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Je sors de l'avant-première, et un seul mot :
Moi qui m'attendait à trouver en Benoît Delépine un joyeux potache (il reste, après tout, le type qu'a enculé un mouton à la télé) j'ai été surpris de voir au contraire un artiste passionné d'une grande sensibilité, et surtout premier degré à fond ; le même commentaire s'applique au film (je n'ai vu ni Aaltra, ni Avida, ni Louise-Michel, ce qui m'a vallu d'être sifflé par le public, mais je les encule)

C'est une réflexion sur le poids du passé, quelque chose d'assez sérieux donc, mais chez le public de Strip-Tease : France-de-très-en-bas parfois à la limite de la débilité profonde, mais le tout toujours traité (dans la trame de fond du moins) avec le premier degré le plus total.

Le film est quand même drôle, mais l'humour est plus présent par saynètes : Un magnifique face-à-face entre Depardieu, équarrisseur de porcs à la retraite, et Gustave (de) Kervern, vendeur de jambon à Super U. Siné (dont je ne suis personnellement pas plus fan que ça) a également une scène d'anthologie (très Francis Kuntz dans l'esprit) où il en met plein la gueule au pauvre Gérard, amenée à devenir un classique pour qui aime les punchlines usées jusqu'à la corde.

Au final, donc, je résumerais le fond par "Et si La Soucoupe et le perroquet était une tragédie ?"
(ce n'est pas une critique, car -preuve du talent des deux Grolandais- ça marche complètement, le film fait rire mais il met aussi le moral en berne et pas qu'un peu)

Sur la forme, c'est anticonformiste aussi. C'est du Super-16 TRES moche ("Tu vois, c'est les pellicules des années 70 qu'on utilisait pour les actus télé" explique Michael Kael lui-même) avec des passages en Super-8 qui sont à vomir au niveau qualité d'image.
Les acteurs sont ENORMES, la trinité Depardieu (et sa perruque de Sammy Hagar)-Adjani (magnifique; et elle a gommé toute ressemblance physique avec Steven Seagal depuis La Journée de la jupe))-Moreau est géniale, niveau complicité et jeu génial.

En bref, un OVNI français qui VA se planter parce qu'il n'a pas sa place dans le paysage cinématographique actuelle, mais un OVNI qu'il faut le voir pour le croire.

Pour ce que mon avis vaut, ALLEZ-Y.

(il y a une scène de sexe gay avec Depardieu)

Le seul film du duo Delépine et Kervern que j'ai vu était Aaltra et j'avais bien aimé (mais si le film est un véritable OVNI).
En attendant je suis impatient de voir ce Mammuth et la prestation de Depardieu dans le film.

C'est une nouvelle adaptation live de Nicky Larson : Mammmuuuuth, je me suis pris une bulettte !

@ Dr House : et encore, t'as pas vu Avida, parce qu'en matière d'OFNI, le film se pose là. C'est presque du ciné expérimental.

Quant à ce Mammouth, ça m'a l'air très bien, d'autant que mon ciné de quartier (déclaré territoire grolandais par Salengro lui-même) le diffuse.

Le seul film que j'ai vu de ce duo de réals est Louise Michel qui est la comédie qui m'a le plus marrer de la décennie, alors Je veux!

Je ne connais pas les films de ces deux réalisateurs, mais le pitch me donne sacrément envie. En voyant Depardieu sur l'affiche, j'ai quand même halluciné

Ca sort aujourd'hui !

Et je peux pas le voir car je suis sur Annemasse.

Mais dès que je rentre sur Le Mans je vais le voir

Bon, au lieu de parler en smiley, je vous invite à lire l'interview de Delépine ici :

http://www.bakchich.info/Mammuth-enorme-et-gracieux,10588.html

Où on apprend que le film s'est tourné pour 1 million d'euros. C'est fou, non ?

Il passe dans 2 semaines chez moi

C'est pas plutôt la moitié du budget ?

Sinon moi il passe pas trop loin (youpiiiiii) mais j'attends lundi prochain avant d'avoir mes réducs (pas youpiiiiiii)

Avis mitigé ici. Pas vu un seul film de ces deux-là avant donc j'ai que Groland comme point de référence. Du coup je m'attendais pas exactement à ça. Je dirais que Mammuth c'est :

- Un tiers de moments bien pensés, de bonnes idées -le 16mm : je préfère au DV et ça renforce bien le côté crade du personnage, et de véritables émotions.
- Un tiers de saynètes qui risquent de fonctionner moins bien à la revoyure (surtout les scènes sur la plage, avec l'autre prospecteur qui sorte un peu d'on sait pas où).
- Un tiers d'éléments qui menace de transformer le film en un machin d'Harmony Korine (spécifiquement, la nièce et le cousin de Mammuth).

J'aime suffisamment les bons moments pour avoir envie de voir les films précédents de Kervern & Délépine. Mais pour quelque chose que j'anticipais autant, je suis un poil déçu.

Clair que la nièce est pas toujours facile à supporter... Le pire a été la conférence avec Delépine après le film où il a expliqué que la fille est tout le temps comme ça dans la vraie vie, et que Kervern et lui l'ont rencontrée sur une plage en train de réciter des poèmes à un public imaginaire.
Ca.... soulève des questions, disons.

Si vous parlez de qui je pense, un ami a mangé avec l'équipe du film et m'a dit qu'une des actrices est aussi tarée que son personnage que c'en est impressionnant.

Et ça expliquerait pourquoi l'actrice et le personnage ont le même nom. Si c'est bien le cas considéré mon squeele coupé, tant j'étais persuadé que c'était un personnage.

(Elle a quand même une bonne réplique dans la scène de l'entretien d'embauche qui est parfaite pour rompre une conversation ennuyeuse)

Je l'ai vu hier soir, et j'avance un peu en territoire conquis dans ce cinéma-là, qui ne cache rien de ses influences kaurismakiennes là où on attendrait davantage un mini-festival grolandais. C'est la principale force de cette oeuvre en construction depuis quatre films : Kervern et Délépine ne font pas partie de cette tradition Canal+ qui se paie une récréation sur le grand écran. Il s'agirait plutôt d'un projet parallèle, même si l'aspect succession de sketches est encore assez présent.

Ce qui n'a pas empêché Mammuth de me surprendre. Parce que je m'étais fait tellement mal aux abdos devant Louise-Michel que je m'attendais à remettre le couvert en espérant ne rien me froisser, et que c'est une sorte de sérénité qui envahit le film. Parce que Depardieu, tellement patrimonialisé que je ne pouvais plus le voir à une époque prouve que passé 60 ans, on peut provoquer une magnifique collision avec un univers qui s'échafaude sur l'anti-formatage.

Mammuth, c'est du road-movie sur départementale, des rencontres qui n'apportent strictement rien mais qu'on oublie pas, des chutes de rythme en forme de pied-de-nez. Ca purge le cerveau de tout le bombardement télé-radio quotidien, pour ceux qui comme moi n'ont pas le réflexe d'éteindre le poste à temps.

Mouif, super musique, depardieu est très bon.
Miss Ming est tellement fausse que ça m'a gêné? la scene avec albert delpy, j'ai pas compris l'intérêt et ça m'a saoulé. Mais des moments de grace m'ont fait aimer ce film.

J'ai le sentiment que le temps va me faire adorer ce film...

Ouais sentiments curieux, mais c est un film qui reste...

J'en sors, et j'en suis tout satisfait. Depardieu est vraiment énaurme (dans tous les sens du termes, bien entendu), avec une carrure en totale adéquations à son surnom. Il est néanmoins fort bien secondé par les habitués des œuvres grolandaises, Yolande Moreau est géniale dans son dialogue en bagnole, ça fait toujours du bien de voir Poelvorde bien dirigé, même pour 3 minutes, sans compter les séquences Bouli Laners, Philippe Nahon, Gustave de Kervern, Siné et autres. Quant à Adjani, elle est assez flippante.

Mammuth est peut-être le film de Delépine & Kervern le plus abouti, un équilibre très bien trouvé entre humour absurdo-débile grand public à la Louise-Michel et cinéma expérimento-social à la Aaltra/Avida, avec une véritable cohérence qui supporte très bien les digressions propices à un sketch ou une idée (comme les retrouvailles entre cousins par exemple ).

[Quelques spoilers]La thématique du deuil me semble ainsi particulièrement bien menée, surgissant chez cet homme brutalement mis à la retraite alors qu'il a rempli sa vie de ses activités professionnelles successives, et qui doit partir sur les traces de son passé afin de s'y confronter et de l'incorporer. Franchir le seuil de cette étape de vie pour mieux investir sa nouvelle condition. C'est d'ailleurs grâce à sa famille perdue qu'il reprend pied et renforce même son lien familiale actuel.
Et comme pour prolonger leur thématique, ce travail de deuil survient en parallèle de la résurgence d'un deuil non-fait d'une première relation amoureuse, celui d'Adjani. Deuils dont la résolution s'intrique mutuellement.[End of spoilers]

Concernant le cas Miss Ming, je confirme que selon un ami qui a diné avec elle (et l'équipe du film), elle ne joue pas son personnage. Elle est naturellement comme ça. Quant à savoir pourquoi...

Et je veux visiter le jardin d'art barré d'Angoulême !

Les interviews défilent pas mal, apparemment Miss Ming est atteinte d'autisme, son handicap est reconnu, elle vit en couple avec un enfant.

Le fait que ce soit elle qui joue la tueuse en fin de vie dans Louise-Michel m'avait complètement échappé...

J'apporte une précision suite à nouvelle conversation avec mon fameux indic' : Miss Ming est bien super barrée, mais elle n'a pas un phrasé d'attardé comme dans le film. Il y a donc bien une part de composition. Et mon ami n'a pas mangé avec l'équipe, il a pris l'apéro (les gens auront naturellement corrigé d'eux-mêmes ).

Miss Ming est atteinte d'autisme! Elle m'a profondément marqué dans Louise Michel, franchement c'est le meilleur second rôle rien que par sa présence je ne savais pas qu'elle avait un handicap

Anna Mouglalis

Sinon je reste un peu sur ma faim, la partie plus émotionnelle est pas assez développée et tourne en rond.
Pour ce qui est de la comédie, je me suis bien marré! Toujours en plans fixes comme Kervern et Délépine savent si bien faire.