Elle fait un peu Joker, cette affiche.
Sinister divise les critiques (celles de Mad Movies en fait) et je tendrais plutôt à rejoindre les avis favorables. L'aspect le plus intéressant du film est finalement le fonctionnement du père de famille qui s'obstine égoïstement à retrouver la gloire avec un nouveau livre choc, et par la même, déclenche le processus morbide qui aboutit à la perpétuation de la malédiction (et donc au malheur de ses proches). On sent d'ailleurs le réalisateur lui-même plus intéressé par cette thématique que par la composante horrifique qui se contente en grande partie des sentiers battus du genre : en effet, rien de très original dans la mécanique de l'effroi, beaucoup de jump scares qui reposent sur l'oubli systématique par le héros d'allumer la lumière quand il se promène avec une batte de base-ball dans sa maison, de nuit, à la recherche de l'auteur des bruits de pas et autres phénomènes étranges. Un effet qui finit par être répétitif et qui ne fait pas vraiment peur (sauf pour mon voisin de siège, le visage caché sous son manteau
).
Cela dit, les vidéos en 8 mm sont bien exploitées, effet de pellicule crado assurée qui renforce l'ambiance poisseuse des meurtres (la pendaison est bien fichue, mais j'ai une petite préférence pour
la courte scène de la tondeuse, qui m'a pris au dépourvu). Les séquences de terreur nocturne ne sont pas mal non plus, tout comme, dans un autre genre,
l'apparition fantomatique des enfants de Bughuul (chouette nom, soit dit au passage) qui donne à la scène une touche de surnaturelle presque poétique.
Un bon point également pour la musique, basique mais efficace, et pour le personnage de l'adjoint machin chose, dont les réflexions très terre-à-terre m'ont bien plu (il apporte une petite touche d'humour noir sympathique). Bon, n'attendez pas un scénario très complexe (la conclusion est grillable bien longtemps à l'avance), mais comme je le disais plus haut, ce n'est pas là l'élément le plus intéressant.
Au final, Sinister est un film qui mérite qu'on lui laisse sa chance, en étant bien conscient des limites de son procédé horrifique.