Très bon film. Ce dernier impressionne avant tout par une direction d'acteurs époustouflante. Hormis Anthony Delon, tous sont justes. Alors pour moi, l'article du Monde est complètement à côté de la plaque :
- "L'accumulation de scènes sordides", comme dit dans cet article du Monde, c'est justement une plongée axphyxiante dans un microcosme qu'on ne connait finalement pas si bien que ça.
- "on est heureux de revoir la lumière du jour, en espérant qu'elle servira d'antidote à ce mélange de narcissisme et de voyeurisme." Ben oui, on est heureux parce que du haut de ses 2 heures, le film est riche, éprouvant, nourrissant, convoquent moults sentiments (parfois contradictoires), et donc, on en sort rempli. Bon Maïwenn se filme, sa famille avec en passant. Et alors ?
- "S'il y a quelque chose d'honnête dans Polisse, c'est l'affiche du film".
Voilà, ça c'est dégueulasse. c'est du pur procès d'intention avec un scribouillard qui derrière sous-entend dès sa première phrase que tout le reste du film est malhonnête. Pourquoi Maïwenn n'aurait pas le droit de livrer sa peinture interprétation de la chose ? Non, parce que quand je regarde les critiques du même journal à propos de certains films d'Olivier Marschall (et là oui, c'est déjà plus gênant) qui est encensé pour son réalisme alors que 90% de l'action vue dans ses films vient d'autres films en le faisant passer pour du vécu. ça oui, c'est malhonnête, tout comme le point de vue défendu par ce journaliste qui, il est clair, en a après la réalisatrice. Y a juste à fréquenter ce milieu pour voir que ce papier tient du règlement de comptes avant tout.
- "de purs clichés. Certains, les moins nombreux, sont admirables, comme la mère malienne qui veut abandonner son enfant afin qu'il dorme sous un toit. La plupart sont abjects : la sous-prolétaire qui masturbe son nourrisson par pure bêtise, l'adolescente qui suce les garçons pour récupérer son téléphone parce que "c'est un beau portable", le bourgeois incestueux qui invoque le désir enfantin pour se justifier et le policier gradé qui défend ce dernier, sans doute par solidarité de classe."
Et bien oui, monsieur LE Monde, les clichés font aussi partie de la vie. Je ne vois pas pour quelle raison, on devrait les ôter d'un film sous prétexte que ce sont des situations extrêmes. C'est AUSSI le quotidien de la brigade des moeurs, hein !
- "On l'a déjà dit, ces épisodes ne sont que des anecdotes destinées à donner du piquant à la vie quotidienne des personnages. Le vrai enjeu n'est pas de savoir comment vivront les petits Roms qui ont été soustraits à leurs parents (de toute façon la séquence s'achève bien avant que ces enfants arrivent au foyer où les conduisent les policiers)"
Ces épisodes sont là pour offrir une peinture du quotidien d'une équipe de la brigade des moeurs. Montrer le parcours des roms en dehors du contexte de cette brigade n'a aucun sens. Ce n'est pas le sujet du film du tout !
Alors pour le reste, je peux comprendre qu'on s'interroge sur le propos de la réalisatrice et de la scénariste, qu'on puisse dire que, à l'instar d'une "Journée de la jupe" ou d'un "Entre les murs", ce qui est montré va l'encontre du propos initial et pourrait à la fois donner du leste au partisans d'une police musclée, de l'autre, les gens de droite vont trouver les ratés, les propos borderline, tout ça too much. Le fait est que c'est juste. Je ne dis pas que c'est la vérité, mais il est rare dans un tel film chez nous, avec autant d'acteurs de talent, qu'on parvienne à une telle harmonie et osmose. L'équipe de copains énoncée par Le Monde n'a aucun sens. Y a qu'à voir les rapports houleux qui ont court dans le film et que bien entendu, le journaliste a omis de citer.
Un film qui m'a bluffée ! (j'aurais accepté un avis différent si je n'avais pas trouvé celui-ci si complaisant et malhonnête. Dire que cette presse est tarifée et le type payé pour écrire de telles âneries haineuses me dépasse !)
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