Je suis en train de lire le bouquin croisé MH vs BHL.
Il conforte mes a priori sur ces deux écrivains. Ils sont ce que nous voulons d'eux. L'un dirait une pute travailleuse (cf le poste sur ferre brel brassens, l'ordre des chanteurs est volontaire) et l'autre un grand guignol citoyen. Ce qui me fait ch..., c'est qu'il est stylistiquement plus facile d'écrire comme BHL.
En faisant abstraction de (faisant fi de dirait BHL, oubliant dirait MH) ces déformations du métier, le livre ne tombe pas des mains, même si le seul moyen d'accorder un intérêt à BHL, c'est de mettre ses lunettes visio-nanar. La confrontation entre les deux fait mouche. En trois mots, l'un évoque plus que ce que l'autre décrit à grand coup de café flore, de Sartre comprenait l'imposture, d'images à la Bruel ("devant la glace, je suis dégueux mais pas dégueulasse", c'est beau comme l'adolescence)...
Le livre, vendu comme un "je me révèle grâce à vous mon cher ami", est sournoisement une lutte entre deux nombrils, deux vides en somme. Mieux vaut être nihiliste ou aquoiboniste pour ne pas sentir les coups. L'un des deux l'a compris quand l'autre essaie encore de ne pas prendre les coups. Toutefois, BHL réussit plus souvent à amener MH sur son terrain que l'inverse, avantage certain ?
On pourrait mettre en parallèle ce texte avec "La solitude des champs de coton" de Koltès. Cela ne m'étonnerait pas que des extraits finissent sur les planches. Nous ne sommes plus à cela près.
Pour tout poète (au sens désacralisé du mot comme l'indique souvent l'onomatopée), l'imposture est une posture, et stable de surcroît.
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