Déjà il faut louer l'approche du futur dans Bienvenue à Gattaca. Loin d'être une excuse pour une débauche d'effets spéciaux, voitures volantes, de pistolets lasers, d'explosions toutes les 5 minutes etc.. Ce film a une approche contemplative, propice à la relexion où les indices de modernité demeurent très anecdotiques. Simple manque de moyens financiers ou volonté délibérée du réalisateur, en tout cas, on n'est pas distrait de l'histoire du film par une avalanche de détails futuristes fantaisistes (là où Minority Report a beaucoup trop pêché par cet aspect). Gattaca décrit une société qui, au nom du progrès, a renié tous les principes d'égalité et de fraternité. En effet, comment ne pas faire le parallèle avec le clivage entre la noblesse et le tiers-état quand des gens se voient réservés les meilleurs emplois de la société quand d'autres sont condamnés aux taches les plus ingrates de par leur seule naissance !
Le trait du génie d'Andrew Nichol (réalisateur et scénariste du film) est de faire preuve de subtilité là où quelqu'un de moindre talent n'aurait pas pu aller plus loin qu'une dénonciation lapidaire mais simpliste de l'eugénisme. En effet ce qui est raconté avant tout, c'est bien la lutte très émouvante de cet homme pour réaliser son rêve contre tous les obstacles dressés par cette société depuis son enfance. Le tour de force de Nichols est d'associer le spectateur à cette lutte et au rêve de Vincent Freeman dans tout ce qu'il y a de plus émouvant. Ainsi on ne peut que verser que sa petite larme devant l'écran en disant "on est avec toi Vincent !"...