
Un idiot se promène en montagne quand un gros rocher lui tombe sur le bras dans un ravin et comme on n'a jamais Durandal sur soi au moment où on en a besoin du coup il reste coincé.
Même si en toute justice Boyle ne pouvait pas s'en douter la comparaison avec
Buried de Rodrigo Pizarre est presque obligatoire (situation de base à peu près identique, batterie du gadget électronique qui se vide peu à peu, message enregistré aux proches, etc.) or cette comparaison n'est pas vraiment favorable à
127 hours sur plusieurs points.
D'abord le traitement est beaucoup moins épuré.
Buried profitait de ce que le thème s'y prête parfaitement pour imposer une unicité de lieu, de temps, d'action et (presque) d'acteur à couper le squeele, n'avait pas de musique et peu de trucages visibles, disposait d'un budget relativement modeste. Or dans
127 hours c'est tout le contraire, une série de flashbacks et flashforwards nous montrent toute la vie du héros, sans forcément nous en dire beaucoup plus que les dialogues de
Buried, les effets spéciaux sont nombreux et tape-à-l'œil, la musique beugle et l'argent ruisselle de l'écran envahi par des hordes d'acteurs. On peut trouver cela moins audacieux.
Ensuite le personnage principal est beaucoup moins sympathique, le début le présente clairement comme égoïste, vaniteux et pathologiquement dépendant de ses babioles technologiques, la situation où il se trouve est entièrement de sa faute, difficile donc de vraiment le plaindre. Son passage sous le rocher est supposé le changer ([spoiler]
il ira même jusqu'à remercier le caillou[/spoiler]) mais rien ne le montre vraiment, [re-spoilers et beaucoup en plus]
il reste accroché à sa camelote électronique, il continue à faire le kéké en montagne et le générique final montrant son retour à la civilisation fait explicitement écho au début ; notez d'ailleurs que dans la scène quasi-finale qui le montre nager certains plans le montrent avec une seule main, d'autres avec deux. Erreur ou façon d'avouer qu'en fait, rien n'a changé ?[/spoilers].
Et puis, évidemment, il est annoncé dès le début que tout finira "bien", en tout cas que le héros s'en sortira avec une bonne leçon pour écrire son autobiographie, donc que tout cela n'est qu'un mauvais moment à passer.
Sinon j'ai bien aimé, surtout la scène où [spoiler]
il fait semblant de passer à la télévision[spoiler].