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Pas de topic sur le dernier film de Jan Kounen
Je comprends

Il n'y a pas que du mauvais dans l'adaptation du roman de Beigbeder, même si on en sors forcément déçu. Le film dégage une certaine originalité, certaines scènes sont assez réussies et l'univers croqué est plutôt séduisant. Puis il faut aussi dire qu'on ne s'embête jamais grâce à un rythme soutenu et un montage qui a beau n'être pas parfait est assez speed.

Pourtant, beaucoup de choses ne fonctionnent pas. A commencer par la prestation de Jean Dujardin, que j'aime beaucoup mais qui est très mal dirigé ici. Pas que l'acteur joue foncièrement mal. Ca ressemble plus à une erreur de casting. A la place de tenir le rôle de l'Octave Parango du roman, l'acteur nous ressort son rôle de chouchou de la télé et fait virer la comédie cynique et acide vers une grosse pochade familiale sans réel intérêt. C'est d'ailleurs le ton qu'emprunte Kounen qui avec des scènes ultracourtes fait rejaillir une impression assez superficielle de l'ensemble. Pour tout dire, le côté profond et existenciel du roman passe à la trappe. Les personnages sont des marionnettes et on n'arrive pas à être ému un moment de leur triste sort. La publicité, qu'on pouvait lire dans le roman comme un miroir de notre monde, est bien traité de manière assez vacharde mais Kounen s'arrête à la surface et n'essaie pas de creuser un peu plus en profondeur.


Bon, le film n'est pas foncièrement désagréable non plus. Kounen a quelques bonnes idées (la scène de rupture, le dessin animé), certains moments sont marrants mais on arrive pas un seul moment à être touché. Constat d'échec. Si on ajoute à tout cela le fait que pour Kounen le trash se traduit par du vulgaire et une fin totalement naze, la balance est négative. Pourtant il y avait matière avec le roman de Beigbeder

film tres bien résumé

c'est un film assez froid où l'on ne s'intéresse pas aux personnages.
je n'ai pas lu le livre, je ne sais pas si c'est aussi fort que du brett easton ellis ou du chuck palaniuk, le film donne parfois cette impression, mais trop furtivement

on a affaire à un sous fight-club qui n'entraîne aucune reflexion, agreable à regarder mais sans grand interet

Ma réponse est oui même si le style de Beigbeder est différent. Le roman est une véritable réussite où le cynisme et l'ironisme peuvent en effet s'apparenter au style de l'américain.

Pour rebondir sur le film, je ne l'ai pas foncièrement détesté. Son problème, ce qui est un comble au vue du sujet, est d'avoir le même style visuel et d'être aussi superficiel qu'un spot de publicité. Sauf que sur 1H40, ça s'essoufle forçément.

film exellentissime direct dans mon top 10 ciné 2007

Je suis d'accord avec les avis "grosse bouse", mais plus par l'impression de foutage de gueule (il n'y a pas de fil conducteur, la moitié du film sert à meubler pour atteindre la durée réglementaire, on nous ressort 15 fois les mêmes "gags") que par l'interprétation honnête de Dujardin.

Par contre j'ai bien aimé la séquence animée.

Je plussoie le Patron, j'ai beaucoup aimé.
Niveau-sous Brett Easton Ellis, c'est quand même mieux que Lolita Pille hein.

C'est mieux oui! En même temps, c'est assez bas comme référence. J'ai beau aimé sara Forestier et Nicolas Duvauchelle, l'adaptation ciné de Hell était ridicule.

Baignant dans le monde de la publicité, j'ai vraiment beaucoup aimé ce film même si comme d'hab, je recommande la lecture du bouquin pour ceux qui aiment les développements de personnage.
Quoi que, je me demande si on apprécie pas plus le film sans connaitre le bouquin ...

Il faut aussi s'intéresser à l'histoire autour de la production de ce film qui a purement et simplement été écarté de tout financement, par les grandes chaînes de télévision nationale notamment, tout simplement par ce qu'ils ne souhaitaient aucun conflit avec les annonceurs.
C'est quand même hallucinant !
Résultat : Une production lente et douloureuse.

Pour ce qui en est du film en lui même, ça reste à mon sens une bonne critique des publicitaires, Jean Dujardin assure bien son rôle (quelle gueule !) et y'a quelques très bonnes idées dans la réalisation. Pas le film de la décennie mais sûrement un des meilleurs de cette fin d'année 2007 dans sa catégorie.
Par contre je suis déçu que le moment du bouquin qui se passe sur l'île avec toutes les célébrités qui ont voulu disparaitre du système ne soit pas plus développé

Le problème reste qu'il n'y a aucune distance entre le sujet du film et son traitement.

Certes, cela est voulu et c'est là que réside le sens du titre de Beigbeder: un roman sur la marchandise qui est lui-même une marchandise donc qui peut logiquement être désigné d'après sa valeur marchande. Tout ça on a compris...

Mais il me semble que ce genre de procédé, que je qualifierai volontiers de cynique, s'il peut fonctionner au niveau de l'écrit (encore que ce soit discutable) apparait vraiment comme du foutage de gueule quand on passe aux images.

Ce qui me dérange c'est que c'est un film métapublicitaire. Kounen utilise un langage publicitaire pour traiter de la publicité. Dés lors je ne crois pas que la critique soit possible. On est dans une sorte de satire publicitaire de la publicité qui au final ressemble plus à une apologie.

Pareil.

Mais j'aurais bien voulu savoir quelle était la différence entre le script original de Nicolas et Bruno (on retrouve par ci par là des références aux Messages à Caractère Informatif, ne serait-ce qu'avec le personnage nommé "Ranu") et l'adaptation de Kounen.
Sinon j'ai trouvé les caméos de Beigbeder vraiment géniaux (l'idée en tout cas).

Je reprends les avis concernant le cynsime du film, mais j'aimerais développer.

Je trouve étonnant qu'on ait vendu comme un film anti-pub. Il n'y a rien d'anti-publicitaire là-dedans : la seule chose que regrette le héros, c'est qu'on ne le laisse pas faire de "bonnes" pubs, c'est à dire des pubs qui vendent parce qu'elles sont drôles. C'est pas franchement une remise en question de l'économie de marché.

Il y a deux moments où le film va sur le terrain attendu : le moment de la pub kinder, qui est vraiment bien. Et la fin sur l'île qui est totalement gâchée.
1 - Parce que c'est une fin alternative, un rêve, et n'a donc aucune consistance. Avec toutes ces fins, on ne sait même plus quel peut être le message.
2 - Parce que, quand il se réveille chez les indiens, on a un plan très intéressant, le seul que j'ai trouvé sincère, où il se rend compte que les objets de la civilisation occidentale ont été récupérés par les membres du village, et on se dit qu'on va avoir une fin vraiment fin du trou style : on ne sortira pas de la civilisation du commerce. Et ben non, on a une fin indien dans la ville avec la femme et l'enfant qui arrivent. Bof.

Les meilleurs trucs sont tirés d'autres films : le vomi fait penser au début des lois de l'attraction, le coup des fringues fait penser au fight club, pareil pour le détournement de la pub qui rappelle les images de cul insérées dans bambi.

Mais ce qui m'a vraiment gêné, c'est l'absence de propos assumé. Dans les lois de l'attraction, on a un propos clair : tout le monde est creux, tout le monde est interchangeable, c'est le monde des mannequins en mousse.
Dans fight club, on a une idée malgré tout claire : quand ça devient trop compliqué, qu'on comprend plus le monde ni soi-même, on rase tout et on recommence à zéro (je crois que c'est souvent comme ça chez Palahniuk).
Ici, qu'est-ce qu'on veut nous dire : qu'on est un peu contrôlé mais que ça peut être sympa et puis c'est pas si grave et en fait si on est tellement vide qu'on se suicide et on prend de la drogue et après on est content, mais en fait l'amour et la nature c'est beau, mais en fait non je suis un cynique j'aime la ville, ah ah, et en fait je me suicide, et peut-être que non. Qu'on me dise ce que pense le réalisateur, ou même le personnage, qu'on ait un point de vue qui se dégage. Pas juste des phrases pompeuses en voix off.

C'est dommage, j'aime beaucoup Jan Kounen. Mais là, c'est trop nombriliste pour moi.

Moi, je trouve que c'était une réelle réussite de la part de Kounen d'avoir restitué autant que possible l'atmosphère de 99 Francs qui semblait pourtant inadaptable dans notre cinéma français (ce que personne n'a cru bon de rappeler ici). J'ai beaucoup aimé les clins d'oeil à l'oeuvre notamment ces fins (la plage !!!) choisis par les spectateurs tant raillés dans le livre. Kounen pêche uniquement par excès de zèle en voulant absolument un film de fous furieux à la Tueurs Nés mais le résultat reste très largement au dessus du lot des productions actuelles (cf la séquence du dessin animé ou des danois).

C'est drôle que tu dises, ok coco j'achète, parce que son nouveau film, c'est "coco et Stravinsky".

Ah ah rions en coeur.