
"Pendant plusieurs jours, Sado (en référence au marquis de Sade) va fouetter, molester et torturer moralement Yuka pour en faire sa femme. Une femme soumise, domestiquée comme un caniche qui lui obéirait au doigt et à l'oeil."
Le pinku eiga le plus extrême que j'ai pu voir jusqu'à présent. J'ai adoré son traitement visuel, la photo, la pureté du noir et blanc, certains plans sont à tomber à la renverse. Cette employée du rayon hommes n'aurait pas dû monter chez son patron en tout cas, elle y subira une alternance de torture, de bondage et d'humiliation assez éprouvante. On y joue même gentiment du rasoir (et beaucoup de fouet) sur fond de musique de bal autrichienne, dit comme ça ça paraît risible, et bien pas du tout.
Ce qui retient l'attention ce sont les nombreuses clés psychologiques menant à la compréhension du malaise de Sado - au point que la miss devient vite annexe. Spoiler :
Pour faire simple, Sado est un misogyne ne pardonnant pas aux femmes ce que sa mère lui a fait subir : la naissance. Pourquoi m'avoir mis au monde pour endurer tant de souffrance et de désillusions, pourquoi avoir quité le cocon sécurisant du ventre maternel ? A la recherche de l'impossible primeur, de la fusion exclusive des relations affectives unissant une mère à son fils, Sado va s'évertuer à faire de sa captive un animal de compagnie entièrement dédié à son culte. Les lecteurs de Cioran se régaleront puisqu'on y trouve une bonne partie de la réflexion qui a fait sa renommée.Je me répète pour les non spoilés : si t'as aimé Cioran, jette toi sur ce film. Si t'as du mal avec les sévices imposés aux femmes, passe ton chemin.
Film frappé d'une interdiction aux moins de 18 ans à sa ressortie en France.