A la fin des années 1980, Simon Atlan, flic juif pied-noir est à Sète pour faire arrêter un cargo dont l'équipage et le capitaine sont des trafiquants de drogue et d'armes. Parmi eux, Karim, un policier d'origine arabe qui s'est infiltré. Alors que Simon est en train de téléphoner à sa mère, il surprend Karim en train d'uriner dans un lavabo. Simon s'énerve et Karim s'échappe en insultant Simon. Simon réussit à rattraper Karim quand ce dernier dit à Simon qu'il est lui aussi un flic. De retour à Paris, Karim reçoit les excuses du commissaire Joulin et doit faire équipe avec Simon. Leur mission : démanteler un réseau extrémiste de trafiquants de drogue et d'armes. Même si Karim et Simon ne s'entendent pas du tout, ils devront faire l'"union sacrée". Cette union les mènera à une grande amitié.
Quand vous êtes jeune et inconscient, il y a des films que vous adorez, même s'ils sont merdiques (mais vous êtes trop jeune pour le voir). Quand vous avez 12 ans, vous vous fichez pas mal du conflit entre juifs et arabes, ce que vous voulez c'est de l'action, de la violence (et du sexe si possible). Et ce film, même s'il a beaucoup, énormément de défauts, se laisse suivre comme un film d'action. Et vous passez sur les nombreuses incohérences :
Patrick Bruel, notre Inspecteur Harry national, qui tabasse et enfreint toutes les règles du code de déontologie de la police. Des fois même il s'énerve, et là ça devient vraiment rigolo.
Richard Berry en flic arabe.
Des ambassades qui enferment des groupes terroristes sur-armés qui feraient passer Al-Quaïda pour des amateurs. En plus ils sont à leurs heures perdues trafiquants de drogue
Des gares transformées en commissariat et où on peut aller qu'en train, ça fait plus stylé, surtout si on saute en marche).
Un méchant très méchant qui fait HAHAHAHA tout le temps.
Le présentateur de Motus en agent de la DGSE obsédé sexuel.
Des méchants diplomates (parce-qu'un diplomate, depuis "L'Arme Fatale 2, c'est qu'un salaud qui fait que foutre la merde dans le pays étranger où il est, et qui s'en fout, il a l'imunité diplomatique).
Des affiches de Chuck Norris (lorsque Bruel poursuit des méchants rue des Rosiers, on voit l'affiche de "Héros" avec Chuck).
Mathe Villalongua dans son rôle de mère juive-pied-noir-relou.
Des ambassades où l'on rentre comme dans un moulin.
Un final opportuniste et démago au possible (je dis ça surtout pour les phrases inscrites avant le générique, qui contre-balancent avec ce que les personnages viennent de faire. La fin a vraiment le cul entre deux chaises).
Si on met de côté toutes ces invraissemblances (et encore j'en oublie surement), qu'on est pas allergique à Patriiiick, on passe quand même un bon moment devant ce polar made in france. C'est réalisé correctement et la musique rock'n roll de Jean-Jacques Goldman est assez caractéristique des 90's (moi j'ai été fan de suite).
Mais le film passerait beaucoup mieux s'il était moins manichéen, plus subtil (notamment au niveau du jeu d'acteur et des dialogues), si Patrick Bruel était moins relou en ex-mari jaloux et si Richard Berry n'était pas dans le film (désolé mais à part dans "La Balance", je peux pas me l'encadrer). Le soucis, c'est qu'au fond le scénario est probable, mais les ficelles tirées sont tellement grosses qu'on n'arrive pas à y croire. Le film part trop dans tous les sens (film politique, polar, chronique familiale, vengeance...) et au final le tout sonne faux. En plus les messages que véhiculent le film du genre : l'extrémisme c'est mal, la vengeance c'est pas bien mais la réconciliation juif-pied noirs ça permet quand même de botter le cul aux vrais vilains qui sont les fanatiques religieux (et qui dans le film sont seulement arabes) ça fait plus pitié qu'autre chose.
A noter que le film a été un grand succès à l'époque, totalisant plus de 3 000000 d'entrées.