Des bons moments dans ce Woody Allen mais un rendu un peu inégal. Le concept de "film à sketches" implique de pouvoir passer d'une histoire à une autre sans justification mais il manque tout de même un peu de liant, disons que chaque récit n'a pas toujours le développement que l'on espérerait, on regrette que certaines idées se résume à quelques minutes alors qu'on aurait pu en faire un long-métrage à part entière. Et puis peut être qu'il aurait été plus simple de raconter une intrigue, puis après une autre... . Aucun rapport n'étant fait entre les différentes histoires, on aimerait pouvoir en suivre une, et la suivante, plutôt que de décrocher régulièrement vers autre chose, grippant un peu à chaque fois le rythme du film. Mais dans l'ensemble, on peut tout de même dire que l'on retrouve quelques bons dialogues et les situations absurdes que l'on attend.
Idem, même si toutes les intrigues ne se valent pas toutes, il n'y en a pas vraiment qui soient en dessous du lot. Ou à la rigueur celle avec Roberto Begnigni, critique évidente de la célébrité spontanée du quidam moyen, engendrée par une certaine télévision se nourrissant de vide, mais dont le traitement reste assez superficiel finalement. Le morceau le plus drôle est sans doute celui avec Woody Allen en personne, grand moment d'absurde avec son chanteur d'opéra d'un genre nouveau. L'espèce de vaudeville mettant en vedette un homme se rendant à Rome pour présenter sa femme à sa famille évolue aussi dans ce registre de comédie où tout peut se passer. L'idée de la femme qui se perd dans la ville n'aurait aucune cohérence dans un film plus sérieux, tout comme l'enchainements de quiproquos qui en découlera. Le tout est un peu facile finalement, mais reste assez efficace. Enfin, je remarque que Penelope Cruz a beau mettre en avant tout ses atouts, son sex-appeal reste en dessous de celui d'Ellen Page, du moins à mes yeux. Faut dire que la miss nous gratifie d'un monologue à rendre chèvre une assemblée de moines franciscains. Et sans doute un paquet d'hétéros et de lesbiennes. Jessie Eisenberg est aussi très bon dans cette partie, on s'identifie assez bien à son personnage de type rangé pris dans une histoire amoureuse foireuse. Alec Baldwin est aussi drôle dans un rôle de conscience omnisciente et un brin envahissante, bien que ça ne soit pas non plus tout à fait le cas en fait. Disons plutot que c'est Eisenberg qui est une projection de la jeunesse de Baldwin et que c'est sans doute ce dernier qui se remémore son passé. C'est peut être pour cela que c'est cette histoire que je préfère, vu qu'elle peut est sujet à différentes interprétations qui se chevauchent. On évolue dans différents registres et une plus grande gamme d'émotions.
En conclusion, même si l'ensemble est assez anecdotique comparé à la filmographie de son auteur et que l'on peut regretter une certaine paresse dans le sens où on aurait aimé voir ce qu'aurait pu donner chaque histoire sur un format plus long (j'avais entendu dire qu'Allen gardait dans une boite toutes ses idées de films et qu'avant de se lancer dans un tournage, il en piochait une au hasard. Je crois que là, quatre fiches sont tombées d'un coup mais ayant la flemme de ranger ou de choisir, il a décidé de faire un 4 en 1) on passe un moment sympathique à défaut d'être mémorable, c'est déjà bien.
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