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Big Bad Wolves - Navot Papushado, Aharon Keshales, 2014
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Auteur:  Lawrence Woolsey [ 15 Juil 2014 16:58 ]
Sujet du message:  Big Bad Wolves - Navot Papushado, Aharon Keshales, 2014

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Citer:
Une série de meurtres d’une rare violence bouleverse la vie de trois hommes : le père de la dernière victime qui rêve de vengeance ; un policier en quête de justice qui n’hésitera pas à outrepasser la loi ; et le principal suspect – un professeur de théologie arrêté et remis en liberté suite aux excès de la police. Forcément, ça ne peut pas donner une enquête classique…


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Un film Quentin Tarantino approved, et il a tout à fait raison dans la mesure où... En fait non, j'ai du mal à voir ce qui a pu générer autant d'enthousiasme chez le cinéphage le plus médiatisé de la planète, qui plus est très souvent de bon conseil en matière de sorties ciné. Parce que si les vingt-trente premières minutes du film sont plutôt intéressantes, du générique au ralenti stylisé au jeu du chat et de la souris entre le suspect et le flic en passant par la scène de passage à tabac et la mise en place de la vengeance du père, tout se casse rapidement la gueule une fois que tous les éléments sont en place et que le huis-clos commence.

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La faute en incombe principalement à un grand manque de subtilité dans l'évolution des personnages. Pourtant les premières scènes laissent augurer du meilleur dans la mesure où elles sèment d'emblée le doute sur la culpabilité du suspect: on éprouve de l'empathie pour lui tout en n'étant pas totalement sûr de son innocence. Il aurait été très intéressant de le voir aux prises avec ce flic à la Dirty Harry et le père d'une victime rendu fou par la douleur, de les voir s'enfermer dans la spirale de la vengeance et de la violence sans qu'on soit totalement sûr qu'ils ont raison d'agir ainsi. Ils auraient douté, et nous avec.

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Malheureusement, le scénario et la réalisation gâchent totalement l'idée de départ, notamment avec le personnage du père en qui on ne voit rapidement qu'une brute sans nuance dans le regard duquel on ne voit pas une fois passer une once de souffrance, de doute, à l'humour à froid trop omniprésent pour être à-propos. OK, ça prouve sa déshumanisation, générée par la perte de sa fille mais au bout d'un moment, c'est vraiment trop. Dès lors, on n'assiste plus qu'à un jeu de massacre, du gore pour le gore où le moindre malaise est dissipé par l'accumulation de bons mots à l'humour noir un peu trop décomplexé, qui laisse au public un échappatoire trop évident au drame qui se joue sous ses yeux.

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Et ce qui aurait pu être très bien amené dans un récit plus nuancé, comme les séquences avec l'arabe à cheval, ne nous font que plus regretter le film que Big Bad Wolves aurait pu être. D'autant plus quand arrive le personnage du grand-père qui se révèle n'être qu'un calque de son fils, acceptant en un claquement de doigt la situation. Ce qui aurait pu être un excellent thriller psychologique n'est donc plus qu'un film voyeuriste, du semi-gore à grand spectacle dont les retournements de situation mettent mal à l'aise non pas par leur imbrication dans une intrigue mettant en valeur ce que l'être humain a de plus sombre mais plutôt dans leur utilisation d'un drame humain un peu trop réel à des fins de divertissement.

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Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=TsIpNdoPnX8

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