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Épopée de la lutte pour l'indépendance de l'Irlande au début du XXe siècle.
La puissante Angleterre a toujours connu la contestation de la part de sa plus proche colonie, l'Irlande. Pendant 700 ans, les révoltes ont été jugulées. Mais en 1916, une rébellion éclate à Dublin, qui changera le cours de l'histoire. Cette rébellion dite Insurrection de Pâques 1916 échouera dans le sang, mais un jeune homme qui y participa décida qu'elle était le dernier échec des Volontaires irlandais. L'artisan de cette révolte, un homme de l'ombre voué à son pays, s'appelait Michael Collins.
Source: Wikipedia
Une oeuvre qui arrive relativement bien à montrer la complexité du personnage, libérateur d'un pays ou terroriste en fonction qu'on soit irlandais ou anglais. Je ne dirais pas que c'est parfait, loin de là. Il y a tout de même un parti pris, celui de faire de Michael Collins un symbole, une icône, l'homme qui a dit aux anglais d'aller se faire cuire un oeuf. Du coup, ça montre surtout les bons côtés, les rosbeefs sont les occupants d'une terre qui ne leur appartiennent pas et on sombre un peu dans un manicheisme prévisible avec les gentils irlandais et les méchants représentants de la couronne britannique. Mais on ne s'arrête pas non plus à cette dimension. Les méthodes de Collins, sont parfois décrites comme franchement extrémistes, sans concession même lorsqu'une porte diplomatique commence à s'ouvrir. Et puis sur la fin, on nous montre toute la complexité qu'il peut y avoir entre vouloir le pouvoir, "parce qu'il faut que ça change" pour après, se retrouver aux commandes et devoir faire, en substance, les mêmes erreurs et compromis que ceux qu'on a combattu. De ce point de vue, les choses sont faites subtilement avec des personnages devant renier certaines de leur conviction ou alors, s'affirmant être surtout avides de pouvoir et se foutant finalement de la cause qu'ils prétendaient défendre. En ce qui concerne la reconstitution, l'ensemble se veut très grand public, pour un film retraçant une révolution on ne peut pas dire que ce soit très violent. Ce qui n'est pas forcément gênant, mais c'est toujours un peu ennuyeux d'avoir l'impression que la guerre, après tout, ce n'est pas si sale que ça.
En plus, il faut dire que l'inconvénient des biopics qui ne s'interesse qu'à une partie de la vie des personnages dont ils parlent, c'est qu'on peut rapidement se sentir exclu. On nous parle de Michael Collins, on nous dit ce qu'il veut mais qu'elles sont ses motivations, qu'est ce qui l'a poussé à devenir qui il est ? On en saura rien et c'est assez embetant d'avoir fait un film sur l'icone, l'image qu'on a ou qu'on veut donner du héros de la révolution plutot que sur l'homme, qui devait bien avoir une famille, des envies, en tout cas qui a dû avoir des préoccupations autres que de casser de l'anglais. Idem, on est parachuté au milieu d'une guerre mais on ne sait pas comment tout cela a commencé. Du coup, on peut plus facilement se permettre de raconter l'Histoire comme on aurait envie qu'elle ait eu lieu, un petit tour sur le net semblant nous confirmer qu'on a enjolivé la réalité, que certains événements n'ont pas tout à fait eu lieu comme ils nous sont raconté. Du coup, on finit par douter de ce qu'on nous montre et c'est dommage. On trouve donc assez dingue de se dire qu'une poignée de bonhommes aient réussi à faire plier un empire avec à la base, même pas de balle pour charger leurs armes, faisant leurs premiers coups tout à l'intox en allant braquer un commissariat avec des pistolets vides et de la tourbe. Mais est ce que c'est vraiment arrivé ? Là est la question. Quoiqu'il en soit même s'il y a exagération, il est assez clair que Collins avait tout pour devenir un vrai personnage de cinéma. D'ailleurs disons le, Liam Neeson est grand, pas qu'en taille, et incarne son personnage avec beaucoup de conviction. Mais le reste du casting est dans le même état d'esprit, je pense notamment à Alan Rickman toujours aussi royal pour jouer les trous du cul. Il y a également plein de bons seconds rôles comme Brendan Gleeson ou le alors débutant Jonathan Rhys Meyers. Seule Julia Roberts se débat dans un rôle trop petit, à moins qu'il ne soit déjà trop important dramatiquement pour elle. C'est pas qu'elle soit mauvaise, mais elle ou une autre, ça n'aurait rien changé, elle nous livre une prestation assez impersonnelle. Faut dire que je n'ai jamais été un grand fan et ce n'est pas ce film qui me fera changer d'avis.
Dans l'ensemble, tout n'est donc pas parfait et le traitement très cinématographique a tendance à lisser le contenu. Mais cela permet tout de même d'offrir un éclairage sur des événements qui ne sont pas forcément parmi les plus connus dans l'Histoire de l'Europe. Et puis malgré tout, même si on sent la mécanique bien rôdée, ça reste du bon divertissement.