Une de mes dernières claques au cinéma ces temps-ci.
Franchement je ne vois pas toute cette (non-)comparaison avec Valhalla rising qui est apparu, surtout que ce n'est pour rien dire au final. Histoire de comparer avec un autre Mikkelsen, il m'a rappelé son personnage de Jagten. Un mec qu'on a injustement fait chier mais qui, en aucun cas, ne va se trahir ou changer d'idéologie.
Sauf que Michael Kohlhaas n'est pas un mec passif. Tu fais bobo au moindre de ces cheveux, il va chercher ses potes, vont cramer des châteaux et flinguent toute ta famille à l'arbalète pour te finir à l'épée lourde. Si Expendables se fait au moyen-âge, Kohlhaas en serait le leader.
Personnellement, j'allais surtout voir le film pour son esthétique. Et bordel j'ai pris un pied pas possible. Pour un amateur de randonnée, ce film pourrait être labellisé Guide du routard 2013. Depuis je meurs d'envie d'aller dans ces montagnes. Et ça transpire le charisme à tous les niveaux. Je n'ai pas vu plus beaux chevaux depuis Le sang des bêtes, le vent qui caresse l'herbe en jette en terme d'environnement et d'ambiance naturelle impossible à obtenir en numérique, je rêve d'habiter dans ces maisons en pierre qu'on voit et la barbe de Bruno Ganz est superbe. Le casting est d'ailleurs excellent, surtout Mads Mikkelsen qui s'améliore de film en film.
A le voir regarder un massacre en haut d'une montagne, on se dit que ça pourrait être le Conan parfait, l'un des rares acteurs capables de jouer un semi-dieu dans un film mythologique. Sa confrontation avec Denis est vraiment forte, mais finalement c'est l'une des scènes qui ne m'a pas trop intéressé. Toute cette théorie dite oralement me donne l'impression d'entendre des lycéens réciter leur dissertations (ce qu'on a constamment dans le documentaire Disneyland, mon vieux pays natal du même des Pallières, que j'ai énormément détesté) et me sort un instant du film. Je préfère largement la confrontation avec la princesse où tout passe entre les lignes et les regards, une intense rencontre.
Et ce jusqu'auboutisme dans son code d'honneur, j'avais l'impression que Kohlhaas était un samouraï et il m'a rappelé Tatsuya Nakadai dans Harakiri (autre prestation ultra-charismatique et barbu) dans sa révolte et sa solitude.
Et puis surtout c'est BEAU !