kornichon a écrit:
J'ai bien aimé ce film, même si je peux comprendre que certains n'aient pas aimé. C'est assez mou, et je partage l'avis de Kobal, par moments ça flirte avec l'ennui, mais ça reste quand même assez prenant, sous réserve à mon avis d'être réceptif au côté psychologique des personnages.
Avec un peu de recul, j'ai encore une poignée d'interrogations à propos de ce film.
SPOILER a écrit:
D'abord, la question qui me paraît essentielle : comme l'a déjà souligné Kobal, peut-on considérer la fin comme optimiste ?
Le fait de voir une vraie famille, composée d'un père, d'une mère et de deux enfants, c'est rassurant. Mais il y a quand même quelque chose de louche. Quand la mère s'adresse au petit garçon, elle reconnait qu'ils l'ont suivi depuis un bon bout de temps. Seulement pourquoi n'ont-ils jamais cherché à entrer en contact avec lui et son père ? Etait-ce la présence du père et sa grande méfiance qui les en aurait empêché ? Pas sûr du tout.
Du coup, à la fin quand la mère dit au garçon "Je suis contente de te voir", on peut se demander si c'est parce qu'elle a envie de le materner ou... de le manger !?
Ensuite, d'autres questions, pas indispensables pour la compréhension du film, mais qui m'intéresseraient quand même.
La relation entre le père et la mère, étrangement elle ne transmet pas beaucoup d'émotion. La mère est curieusement résignée, on peut se demander pourquoi elle est si déterminée dans son intention de ne pas survivre. OK, c'est la merde totale, il n'y a quasiment aucun espoir, mais quand on n'est pas seul, auprès de son enfant et de son compagnon, elle devrait pouvoir trouver la force nécessaire. A moins qu'elle ne soit pas beaucoup attachée à eux ?
La profession du père, avant la catastrophe. C'est un détail mais c'est intriguant. Au début du film, il démontre sa connaissance de l'anatomie humaine (au point qu'on lui demande s'il a été docteur) et par la suite, il démontre surtout qu'il est un excellent tireur. Il est amené à faire feu 2 fois dans le film et à chaque fois, malgré des conditions difficiles, il fait preuve d'une dextérité, d'une rapidité et d'un sang-froid incroyables.
Et une dernière question, un peu plus anecdotique. Au tout début, lors du premier flashback, celui du moment de la catastrophe, pourquoi le père allume les robinets d'eau ?
Peut-être que ces questions ont leurs réponses dans le bouquin ?
Alors quelques spoilers bouquins :
Citer:
Le livre se termine bel et bien par le fils étant recueilli par une famille, mais rencontre d'abord l'homme seul, pas sa famille. L'homme n'évoque a aucun moment qu'il les ait suivi. Il est fort possible qu'il appartienne d'ailleurs à une plus grande colonie de gens qui résiderait dans le village où ils ont été attaqué à coup d'arc et de flèche. Ce qu'il dit par contre c'est qu'ils ont hésité à aller le chercher lui et son père.
Un avant dernier paragraphe évoque vaguement le fait d'être accueilli par une femme un brin religieuse qu'il lui dit qu'elle est contente de le voir. L'enfant qu'ils avaient croisés plus tôt dans le bouquin n'est jamais revu. Et ces derniers passages peuvent également être l'imagination du père mourant, qui espère le meilleur pour son fils après sa mort. Ensuite, il y a le paragraphe que j'ai posté à la page précédente. FIN.
Et c'est quand même plus évasif, plus incertain, et donc plus sombre pour moi.
Citer:
En ce qui concerne d'autre détail :
La mère n'est quasiment pas vu, à part dans des rêves et une réminiscence où il évoque son suicide dans le livre. Elle le fait de manière rude, comme il l'explique, pour éviter qu'il y ait un attachement. C'est là sa dernière marque d'affection.
Les réserves d'eaux ne sont plus utilisables, parce qu'il n'y a plus personne pour la traiter. Dans le livre, le père et son fils passent un bout de temps à filtrer de l'eau de source pour en extraire les cendres.