Il pénétra dans le carré WIP de la médiathèque. L'employé communal, un petit gros au regard poissard caché derrière d'épaisses lunettes de myope, du double menton lui désigna ce qui selon lui était le top du genre :
The hot box. La jaquette donnait à entendre qu'il y aurait beaucoup de tortures. Son expressionnisme à l'africaine, ses personnages destructurés, ce dessin d'une terrible boîte métallique à côté de laquelle le "four" du
Pont de la rivière Kwai semble un jouet, ce jaune pâle acide, tout suintait le sadisme carcéral...

Et bien en fait non, ce n'est pas un pur film de WIP. C'est un film d'aventures incluant des séquences d'emprisonnement. Quatre infirmières américaines travaillent dans un dispensaire aux Philippines. Une bande de très méchants voyous tue leurs petits amis avec lesquels elles prenaient du bon temps sur la plage, les capture, pour les vendre à des révolutionnaires communistes à la cubaine, qui comptent les employer à prodiguer des soins aux pauvres membres de leur mouvement, et au peuple opprimé d'une façon générale. Ces belles jeunes femmes succomberont-elles au charme des ardents communistes ? Embrasseront-elles leur doctrine ? Une chose est sûre, en tant qu'infirmières elles suivent des règles d'hygiène strictes et se lavent assez souvent, en slip dans la rivière, ce qui n'est pas sans rehausser l'attrait d'un film moyen mais bien plaisant. Qui, des communistes ou de l'Etat, triomphera dans la bataille finale ?
L'histoire est assez riche, avec un twist (Jonathan Demme (
Le silence des agneaux en est co-auteur) intéressant, il y a la belle Margaret Markov (qu'on peut contempler aux côtés de l'incontournable Pamela Grier dans
Black mama white mama ainsi que dans
The arena), et
nous avons retrouvé Tong Weng, l'oncle méconnu de Weng Weng, petit vendeur de marché qui n'a pas le bras dans sa poche :
http://youtu.be/J28b8sZl10A.
Par contre il y a grosse arnaque concernant cette fameuse "boîte chaude". Il s'agit simplement d'une espèce de réduit grillagé dans lequel les filles se trouvent quasiment par inadvertance et où elles sont arrosées de vapeur brûlante, voilà tout. Une fois de plus l'affiche est mensongère, mais on ne va pas porter plante pour ça, on s'y attendait un peu.