L’exploration d’un lourd secret de famille et l’histoire d’une passion, à travers le voyage intérieur de François, un enfant solitaire qui s’invente un frère et imagine le passé de ses parents. Le jour de ses quinze ans, une amie de la famille révèle au jeune François une vérité bouleversante, mais qui lui permet enfin de se construire.
C'est une saga familiale, l'histoire d'une famille juive française que l'on suit des années 30 jusque dans les années 80… L'histoire d'un secret de famille, de passions très fortes, et d'adultère, sur fond de Shoah et de persécution nazie…"
Claude Miller.
Pas une claque mais une sympathique petite réussite ce film. Claude Miller est un vrai doux et l'adaptation du roman autobiographique de Philippe Grimbert, dont le noeud de l'histoire se déroule durant l'occupation, est une oeuvre plus personnelle qu'on ne peut a priori le penser. Né en 1942, le cinéaste ,dont la famille est juive, a lui aussi vécu cette sombre période et il est juste de penser à la vision du film qu'il s'identifie complètement au Grimbert du film, enfant chétif voisin de celui de
La classe de neige.
Miller prend son sujet à coeur et soigne sa reconstitution. Tout sonne juste. L'équilibre entre petite et grande histoire passe comme un timbre à la poste. Et pourtant, c'était loin d'être gagné tellement cette histoire d'adultère sous l'occupation, pourtant réelle, pourrait être incroyablement casse-gueule et sentir le toc. Mais voilà la rigueur apportée par le cinéaste, sa construction dramatique en trois temps et le brio de son casting 4 étoiles (Julie Depardieu est magnifique) nous y font croire et emportent définitivement le morceau.
Claude Miller, même si il n'élude pas le sujet, ne s'attarde pas sur l'Histoire avec un grand H et préfère en toute modestie de se concentrer à hauteur d'homme sur une simple histoire d'amour. Choix ô combien respectable. Son regard sensible sur ses petites gens et sa grande pudeur aboutissent à une puissance émotionnelle à souligner, car rare dans le cinéma populaire français. Et c'est dans un épilogue tendre et ironique, que son mélo devient une bouleversante tragédie et un passionnant travail sur le devoir de mémoire.
Sinon, j'ai sorti mon mouchoir à la fin
