Eisener - 2011
MessagePublié: 11 Mai 2011 11:33 
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Nanar un jour, nanar toujours
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Inscrit le: 07 Avr 2007 0:13
Messages: 3337
Tu mollis, Sbel.

:-D


Je kiffe à mort les frangins chivers qui pètent des gueules au patin à glace.

Et le bus scolaire, c'est :shock: (dans ses deux apparitions).

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