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Bande-annonce :
http://www.youtube.com/watch?v=fQbuTmMngLY

A l'arrivée de Nixon, J. Edgar Hoover dresse un bilan de son action et dicte ses mémoires à un jeune du FBI. Une action qui l'a amené de simple employé du ministère de la justice au début des années 20 à l'un des hommes les plus puissants des Etats-Unis.


Mon avis :

Pas facile de raconter l'histoire d'un personnage très important et très controversé de l'histoire récente des Etats-Unis. Le biais choisi par le scénariste Dustin Lance Black (par ailleurs scénariste de Milk, et très concerné par les sujets liés à l'homosexualité) est plutôt celui de l'histoire intime : Hoover et sa mère très dominante, Hoover et son amitié avec sa secrétaire, et surtout l'histoire d'amitié / amour avec Clyde Tolson, qui l'épaulera au sommet du FBI jusqu'à sa mort.

Dit comme ça, pourquoi pas, mais ça n'a pas non plus trop l'air d'intéresser Eastwood, qui filme le tout de manière assez routinière. Pas de scène très forte (une jolie scène de cassage d'oeuf à la coque, à la limite), pas de direction entièrement assumée (on assiste globalement à un biopic assez classique : ascension, affaires importantes, remises en causes...), et en plus un Armie Hammer (qui jouait les jumeaux Winkelvoss dans Social network) handicapé par un maquillage douteux (on dirait le masque du tueur d'Halloween).

Bref, pas honteux, mais loin d'être fascinant. Un véritable gâchis quand on pense au potentiel de ce personnage si complexe.

Et...Leonardo quoi.

Yep, Léonardo qui continue à bien manger au catering. Bon, là, c'est pour le personnage, donc c'est noble.

Vu cet après-midi et je reste mitigé.
D'un côté le personnage de Hoover est plutôt bien développé: héros ou connard, finalement Eastwood ne tranche jamais et ce film parvient à éviter les deux écueils que sont le panégyrique et le portrait à charge (et çà j'aime bien). De l'autre côté, j'ai l'impression que le film ne va pas au cœur des choses: à force de vouloir aborder tous les sujets, il n'en aborde réellement aucun en profondeur et on a souvent l'impression de voir les évènements s'enchaîner sans réellement savoir pourquoi, si on ne le savait pas déjà.

Donc, en gros c'est pas mauvais mais il faut quand même connaître un peu l'Histoire de cette époque pour l'apprécier pleinement.

A éviter sans le moindre remord.

La première partie passe encore, même si on s'aperçoit rapidement qu'on n'est pas en face de ce qui restera comme une grande oeuvre de référence dans la filmo d'Eastwood. Quoique légèrement classiciste sur les bords et laissant finalement un peu sur sa faim, le cadre d'une Amérique d'entre-deux guerres en plein début de paranoïa anti-communiste est globalement réussi et nuancé comme il faut.

La seconde partie est par contre très décevante. Vers la mi-film, on passe à tout un développement niaseux et sans intérêt sur l'histoire d'amour refoulée d'Hoover avec son bras droit, sur fond de reproches maternels. Ca avait un vrai potentiel pour ajouter de l'ambiguïté dans la personnalité d'Hoover, mais Eastwood fait le mauvais choix de reléguer la carrière du personnage au second plan pour se vautrer sans retenue dans un sentimentalisme complètement stérile artistiquement. Pour l'Oscar, Leo attendra encore. Et pourtant il y avait clairement de quoi faire.

Ca me fait de la peine de le dire, mais après un ou deux films un peu mitigés par rapport à ce qu'il nous avait montré ces dernières années, il commencerait à être temps pour Eastwood de penser à lever le pied.