Pendant un an ils se sont vus et ils se sont filmés. Le cinéaste et le comédien, le président et son 1er ministre, Alain Cavalier et Vincent Lindon. Dans "Pater", vous les verrez à la fois dans la vie et dans une fiction qu’ils ont inventée ensemble.Bande-annonce >
http://www.youtube.com/watch?v=zdl5h4lIr_ML'OVNI par un duo Cavalier/Lindon applaudi à Cannes.
Et bien je ne sais pas trop quoi en penser. Il y a le côté jeu de rôles politique très intéressant. C'est très mis à l'aise, on commence avec Cavalier qui dit à Lindon "J'ai une idée: on va jouer au jeu du Président et du premier ministre." et hop ils jouent. Le film enchaîne les séquences politiques et réelles où soit ils sont dans leurs rôles ou eux-mêmes (facilement reconnaissable des fois grâce au tic de Lindon) et ça donne des débats sur la politique, des débats sur la France et sa situation. Et petit à petit, alors qu'on ne sait plus trop s'ils jouent ou non, on sent les vraies personnes croire pour de vraies à leurs idées et les argumenter diablement avec un faux gouvernement pour un faux peuple. Ce côté confus qui donne de réelles idées et où les deux jouent beaucoup, plus ou moins sérieusement, à soigner leurs images ou autres pour leurs personnages politiques est assez étonnant à voir. Mais ça doit être bien plus intéressant à jouer plutôt qu'à voir.
De l'autre le côté technique. Alors juste deux caméras, qu'une seule prise, mouais. Je ne sais pas si ça se veut sans effet pour laisser seul le jeu de rôles. Si c'est ça, c'est plutôt raté, parce que c'est quand même bien tape à l'oeil *t'as vu, on fait un truc que personne ne fait!*, une heure plus tard: *Alors ? T'as vu ? C'est incroyable! C'est ouf!*. La caméra à l'épaule, les contre-jours moches laissés volontairement, ce ne sera jamais du grand cinéma pour moi.
J'ai finalement penser à Quentin Dupieux (ouais je sais, aucun rapport) pour le côté NonFilm-FauxFilm (inclus une scène explicative que l'on voit deux fois) avec les comédiens et la technique sans sou, on fait le film avec deux personnes et demi (mais bon, Dupieux prouve que l'on peut faire un truc aussi impeccable et propre qu'un film avec beaucoup de sous. Ouais je sais, rien à voir mais le côté moche et pauvre volontaire m'a plutôt énervé et laissé croire à un sentiment de prétention).
Ce que je retiens surtout de ce film c'est que, bien ou pas, il donne envie de manger chez Vincent Lindon.