Vu hier, étant donné qu'on veut me traîner voir le 2 dans la semaine.
Franchement, c'était bien mauvais. Je sais pas si le fait que j'avais quinze mille autres trucs en tête durant le visionnage a joué mais j'ai vraiment pas réussi à rentrer dans l'histoire, et j'ai même passé les deux premiers tiers du film à penser qu'il devait s'agir d'une version longue pour fan hardcore tellement c'est LOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOONG et CHIAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAANT. J'ai pourtant tout essayé pour m'intégrer au film (isolement acoustique total, obscurité complète genre salle de ciné, passage au bout de dix minutes de la VF à la VOST croyant que le problème venait de là, mais même pas...)
De la même réalisatrice, j'avais déjà vu Thirteen qui, sans être honteux, ne tenait pas la comparaison cinq minutes niveau "l'adolescence c'est trop dur, on est obligés de se conformer sinon on MEURT ! ! !" avec les films de Larry Clark... Qu'ils aient voulu donner une touche réaliste et mettre en scène le malaise adolescent dans un film grand public, c'est honorable, mais là...
On ne sait vraiment rien de la fille, à part qu'elle arrive dans un nouveau lycée. Difficulté de s'intégrer, rejet de sa différence? Non, non, elle va tout de suite se faire accepter et s'intégrer et très vite, le film bascule dans cette histoire d'amour intéressante sur le papier (je lirais bien les bouquins) mais qui sombre dans le fantasme pour midinette style "je suis la mode, je fais tout comme mes stars préférées, les parents t'façons c'est tous des connards, les garçons c'est tous des porcs et ceux qui matent pas mon décolleté et font pas d'allusions salaces à tout bout de champs, moi j'dis qu'y sont pédés mais un jour viendra un garçon qui verra à quel point je suis mystérieuse, profonde et exceptionnelle. En attendant ce jouuuur, je m'ennuie quelque fois, alors je vais au bourg voir si y a pas Brandon qu'est trop mignon avec son petit duvet de moustache et qu'a déjà une mobylette ce qui est une preuve de maturité..."
Mais là, putain... Une succession d'effet de montage clipesques clichetonneux à souhait, aucune mise en scène (là tu marches, jusque là, puis tu te retournes et tu dis ta réplique), une tendance au non-jeu qui se veut réaliste mais juste chiante à mourir, aucun sens de l'action et PUTAIN, c'est quoi cette musique placée en fond sonore et donc presque inaudible même pendant les scènes d'action? J'ai même pas reconnu Muse dans la scène de base ball. (j'ai même pas compris pourquoi ils doivent jouer juste avant l'orage)
Et ces cadrages durant les scènes romantiques, visiblement filmées par un cadreur adepte du cinéma vérité? Trop lents pour donner du rythme mais trop rapides et coupés trop tard pour donner la moindre magie à la scène. Et puis ça balance dans tous les sens, ça n'en finit pas. Comme la loi du quatrième mur au théâtre, le rôle du cadreur au cinéma est, la plupart du temps, de faire oublier son existence, de faire en sorte que le spectateur ne pense pas une seconde à la caméra et à ceux qui opèrent derrière. Ici, c'est raté au point qu'on jurerai que le film a été tourné au camescope HD.
Passons au casting. Pendant les trois quarts du film, le beau héros ténébreux est totalement amorphe, surmaquillé au point où j'irais jusque parler de tartinage, le truc rebutant au possible (reflets vert, impression de croûtes de gel dans les cheveux). Et la fille, LA FILLE, PUTAIN ! Un charisme de moule avariée, un regard de junkie prenant sa première dose après un sevrage d'un mois, une tendance horripilante à respirer fort tous les trois mots et à conclure ses phrases par de brefs soupirs mi buccaux mi-nasaux (mais t'as pas compris, c'est pour faire réaliste). Bon, à la fin, on comprend qu'elle a dû être engagée pour sa capacité à jouer la transe et la douleur mais pour le reste, c'est clairement l'erreur de casting de la décennie.
A sauver, un bon casting secondaire mais le fait que je n'ai réalisé que l'envoûtante Sarah Clarke (Nina Myers dans 24) jouait la mère de la donzelle que pendant le générique de fin (autre passage clipesque raté où la musique ne colle absolument pas aux images) n'est pas non plus flatteur pour la responsable de cette chose...
En attendant, j'irais quand même voir le 2, apparemment moins gnan-gnan en espérant que ce film là me donne la clef nécessaire à l'immersion dans ce type de film...
Voilà, maintenant, je vais imprimer cette critique et la distribuer à la sortie du collège le plus proche afin de me faire traiter de vieux con frustré qui ne comprend rien aux jeunes et à l'amour...
Cadeau bonus : le film résumé en une image
(tirée de
http://www.failblog.org)