Survival of the topic. Deux ans après avoir été posté, il ressort du tombeau. (Et je le déplace dans le club des cinéphiles au passage, parce que, deux ans tout de même.)
Greuuuuuu, je suis George Romero et je reviens pour vous expliquer la vie, la politique et la morale, petits cons!!!J'ai enfin vu le bestiau, un peu par hasard, et ça m'a juste confirmé ce que je pensais du Grand-Auteur-Qui-A-Beaucoup-de-Choses-A-Dire-Sur-Notre-Société-Malade depuis Land of the Dead (je n'ai pas vu Diary of...), à savoir que le pauvre vieux est décidément resté coincé dans les années 60 et 70 dans sa tête, sans jamais avoir pris la peine d'évoluer, boursouflé qu'il est par ses certitudes de jeunesse.
Donc, après nous avoir expliqué que le racisme, c'était mal (à quelques mois de la victoire d'Obama...), Romero nous assène son dernier (espérons-le) brûlot: se faire la guerre au nom d'opinions divergents, de clans irréconciliables ou de querelles de voisinage, et ben, c'est moche. Et pour expliquer ça au public - forcément imbécile et niais - rien de mieux que de reprendre les grandes lignes du scénario des
Rivaux de Painfull Gulch (le Lucky Luke avec les familles rivales à grandes oreilles et à gros nez) et de mettre quelques zombis au milieu. Sauf que chez Morris, au moins, c'était volontairement caricatural et drôle. Là, c'est juste suranné, tant les motivations des personnages sont tirées par les cheveux (des mercenaires se battent pour de l'argent qui n'a plus court de toutes façons, les humains s'entretuent au milieu de zombies hostiles au nom de convictions religieuses que même les ploucs du Mississippi les plus attardés doivent considérer comme rétrogrades...), le tout filmé au rythme d'un escargot grabataire. Je sais, tirer sur l'ambulance, c'est facile et ça fait de toutes façons des années que plus grand monde n'attend pas grand-chose de Romero qui a passé depuis longtemps la date de péremption, mais regarder sa production la plus récente, ça rappelle tout de même les dîners de famille un peu pénibles: ceux où on installe Papy Parkinson en bout de table, lequel va ressasser ses vieilles histoires en bavant et en s'oubliant dans ses couches confiance alors que le reste de la tablée, gênée, fait semblant de ne s'apercevoir de rien.
Allez, il y a tout de même quelque chose à sauver de ce Survival of... à savoir la dernière scène, dans laquelle
les deux ennemis d'hier, désormais zombifiés, se font face et se tirent mutuellement dessus sur fond de pleine lune , qui réussit presque à être belle et à donner un peu de sens à l'ensemble. Un peu, hein.