Bung a écrit:
Zord, tu oublies la possibilité de demander des prêts (à la création d'entreprise, prêt d'honneur, allègement des charges) et tu ne paies pas de salaire si tu n'as pas d'employé - même si il y a le prélèvement gérant, mais tu peux passer outre vu qu'il semble qu'il travaillait en parallèle, donc qu'il avait un salaire en dehors de son entreprise. Après c'est sûr qu'il y a diverses charges, mais elles auraient été compensées par un éventuel soutien du CNC et des structures associatives de sa ville/département/région.
J'entends bien. Le souci, c'est que les prêts restent des prêts (qu'il faudra bien rembourser que le film se fasse ou non, qu'il rembourse sa mise de départ ou non, qu'il fasse des bénéfices ou non), que les allégements de charge n'ont qu'une durée limitée et que le soutien financier de divers organismes publics n'est pas forcément acquis, surtout pour un premier film (qui se veut un polar hardboiled en plus, ce qui ne doit pas vraiment constituer le pain quotidien des financeurs culturels publics). Se lancer directement avec le statut entreprise, ça reste quand même assez casse-gueule, financièrement parlant. Et je doute énormément que ce statut permette de faire tourner bénévolement (ou au black) des acteurs, sans contrats de travail sous peine d'un sévère redressement pour travail dissimulé.
Bung a écrit:
Enfin, je ne vois pas ce que tu entends par "auto-entreprise". Tu parles de l'auto-entrepreneur ou de l'entreprise individuelle ?
Je parlais du régime d'auto-entrepreneur qui aligne le niveau de prélèvements obligatoires aux résultats effectifs de l'activité.
PerrosdelaRed a écrit:
J'ai simplement écrit mon ressenti et les tourmentes que j'ai pu rencontrer. Ce n'est pas un article enchanté mais ce qu'il faut retenir c'est qu'au final j'ai réussi là ou tout me conduisait à l'échec, mon film existe bel et bien. C'est plus un message d'espoir désabusé qu'une veritable critique en profondeur avec des chiffres et faits exacts du système en place. C'est simplement un témoignage en toute subjectivité.
Idem, je comprends parfaitement où tu voulais en venir, mais je persiste à être un peu gêné aux entournures par ton
"Je n’ai pas de boîte de production, je n’ai pas fait de grande école, je ne suis pas parisien" qui me semble un raccourci un peu facile, limite démago. Sans boîte de prod: pas de financement public, que tu sois né au pied de la Butte Montmartre ou à Bolbiquette-sur-Aude, que tu aies un chouette diplôme de la FEMIS ou pas. Et même si j'imagine bien que les réseaux culturels doivent énormément compter (en province comme à la capitale et peut-être même davantage en province qu'à la capitale d'ailleurs) pour obtenir le sésame qui t'ouvrira la porte de l'adjoint au maire ou du vice-président de département en charge des affaires culturelles, je pense que tu étais pleinement conscient qu'en te présentant à eux avec le scénario d'un polar pêchu intitulé "La justice des gros flingues" sous le bras, les chances que la réponse soit "non" avoisinait dangereusement les 100%. Ce n'est pas un secret que les aides publiques vont plutôt aux documentaires, aux fictions historiques ou aux films d'art et essai qu'aux actioners.
Mais comme tu le dis: au final, ce qui compte vraiment, c'est que tu sois malgré tout parvenu à faire ton film !